Économie – Fitch relègue Pemex en catégorie «spéculative» !

L’agence d’évaluation financière Fitch Ratings a fait tomber jeudi la note de dette de la compagnie pétrolière publique mexicaine Pemex en catégorie «spéculative», estimant le groupe entièrement dépendant du soutien de l’Etat.

La note a été abaissée d’un cran, de «BBB-» à «BB+», ce que Fitch a présenté comme une conséquence de l’abaissement d’un cran la veille de la note du Mexique, d’un cran à «BBB». Cette note s’applique à environ 80 milliards de dollars d’obligations, une lourde dette que Mexico compte lui permettre d’honorer.

En février, le nouveau président Andrés Manuel Lopez Obrador avait affirmé vouloir «soutenir Pemex par tous les moyens», au moment d’annoncer une injection d’argent frais par l’Etat. D’après Fitch, le groupe est mal en point et a peu de chances de se rétablir. «Bien que Pemex ait mis en oeuvre certaines mesures de réduction des coûts et bénéficié de déductions fiscales limitées de la part du Mexique, le groupe continue de sous-investir gravement dans son secteur amont [l’activité d’extraction, ndlr], ce qui pourrait aboutir à une baisse supplémentaire de la production et des réserves», a commenté Fitch dans un communiqué.

Moody’s a pris les mêmes mesures que Fitch. Après avoir abaissé la veille la perspective sur la note «A3» du Mexique, de «stable» à «négative», il a fait de même sur la note «Baa3» de Pemex. Cette note est à un cran au-dessus de la catégorie «spéculative». «Pemex a de faibles réserves en liquidité et est fortement dépendant du soutien public», a indiqué Moody’s dans un communiqué.

Article du 4 mars 2019 – Les agences de notation internationales mettent le Mexique sous surveillance !

Le gouvernement mexicain court le risque de voir la note de crédit du pays dégradée dans l’année à venir face à la hausse de des charges sur les finances publiques et au ralentissement de la croissance, a fait savoir l’agence de notation Standard & Poor’s.

L’agence de notation américaine a maintenu le statut « investment grade » du pays qui reste noté « BBB+ » mais elle a en revanche abaissé de stable à négative la perspective sur sa notation, envoyant un nouvel avertissement au gouvernement du président Andres Manuel Lopez Obrador, formé il y a trois mois.

Dans un communiqué diffusé vendredi, S&P a souligné que le projet du dirigeant de réduire le rôle du secteur privé dans le secteur de l’énergie au Mexique tout en augmentant son soutien financier à la compagnie nationale Pemex suscitait des inquiétudes pour les finances publiques.

« La nouvelle stratégie pour le secteur de l’énergie ajoute un fardeau supplémentaire à l’énergéticien public déjà très endetté Petroleos Mexicanos », explique S&P dans le communiqué, en faisant référence au nom officiel de Pemex.

« L’accumulation de la situation financière fragile de Pemex et d’un rôle plus actif dans le secteur de l’énergie pourrait faire peser des charges contingentes plus importantes » sur la notation du pays, ajoute S&P.

La monnaie nationale, le peso, qui avait réagi négativement à de précédentes dégradations, avait cessé de coter pour le week-end avant que S&P ne publie son communiqué.

Le groupe Pemex est surveillé par les investisseurs depuis que l’agence de notation Fitch Ratings a abaissé sa note de crédit de deux crans fin janvier, en la ramenant juste au-dessus de la catégorie spéculative (« junk »).

La production de brut du groupe a diminué pendant 14 années de suite et elle devrait reculer à nouveau cette année pour s’établir sous le seuil de 1,8 million de barils par jour pour la première fois depuis des dizaines d’années.

Ce recul de la production a également pesé sur la santé financière du pays qui garantit les finances de Pemex. « Une perspective négative implique qu’il existe une chance sur trois qu’une dégradation ait lieu dans l’année à venir », a précisé S&P.

S&P a également mis en avant ce qu’il a présenté comme la croissance économique moins bonne que prévu du pays ainsi que la centralisation accrue du processus de décision sous la présidence d’Andres Manuel Lopez Obrador, estimant qu’elles pourraient peser sur la stabilité macroéconomique de la deuxième économie d’Amérique latine.

La croissance du Mexique a ralenti à 0,2% au quatrième trimestre et plusieurs institutions économiques, dont la banque centrale, ont abaissé leurs prévisions pour 2019.

Source – Agences

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