Dossier – Rien ne va plus sur les frontières sud et nord du Mexique !

Des migrants africains se soulèvent et vandalisent un établissement d’immigration dans le sud du pays, d’autres entrent de force au Mexique depuis le Guatemala. Dans le nord, des migrants cubains sont arrivés dans la ville de Ciudad Juarez et Trump envoie des « soldats armés » à la frontière après un incident avec des militaires mexicains.

Rien ne va plus sur les deux frontières du Mexique. Dossier….!

Une immigration de plus en plus internationale….!

Selon les médias mexicains, des dizaines de migrants africains ont profané et vandalisé le bureau de l’Institut national des migrations (INM) Siglo 21, près de la frontière guatémaltèque, l’un des centres de migration les plus modernes en Amérique latine, selon La Jornada. Les migrants exigaient des documents permettant de traverser librement le pays pour se rendre à la frontière américaine.

Le 2 avril, les migrants, pour la plupart originaires du Congo, d’Angola et de la Cameroun, ont jeté plusieurs chaises sur le site de Tapachula, au Chiapas, brisant le verre du poste de sécurité, selon La Jornada. Ils ont ensuite agressé verbalement des agents d’immigration et du personnel de sécurité qui tentaient de contrôler la situation.

Les migrants africains ont affirmé que les autorités mexicaines ont donné la priorité aux migrants cubains et que de nombreux Cubains ont maintenant les documents nécessaires pour poursuivre leur voyage vers les États-Unis, selon le média.

Un millier de Cubains sont arrivés à la frontière du Mexique avec les Etats-Unis

D’ailleurs, un millier de migrants cubains sont arrivés dans la ville mexicaine de Ciudad Juarez à la frontière avec les Etats-Unis et 400 autres ont rejoint une importante caravane de Centreaméricains qui avance vers le territoire américain dans le sud-est du Mexique, ont rapporté des sources officielles.

Venus en famille pour demander l’asile aux Etats-Unis. « Les Cubains ont commencé à arriver lundi 15 avril avec environ 260 personnes, mardi 252, mercredi 350 et jeudi 130 migrants enregistrés. Un autre groupe est en attente d’enregistrement », a indiqué Enrique Valenzuela, coordinateur d’un organisme qui prend en charge les migrants de Chihuahua, l’Etat où se trouve Ciudad Juarez. Nombre de ces Cubains qui entendent demander l’asile aux Etats-Unis sont venus en famille.

Parallèlement, dans l’extrême sud du Mexique, environ 5.000 migrants de diverses nationalités ont formé plusieurs caravanes et traversent l’Etat du Chiapas, à la frontière avec le Guatemala, vers le territoire américain, selon l’Institut national de migration (INM).

Des migrants brûlent un matelas dans le centre de migration de Tijuana

À Tijuana, un groupe de plus de 20 migrants a mis le feu à un matelas, des draps et des couvertures lors d’une émeute dans un centre d’immigration le 1er avril. Cinquante et une personnes ont été évacuées et six – dont deux enfants de 2 et 4 ans – ont dû être traités pour inhalation de fumée, selon les rapports.

L’INM n’a pas révélé l’identité des auteurs présumés de l’émeute, mais a déclaré que certains d’entre eux ont un casier judiciaire, selon le site Frontera.info.

« Il y a un citoyen cubain qui a eu des comportements à caractère disjonctif ces derniers jours, qui attend précisément, à la fin de sa peine, d’être accrédité par le gouvernement cubain », a déclaré Rodulfo Figuera Pacheco, directeur de l’INM en Basse Californie. Le ressortissant cubain a été incarcéré pour viol et enlèvement.

Les autorités fédérales ont déclaré au journal télévisé que les 51 immigrants illégaux évacués de l’établissement seront expulsés vers leur pays d’origine.

Le Mexique va distribuer des titres de séjour « régionaux » pour bloquer l’exode vers les USA

Des centaines de milliers de migrants, notamment d’Amérique centrale, franchissent chaque année la frontière sud du Mexique avec pour but de parvenir aux Etats-Unis à la recherche d’une vie meilleure.

Le gouvernement mexicain a annoncé qu’il allait commencer à distribuer des titres de séjour « régionaux » limitant les déplacement de ces migrants aux Etats du sud du pays, avec pour objectif d’empêcher leur marche vers les Etats-Unis.

Le président américain Donald Trump – qui a déployé des militaires à la frontière avec le Mexique et veut construire un mur pour tenir à distance les migrants clandestins -, exhorte régulièrement le Mexique à arrêter les clandestins sur son sol et a menacé à de multiples reprises de fermer la frontière entre les deux pays.

Le Mexique a dû faire face cette année à un phénomène inédit : celui des caravanes de migrants centraméricains, dont l’une d’entre elles a rassemblé jusqu’à 7 000 personnes. Ces migrants ont décidé de ne plus se déplacer de manière isolée, mais de voyager tous ensemble, pour des raisons de sécurité notamment.

La plupart des migrants se trouvent dans la ville mexicaine de Tijuana, bloqués à la frontière avec les Etats-Unis. Ils vivent parqués dans des centres d’hébergement, dans l’attente de pouvoir déposer leur demande d’asile auprès des autorités américaines ou d’avoir une réponse à leurs démarches.

Traditionnellement, le Mexique a été un pays d’émigration vers les Etats-Unis. Depuis plusieurs années, c’est aussi une terre de transit pour les Centraméricains, les Sudaméricains, les Haïtiens et même les Africains. Mais aujourd’hui, elle est en train de devenir un pays récepteur.

Alors, il est vrai que de nombreux migrants restent au Mexique parce que le rêve américain s’est avéré impossible. Mais on constate qu’ils sont toujours plus nombreux à faire du Mexique le pays de leur destination finale.

Le gouvernement affirme avoir déporté 15 000 migrants clandestins en un mois

Les autorités mexicaines ont déporté 15 000 migrants clandestins lors du mois écoulé, a déclaré mardi un représentant du gouvernement, alors que Donald Trump a menacé de fermer la frontière entre les États-Unis et le Mexique si celui-ci n’intensifiait pas ses efforts contre l’immigration clandestine. Quelques semaines plus tôt, l’administration américaine avait elle aussi annoncé un taux d’arrestation record.

S’exprimant lors d’une conférence de presse, le directeur de l’institut national des migrations, Tonatiuh Guillen, n’a pas précisé dans quel(s) pays avaient été renvoyés ces migrants clandestins, dont la majorité est issue du Guatemala, Honduras et Salvador.

Guillen a indiqué qu’un tiers des migrants d’Amérique centrale se trouvant à l’heure actuelle au Mexique étaient des mineurs, et que plus d’un millier de Cubains étaient aussi arrivés dans le sud du pays.

La ministre de l’Intérieur, Olga Sanchez (photo), présente au côté de Guillen, a souligné que le Mexique n’était pas responsable du flux « sans précédent » de migrants d’Amérique centrale qui pénétraient au Mexique, tout en rappelant la nécessité pour les autorités mexicaines de contrôler la frontière avec le Guatemala.

Certains attribuent ces arrivées massives à la promesse du président mexicain Andrés Manuel López Obrador (photo) d’ouvrir les portes à tous les migrants centraméricains. Lorsqu’il est entré en fonction en décembre dernier, le chef d’État mexicain a annoncé la distribution de visas humanitaires. Mais comme les migrants étaient de plus en plus nombreux à vouloir bénéficier de cette politique d’ouverture, le gouvernement a changé son fusil d’épaule : désormais, les migrants obtiennent des permis uniquement pour rester au Chiapas ou alors ils sont expulsés vers leur pays d’origine. Finalement, le Mexique doit gérer une double crise à ses frontières, qu’il est accusé d’avoir lui-même provoquée.

Sources – La rédaction avec RFI et agences

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