Élections Mexique – Un 3ème débat qui tourne autour du thème de la corruption !

Les quatre candidats à l’élection présidentielle mexicaine se sont mutuellement accusés de corruption mardi lors de leur ultime débat télévisé avant le scrutin du 1er juillet. Lire également l’édito de François Clemenceau qui revient chaque matin sur un évènement international au micro d’Europe 1 Bonjour.

« Je ne suis pas corrompu. Je ne suis pas corrompu comme toi », a lancé le candidat de gauche et favori des sondages, Andres Manuel Lopez Obrador, au deuxième dans les sondages, Ricardo Anaya (PAN, conservateur).

Ce dernier l’avait auparavant accusé d’avoir attribué sans appel d’offre des contrats à hauteur d’environ 7 millions d’euros quand il était maire de Mexico, de 2000 à 2005.

« Si je te montre les contrats, tu renonces à la candidature? » l’a défié Anaya. Il a ensuite accusé le candidat du PRI (droite), José Antonio Meade, d’être impliqué dans le scandale de corruption Odebrecht, qui éclabousse une grande partie de l’Amérique latine.

« Le seul mis en cause ici pour un délit c’est Ricardo (Anaya) », lui a rétorqué Meade, faisant référence à une accusation de blanchiment d’argent portée contre le jeune candidat.

« Donne-lui un baiser » a conseillé le candidat indépendant Jaime Rodriguez Calderon, surnommé « El Bronco », à Anaya après son attaque contre Lopez Obrador, avant toutefois d’encourager les électeurs à « envoyer les trois à la retraite, sans pension », et de considérer que « les trois pourraient aller en prison ».

« Ils sont désespérés », a commenté Lopez Obrador, qui bénéficie d’une confortable avance dans les sondages à moins de trois semaines du vote.

« La corruption est la principale raison de la pauvreté », a estimé le vétéran de gauche de 64 ans qui a déjà échoué à deux reprises à l’élection présidentielle.

« Les instituteurs, les infirmières, les médecins vont gagner plus » a-t-il promis, expliquant qu’il parviendrait à financer ces dépenses par la réduction de la corruption dans le pays.

« El Bronco », gouverneur de l’Etat de Nuevo Leon (nord) et dernier dans les intentions de vote, a de nouveau fait les délices des internautes mexicains en promettant la création d’un « Facebook Bronco Investigacion (FBI) » permettant de recueillir les dénonciations de citoyens.

Lors du premier débat, il avait proposé de couper la main aux criminels.

François Clemenceau revient chaque matin sur un évènement international au micro d’Europe 1 Bonjour.

Hier soir à la télévision mexicaine, c’était le dernier débat télévisé de la campagne pour l’élection présidentielle du 1er juillet. Et le candidat favori surprend par sa main tendue à Donald Trump. 

C’est d’autant plus surprenant qu’Andre Manuel Lopez Obrador, qu’on appelle plus communément par ses initiales, AMLO, est une sorte de calque inversé de Donald Trump.

Le président américain n’avait jamais fait de politique, AMLO, lui est un vieux routier de la politique mexicaine. Il a démarré en politique dans les années 70 pour finir trente ans plus tard par devenir le maire de Mexico. Trump est un New Yorkais, un héritier devenu milliardaire.

AMLO est un provincial originaire du Tabasco et de milieu modeste. Trump a flirté avec le parti démocrate dans les années 80 avant de devenir le candidat à la Maison Blanche des républicains. AMLO, lui, a commencé à militer au centre avant e bifurquer nettement à gauche pour créer sa propre alliance, MORENA, qui est en fait une plateforme de mouvements sociaux très près de la base et méfiante vis-à-vis des élites.

C’est la troisième fois qu’il se présente à la présidentielle et pour l’instant les sondages lui donnent entre 14 et 26 points d’avance.

Mais alors pourquoi dites-vous qu’il pourrait devenir un Trump mexicain ?

Parce ce qu’ils ont commun de de briser les tabous. Sur trois dossiers majeurs qui font le quotidien des Mexicains. La pauvreté d’abord contre laquelle il présente un programme d’investissements massifs dans le social, quitte à ce que cela fasse repartir les déficits publics au sommet.

La criminalité ensuite, puisqu’il prétend ni plus ni moins négocier avec les cartels des narcotrafiquants en proposant une amnistie pour les voyous des gangs qui n’ont pas de sang sur les mains en échange d’une diminution de la violence armée sous prétextye, dit-il, qu’on ne combat pas le feu par le feu.

Et l’immigration enfin, et c’est là qu’il tend une main à Donald Trump. Non pas pour bénir son Mur à la frontière que le Mexique devrait payer. Mais en proposant au président américain d’investir économiquement dans des zones franches le long de la frontière afin de réduire la pression migratoire.

Et alors à la télé hier qu’est-ce que cela donné ?

Les trois autres candidats se sont ligués contre lui, Amlo a cherché à noyer le poisson sur les pièges que ses adversaires lui ont tendus. Mais c’est lui qui a fait le spectacle avec des formules et des effets qui plaisent au grand public. Là aussi, cela sa favorise la comparaison avec Trump.

Source – Agences

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