650 intellectuels et journalistes appellent le président AMLO à respecter la liberté d’expression !

Les signataires d’un manifeste reprochent au président López Obrador de stigmatiser en permanence ses détracteurs et les médias, et de “menacer la démocratie” à force de recourir au dénigrement.

C’est une petite bombe qui a explosé dans le paysage mexicain du journalisme,  des idées, des lettres ou des mouvements de la société civile : jeudi 17 septembre, 650 intellectuels ont publié un manifeste appelant le président López Obrador à “ce que ça cesse”, rapporte El Universal à Mexico.

Que cessent les atteintes à la liberté d’expression, le dénigrement ou la poursuite de journalistes au moindre prétexte, le “discours permanent de stigmatisation et de diffamation à l’encontre de ceux qu’il [le président] appelle ses adversaires”, réclame le texte reproduit par le journal.

Le titre du manifeste est on ne peut plus clair :

Pour la défense de la liberté d’expression.”

Les signataires sont journalistes, écrivains, cinéastes, poètes, chercheurs…qui se disent lassés des atteintes permanentes du président, lors de sa conférence quotidienne du matin retransmise à la télévision et sur les réseaux sociaux“à des personnes physiques ou morales.“

Un président qui aiguise les rancoeurs

Ils dénoncent les atteintes à la démocratie que ce comportement peut induire et affirment que le président “profère des jugements et répand des mensonges qui sèment la haine et la division au sein de la société mexicaine.

El País rappelle par exemple que le chef de l’État mexicain s’en est à nouveau pris tout récemment à plusieurs journaux “en leur reprochant de manipuler l’information”, ces critiques s’exerçant à propos de tout et de rien, de la pandémie aux révélations des journaux sur des affaires récentes touchant ses proches.

“Ses paroles sont des ordres et ont provoqué la censure, les sanctions et les poursuites judiciaires” contre des médias qui critiquent son gouvernement, indique le manifeste abondamment cité dans la presse hispanophone.

Ainsi, rapporte El País, la revue Nexos, une publication éminente dans la sphère de la culture et de la politique, s’est-elle vue récemment infliger de lourdes sanctions financières pour une irrégularité administrative.

Mépris généralisé

Mais il y a plus, s’énervent les signataires. Le président ne fait pas grand cas de “la lutte des femmes“ et même la “déprécie”, tout autant qu’il déprécie “la douleur des victimes de violences, ignore les demandes des militants pour l’environnement (…)“ et s’attaque au pouvoir judiciaire ou aux institutions culturelles, scientifiques, universitaires…

En février dernier, le chef de l’État avait défrayé la chronique pour le peu d’empressement qu’il montrait à lutter contre les féminicides, quelques jours après deux cas terrifiants de meurtres de femmes.

Source – www.courrierinternational.com

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