Encore une vague de meutres au Mexique malgré les programmes de protection !

Un journaliste de 35 ans a été tué dans l’État de Veracruz, à l’est de Mexico et un maire assassiné dans le Chiapas, le second depuis début décembre. Ces assassinats sont fréquents alors que la guerre entre les narcotrafiquants et le gouvernement fait rage. 

Il s’appelait Gumaro Pérez , 35 ans. Il habitait et travaillait dans la ville d’Acayucan, dans l’état de Veracruz, à l’est de Mexico.  Hier, il assistait à la fête de Noël de l’école de son fils de 6 ans. Quand deux hommes sont entrés dans le bâtiment et l’ont abattu de 4 balles, juste devant les enfants. Perez travaillait sur toutes les questions de police pour plusieurs journaux, et il avait fondé un site d’info, La Voix du Sud. Cet état de Veracruz est l’un des plus dangereux pour exercer ce métier de journaliste.

Mais 12 assassinats en un an, une moyenne d’un par mois, c’est énorme !

Et au niveau du pays c’est 73 meurtres de journalistes ces 7 dernières années, depuis 2010. Selon Reporter sans Frontière, c’est un niveau de violence comparable à des pays en guerre civile comme l’Afghanistan ou la Syrie. En fait les journalistes sont pris en 2 feux : ils sont la cible des cartels de drogue, du crime organisé. Mais la moitié des agressions sont perpétrées par des fonctionnaires véreux, des élus corrompus. En août, dans cette même ville d’Acayucan, un reporter du journal local avait été assassiné : il avait reçu des menaces d’un maire de la région sur lequel il enquêtait.

Le problème, c’est que pas grand-chose n’est fait pour les protéger.

Ce reporter faisait partie d’un programme de protection, ça n’a rien empêché. Ce programme a été mis en place en 2012, 130 journalistes en bénéficient cette année par exemple mais il n’a pas les moyens de fonctionner. Tout comme le Parquet spécialisé dans les délits contre la liberté d’expression, créé en 2010. Les résultats parlent d’eux même : 99,6% des assassinats de journalistes ne sont pas élucidés. C’est l’impunité totale, et le message envoyé aux criminels, c’est que la voie est libre et un cauchemar pour les membres de la presse.

Un maire de l’Etat du Chiapas, un des plus pauvres du pays a été assassiné lundi après-midi par deux personnes à moto, a annoncé le parquet régional.

Le maire de la commune indigène de Bochil (sud-est du pays), Sergio Antonio Zenteno Albores, issu du parti au pouvoir Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI – socialiste), a été exécuté de deux balles alors qu’il se trouvait dans une voiture à Tuxtla Gutiérrez, la capitale de l’Etat du Chiapas, d’après le ministère public.

Le 8 décembre, le maire d’une commune de l’état voisin de Oaxaca (sud-est) avait été abattu au cours d’un trajet sur une autoroute alors qu’il se trouvait avec sa famille. Le mois précédent, en novembre, deux maires de l’état de Veracruz, qui connaît une hausse des homicides d’après des chiffres officiels, avaient été tués.

D’après l’Association Nationale des Maires, près d’une cinquantaine de maires ont été assassinés depuis 2003. Les fonctionnaires sont nombreux à être les victimes de menaces des narco-trafiquants, qui exigent des maires qu’ils les protègent durant leurs trafics, d’après des plaintes déposées par les représentants de l’état.

Depuis 2006 et le début de l’offensive anti-drogue lancée par le gouvernement, plus de 196.000 personnes ont été assassinées au Mexique, mais les autorités ne communiquent pas sur la part des victimes en lien avec des organisations criminelles.

D’après le dernier rapport de Reporters sans frontières, le Mexique est le deuxième pays le plus dangereux pour les journalistes, derrière la Syrie…

Un record qui fait froid dans le dos. Selon le dernier bilan de Reporters sans frontières (RSF), publié ce mardi, onze journalistes sont morts en 2017 au Mexique. « Comme l’an dernier, le Mexique est le pays en paix le plus dangereux au monde pour les reporters », constate l’ONG.

« Au pays des cartels de la drogue, les journalistes qui traitent de la corruption de la classe politique ou du crime organisé sont quasi systématiquement visés, menacés, voire exécutés de sang-froid », écrit RSF. Selon un mode opératoire bien connu : une voiture arrive devant le bureau ou le domicile du journaliste et ses occupants le criblent de balles.

Sources – Europe 1 et Agences

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