Au Mexique, le cactus pour produire du plastique biodégradable ?

Le cactus, emblème national du Mexique, décliné en de nombreux produits, pourrait trouver un usage supplémentaire et inédit : permettre la fabrication d’un plastique biodégradable préservant l’environnement.

La chercheuse mexicaine Sandra Pascoe a mis au point un nouveau matériau à base de jus extrait du nopal, également appelé figuier de Barbarie, qui permet ensuite de fabriquer des emballages jetables non polluants.

« La pulpe est pressée pour obtenir un jus que j’utilise ensuite », explique la chercheuse de l’Université del Valle de Atemajac, à Guadalajara, à l’ouest du Mexique. Cette substance est ensuite mélangée avec des additifs non toxiques puis étalée pour obtenir des feuilles. Puis les feuilles sont colorées à l’aide de pigments et pliées en fonction des besoins d’emballage.

« Ce que nous faisons, c’est essayer de nous concentrer sur des objets qui n’ont pas une longue durée de vie », poursuit-elle, notamment des emballages « à usage unique ».

Des essais prometteurs

Le mode de fabrication fait encore l’objet de tests, mais la chercheuse espère partir, début 2020, à la recherche de partenaires pour produire ce plastique à plus grande échelle. « Cela dépend des applications que nous obtiendrons », indique-elle.

Pour mener ses expérimentations, Sandra Pascoe acquiert des « nopales » à San Esteban, une petite ville de la banlieue de Guadalajara, où s’alignent des centaines de cactus. Dans cet État de Jalisco (ouest), les sacs en plastique à usage unique, non recyclables, seront interdits à partir de l’an prochain, ainsi que l’usage de pailles ou de certains autres articles jetables. .

La mégapole mexicaine a ainsi adopté, en mai, une loi qualifiée d’« historique » interdisant les sacs plastique en 2020. En 2021, les pailles, assiettes et couverts en plastique et les ballons à gonfler y seront aussi prohibés s’ils sont fabriqués « entièrement ou partiellement en plastique », indique le texte adopté par le Congrès local.

Plusieurs autres États du pays, comme la Basse-Californie (nord-ouest) ou encore la ville de Mexico, ont également modifié leurs lois dans ce sens

Le nouveau procédé à base de nopal ne sera toutefois qu’« une goutte d’eau » dans la lutte pour l’environnement, prévient la chercheuse. L’Amérique latine et les Caraïbes génèrent environ 10 % des déchets produits dans le monde, selon des chiffres de l’Onu.

En mars, les pays membres des Nations Unies réunis à Nairobi, au Kenya, se sont engagés à « réduire sensiblement » les plastiques à usage unique au cours de la prochaine décennie. Huit millions de tonnes de plastique se retrouvent chaque année dans les océans.

Source – www.letelegramme.fr

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