Au Mexique, une rentrée chaotique après dix-sept mois de fermeture des écoles !

Ce lundi 30 août, des millions d’élèves mexicains peuvent, seulement s’ils le souhaitent, faire leur rentrée scolaire en présentiel, presque un an et demi après la fermeture des classes.

Cette rentrée s’annonce plus compliquée que prévu, notamment face à certaines réticences des élèves, de leurs parents et d’une partie du corps enseignant face au Covid.

Combien seront-ils, ce lundi 30 août, à reprendre le chemin des écoles, des collèges et des lycées ? Personne ne se risque à donner un chiffre. Le Mexique avait fermé ses classes dès le début de la pandémie de Covid-19, en mars 2020.

Depuis, les portes étaient restées closes, et les cours avaient été donnés en ligne ou, pour ceux qui n’avaient pas accès à Internet, en passant par la télévision, voire la radio.

Fin juillet, repris notamment par le quotidien La Jornada, le président Andrés Manuel López Obrador avait annoncé que, “qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige”, les classes rouvriraient fin août. « Nous n’allons pas continuer avec des écoles fermées : le Mexique est, avec le Bangladesh, le pays qui a maintenu ses établissements scolaires fermés le plus longtemps.”

Sin Embargo commente : “La hausse du nombre d’élèves en retard scolaire et en situation de décrochage au Mexique explique cette décision prise par l’État fédéral de rouvrir les établissements scolaires.” Et le site de résumer en citant des études internationales : “Ces dix-sept mois de fermeture se seraient traduits au Mexique par un retard éducatif équivalant à deux années sans école.”

Le Mexique est le pays comptant le plus d’enfants déscolarisés à cause de la pandémie, soit 37 millions d’élèves. Le retour en classe prévu ce lundi 30 août fait débat alors que les mineurs n’ont toujours pas été vaccinés, en pleine troisième vague.

Mais ils ont passé 18 mois à suivre les leçons sur ordinateur – quand ils en ont un – ou à la télévision. Souvent, c’est le grand frère qui aide, ou bien les parents qui les prennent sur leur lieu de travail. En 2020-2021, les arrière-boutiques ont été transformées en salle d’étude avec des cours improvisés dans le vacarme des marchés de fruits et légumes.

Et renvoyer les petits à l’école, c’est aussi réactiver l’économie en permettant aux parents de reprendre le travail, alors que la plupart travaillent en moyenne 69 heures par semaine et qu’ils ne peuvent s’improviser instituteurs. « L’école en présentiel c’est bon pour la santé de tous, c’est une question de santé psychologique », a martelé Delfina Gómez, ministre de l’Éducation.

Le risque de la désertion scolaire

Et puis il y a les enfants qui affichent du retard et ceux qui ont peut-être été lâchés définitivement. En 2020-2021, 3 millions parmi les élèves de la maternelle au lycée ont manqué les inscriptions scolaires, selon l’Institut national des statistiques. « La question n’est pas de savoir s’il y aura des foyers de contagion, mais plutôt comment les gérer », prévient Fernando Cabrera de l’Unicef.

Source – Revue de Presse

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