Tourisme Mexique – La Barranca del Cobre et le train Chihuahua al Pacifico ! (Videos)

Situées au milieu de la Sierra Madre au nord du Mexique, las Barrancas del Cobre (les canyons du Cuivre) sont un ensemble gigantesque de canyons parmi les plus imposants au monde. Il existe de multiples manières d’explorer cet immense canyon mais le plus célèbre, et sans aucun doute le plus intense, est de la parcourir en empruntant le train Chihuahua al Pacifico.

Suivez « el Chepe » km par km, en fin d’article, pour y découvrir les étapes importantes d’un périple de 653 kms réalisé en 15 heures !

Cette région se situe principalement dans l’Etat de Chihuahua sur les terres des indigènes Tarahumara ou Rarámuri, un peuple qui a volontairement tourné le dos à la civilisation occidentale et trouve dans la Sierra Madre un refuge idéal pour la préservation de ses traditions.

Géographie du site

Plus connue sous le nom de Copper Canyon en anglais, la Barranca del Cobre comprend diverses gorges sur une étendue totale de 65,000 km².

Parmi elles, on identifie le canyon Urique, du nom de son municipe Urique et Batopilas, d’une profondeur de 1,870m avec un fleuve qui le parcourt d’un niveau de 500m. Suit ensuite le canyon Sinforosa, appartenant au municipe de Guachochi et Batopilas, d’une profondeur de 1,830m et un fleuve qui atteint un niveau de 700m.

Ensuite vient le canyon Batopilas du nom éponyme de son munícipe, d’une profondeur de 1,800m et un fleuve d’un niveau équivalent au Sinforosa. Puis, on trouve le canyon Candameña, appartenant au municipe de Ocampo et Uruachi, d’une profondeur de 1,640m et avec un fleuve au niveau approximatif de 900m. Les trois suivants, Chinipas (municipe du même nom), Oteros (municipe Maguarichi et Uruachi) et del Cobre (du municipe Bocoyna, Urique et Guachochi et qui donne son nom à la région dans son ensemble), sont des gorges dont la profondeur allant de 1,300 à 1,800m avec un fleuve irrégulier le parcourant oscillant à un niveau compris entre 400m, 700m puis 1,000m.

Histoire d’une construction qui durera près d’un siècle !

En 1861, l’ingénieur Albert K.Owen imagina un incroyable trajet par voie ferrée pour relier le sud-ouest des Etats-Unis à la mer de Cortès. Il s’agissait de réduire le fret des transports maritimes en rejoignant le Pacifique en passant par les terres.

Entre 1875 et 1879, il proposa au gouvernement mexicain, différents projets jusqu’à obtenir la concession pour construire une voie ferrée entre Piedras Negras et Topolobampo, avec extension sur Mazatlán, Presidio Alamos et Ojinaga. Au départ de cette dernière, 920km de voie mènent à la frontière du Texas : la voie du Kansas City, Mexico & Oriental Railroad Co. a été achevé en 1914. La construction du côté mexicain commença en 1902, mais la révolution retarda la poursuite des travaux vers Chihuahua. Selon la légende, Pancho Villa, bandit de grands chemins puis révolutionnaire légendaire aurait à l’époque manié la pioche pour la construction de cette voie. En 1918, Ojinaga fut enfin relié à Chihuahua (au km 268) et, à partir de 1930, il est devenu possible de se rendre à Creel en train.

La suite de cette histoire de ce chemin de fer se poursuit alors comme une chronique de faillite, où des rêveurs utopistes, des investisseurs privés désespérés, et des ingénieurs et mécaniciens casse-cou travaillent en vain pour finalement abandonner le trajet lorsqu’il devient clair pour tous que la Sierra Madre occidentale est impraticable, avec son altitude moyenne de 2,300m et un labyrinthe de gorges atteignant jusqu’à 1,900m de profondeur sans un effort financier et logistique soutenus que les autorités mexicaines du moment sont incapables de fournir.

En 1940, le Mexique nationalise le chemin de fer et devient propriétaire des lignes exploitées sur son territoire par des compagnies étrangères. Treize ans plus tard, les ingénieurs mexicains annonçaient qu’ils sont prêts à relancer l’entreprise. On est alors en 1953 lorsque débute le “big challenge” comme on le nomme à ce moment. Le segment non construit à cette époque traverse 110 km (69 miles) de la Sierra Madre Ouest entre Creel et San Pedro dans l’Etat du Sinaloa.

En huit ans, la partie la plus difficile du travail était finalement achevé : par 37 ponts, 86 tunnels et d’innombrables rampes accrochées à la paroi des cañons, la nouvelle ligne atteint Los Mochis, à 25km, du petit port de Topolobampo au bord du Pacifique. De Chihuahua à Los Mochis, la voie ferrée est construite sur 653 km, 920 km jusqu’à Ojinaga. Le 23 novembre 1962, lorsque la ligne terminée est inaugurée par le président Alfonso López Mateos, on en est à 90 ans de travaux sur la voie ferrée et plus d’un milliard de dollars américains d’investis.

Un « Orient Express » mexicain

Aujourd’hui, « L’Orient Express » mexicain ou plutôt, « Le Chihuahua-al-Pacifico » dont le nom fut retenu en 1961, traverse 87 tunnels et 39 ponts (respectivement 86 et 37 en 1961) et grimpe, à son point le plus haut, jusqu’à 2,461m au-dessus du niveau de la mer. Il est dans la légende des chemins de fer, le plus étonnant du monde, et fait légende au niveau mondial. En décembre 1997, le train est privatisé et reprend ses opérations en février 1998.

Comment vous y rendre ? Il existe deux alternatives:

1-Depuis l’aéroport de Los Mochis (deux heures de vol et une heure de décalage horaire en moins par rapport à Mexico) qui est situé à 15mn de la ville entre le Pacifique et la ville.

2- Ou depuis El Fuerte, que l’on rejoint de Los Mochis en bus (2h, $70 MN approx.) en prenant la compagnie Azules, dont la boutique de ventes à El Fuerte se trouve en face de l’hôtel Guerrero.

Arrivé à El Fuerte, on y passera sans doute la nuit pour reprendre le lendemain un bus local ($10) en face de l’hôtel à 7h30 (1ère classe) et 8h30 (seconde classe) pour vous amener à la gare qui vous embarque sur le plus vertigineux train du monde. Le fait de partir d’El Fuerte vous évite un lever-tôt, comme ce serait le cas à Los Mochis.

L’excursion en train

Les paysages et le climat de la Sierra sont très différents, suivant que l’on se trouve sur le plateau, situé entre 1,900 m et 2,300 m d’altitude, ou au fond des gorges (“barrancas”) entaillant la montagne de toutes parts. Certaines de ces gorges font partie des plus hautes du continent nord-américain.

La plus profonde de la région, la Barranca del Cobre qui donne son nom à la région dans son ensemble, peut atteindre un dénivelé de 1,800m. La région est très verte et tranche totalement avec les paysages désertiques de Chihuahua à quelques heures de Creel.

L’eau est présente partout et la région possède de nombreuses cascades. La plus impressionnante de toutes, la cascade de Basaseachi, tombe en une chute libre de 246m. La région d’une superficie supérieure à 65,000 km², formée il y a environ 30 millions d’années forme l’un des plus grands ensembles de canyons et de gorges au monde.

Les plus beaux paysages sont entre El Fuerte (80 km de Los Mochis) et Creel et en partant tôt le matin, la luminosité est sans pareille pour admirer la force des paysages et la sauvagerie de la nature, à chaque virage que donne le train.

L’intérêt de partir depuis El Fuerte permet cette contemplation qui est moins forte si l’on part de Chihuahua le matin puisque l’on y parvient en milieu ou fin d’après-midi en fonction du retard fréquent avec une luminosité toute différente. Cela est particulièrement vrai l’été, car il faut le savoir, si la journée s’annonce avec un temps superbe, les orages et pluies torrentielles de fin de journée, correspondant à la saison des pluies sont fréquentes et minent quelques peu l’appréciation de cette partie de la Barranca.

Comme souvent indiqué dans les guides, on vous donne ce tip : un siège sur le côté droit du train est “largement” conseillé pour prendre de belles photos, et les portes du train dont le haut est ouvert sont de bonnes options pour améliorer les prises de vue. Malheureusement, ces lieux sont très fréquentés.

Le fonctionnement du train: Il existe deux classes disponibles sur deux trains différents (à 1h d’intervalles)

1- La 1ère classe : train climatisé avec wagon-restaurant, bar, service personnalisé – train quotidien, départ à 6h.

2- La 2ème classe qui suit une heure après le train de première classe, ce train n’est plus quotidien depuis janvier 2009. La seconde classe est plus typique, car fréquentée par les autochtones et dispose d’un service fast-food à bord.

Quelles que soient les classes, les deux trains sont propres et nettoyés au cours du voyage. Le train de seconde classe est un train de l’ex-première classe un peu “vieillot”, mais l’ambiance est plus typique. Suivez « le Chepe » km par km, en fin d’article, pour y découvrir les étapes importantes d’un périple de 653 kms réalisé en 15 heures !

Regardez les videos et voyez par vous même le nombre d’activités en plein air que vous pourrez réaliser. Profitez des étapes pour y organiser un séjour de plusieurs jours. Cela en vaut vraiment la peine ! Bon voyage !

La rédaction – (www.legrandjournal.com.mx)


INFOS: 

Fréquences: Tous les jours de l'année
Horaires: 6h00-21h00 dans les deux sens

Informations et réservations
Téléphones: (01 614) 439 72 12 ou numéro « vert » : 01 800 12 24 373
International: 1 888 484-1623
Website: www.chepe.com.mx

Les points de vue qui valent une photo sur le trajet

Voici selon notre appréciation les points de vue listés par kilomètre et numéro de tunnel qui valent la photo sur le parcours Los Mochis-Creel-Chihuahua. On vous détaille en outre les sites à voir aux différents arrêts du train.

Vous noterez tout le long de la voie ferrée l’indication des kilométrages jusqu’au KM920 qui représente la ligne complète du train Los Mochis à Ojinaga.

A l’entrée de chaque tunnel sur la droite, un numéro du tunnel vous permet de vous situer sur le trajet.

KM 920 : C’est le point de départ du train de Los Mochis – Chihuahua. Le train va passer de l’altitude de 20m à 2,440m en l’espace de quelques heures.

KM 839 : Arrivée à El Fuerte – Départ d’El Fuerte après 5mn d’arrêt puis long passage à travers de palmeraies, de champs de canne à sucre, d’oranges et de pastèques.

KM 779,5 : Traversée du plus long pont de 498,5m, traversant la rivière El Fuerte. Le pont a reçu le nom d’Aguacaliente (eau chaude).

KM 754,6 : Entrée dans le tunnel n° 86 situé à 2,000m d’altitude. L’obscurité est totale. Percé dans la montagne, il est baptisé “Tunnel des Voleurs”, sans doute à cause des personnages peu recommandables qui empruntaient cette route pour fuir les autorités. C’est le dernier tunnel qui a été construit.

KM 748 : A peine sorti du Tunnel 83, un gouffre s’ouvre devant nous, suspendu à plusieurs centaines de mètres au-dessus du Río Chinipas. Le pont Chinipas est le plus haut sur le parcours d’une hauteur de 102m et d’une longueur de 234m.

KM 748-708 : Le train monte de plusieurs centaines de mètres dans un parcours très escarpé, le long du Canyon Septentrion. Les tunnels N° 72 et 82 ont une longueur allant jusqu’à 238m; les numéros 71 et 78 jusqu’à 177m; les numéros 66 et 70 jusqu’à 195m.

KM 722: on longe L’hacienda Julio Ornelas qui cultivent des champs d’avocats, de papayes et de mangues.

KM 719 : Passage près de la Cascade du Bananier qui a reçu ce nom pour son intrépide bananier qui a décidé de pousser en son milieu.

KM 717-709 : Plusieurs traversées de tunnels (64-65-53-63-52-51-50) allant jusqu’à 349m de longueur, avec au KM 710,8 la traversée du pont Mina Plata (106m).

KM 707,8 : Traversée du pont Santa Barbara (218m) au-dessus du Río Mina Plata, affluent du Río Septentrion. 200 mètres plus loin, arrivée au village Temoris à 1,026m au-dessus du niveau de la mer. Temoris est une mission fondée par les pères Jésuites en 1677, appelée Sainte Marie-Madeleine de Temoris. Le nom “Temoris” provient des indiens qui habitaient la région. C’est à cet endroit-là qu’a eu lieu l’inauguration de la ligne par le président Mateos en 1962. Le passage du KM 748 à l’arrivée à Temoris est le plus spectaculaire du fait de ses passages en tunnels et en ponts. La gorge a une profondeur de 1,600 mètres (5250 pieds) dans laquelle coule la rivière Septentrion.

KM 707,6 – 704,7 : Particulièrement impressionnante, la montée après le village de Temoris puisque la voie ferrée fait un virage en deux zigzags tournant à 180° dans la montagne, ceci en l’espace de deux minutes… Tout simplement incroyable ! Un arrière-goût de montagnes russes !

KM 704,7 : Le tunnel, la “Perla”, nom d’une prouesse technique, un tunnel de 1,000m de long. Le paysage qui est à droite à l’entrée du tunnel en fer à cheval apparait à gauche à la sortie. Deux minutes plus tard, on peut apercevoir trois tronçons de voie zigzaguant à différents niveaux, tous en même temps.

KM 704 : A cet endroit, on y voit un grand panneau commémoratif indiquant qu’en 1961, les équipes de travail de l’Etat de Chihuahua et de l’Etat de Sinaloa se rencontrèrent pour la finalisation du tronçon.

KM 703,2 – KM 692,6 : de nombreux tunnels et ponts dont la longueur ne dépasse pas 336m.

KM 668,7 : la Gare de Bahuichivo

C’est le point d’entrée de la région des Tarahumaras et surtout le point de départ pour se rendre à Cerocahui (18km), où le jésuite italien Juan Maria Salvatierra sonna la première fois la cloche de l’église en 1681, pour annoncer à Huehueteotl, “l’ancien dieu” Tarahumara, que la concurrence chrétienne était arrivée. Environ 40,000 Rarámuri (“ceux qui courent vite”, dans leur langue) qui ont intégré de façon surprenante le Christ à leur système de croyance religieuse mais ont continué délibérément de tourner le dos à la civilisation. Jusqu’à ce jour, ils vivent sous des falaises et dans des grottes, répartis en petits clans. Dans cette vallée, on y cultive les pêches et des pommes.

De Cerocahui, on peut prendre une piste sinueuse jusqu’au bord du magnifique Canyon Urique. Les eaux boueuses du fleuve Urique ne vous échapperont pas. La plus belle vue est située en haut de la colline Gallego (“Cerro del Gallego”) et de là, l’immense canyon s’ouvre devant nous avec une profondeur record pour la région de 1,880 m.

Pensez à être bien chaussé du fait de l’état des pistes et également pour vous protéger des rampants que l’on peut croiser comme les serpents. De nombreuses espèces d’oiseaux vivent dans cette région.

En saison des pluies, il n’est pas possible de faire ce trajet.

Dans la chaleur ambiante, une mine d’argent abandonnée témoigne des jours et années passés. Jadis, il y avait là une activité intense dans un paysage impitoyable et profondément inhospitalier où les ours noirs, les serpents à sonnettes, les loups, les pumas, les ocelots et d’autres espèces rares ont encore la possibilité de survivre.

KM 662,5 : le petit village de Cuiteco avec, à l’origine seulement des indigènes jusqu’à l’arrivée d’une mission conduite par le jésuite Salvatierra, qui s’est établie en 1684. Les vergers que vous voyez sur la droite produisent des pommes pratiquement sauvages le long du ruisseau. Elles sont connues comme étant les plus sucrées et douces de l’Etat.

KM 656,8 – KM 649 : de nombreux petits tunnels.

KM 639,1 : Le pont “Laja” de 212m. Une belle photo à faire sur la droite juste après le pont.

KM 638,5 : le Tunnel n° 17 d’une longueur de 461m.

KM 636,1 : Arrêt au village de San Rafael et changement d’équipages du train. Chargement d’eau et de carburant.

KM 635 – KM 533, on passe une zone forestière de plus de 100km. Le train court le long du “toit” de la Sierra Madre à une altitude de 2,200 – 2,400 m jusqu’à San Juanito.

Au cours de ce périple, nous abordons les points suivants :

KM 626 : Posada Barrancas Station. A cet arrêt, quelques touristes descendent afin de loger au Mirador Hotel creusé dans la roche. Des familles Tarahumaras habitent dans le coin.

KM 621,6 : Le Divisadero

Arrêt de 20 mn programmé au Divisadero (point de vue), qui offre, comme son nom l’indique une très belle vue sur les canyons. Deux photos “cartes postales” bien connues vous y attendent : des femmes indigènes vendant de l’artisanat et des plats succulents et la vue de la gorge la plus spectaculaire de tout le parcours.

L’hôtel Posada Barrancas, à quelques pas de la gare, construit au bord de la falaise, donne d’un côté sur un gouffre béant au-dessus duquel les condors décrivent des cercles. Il n’y a que quelques pas depuis la gare pour atteindre un point de vue sur le Cañon Urique, où le Río Urique se faufile environ 1,200m plus bas. La vue est vraiment fantastique. Il est possible de louer des chevaux à l’hôtel pour s’offrir une belle ballade sur les terres des Tarahumaras, et des expéditions plus longues dans les gorges, sous le guide des locaux montés sur des mulets.

Vous avez la possibilité d’atteindre Urique et Batopilas par là aussi et si vous avez un budget conséquent, vous pourrez vous y offrir un tour d’hélicoptère durant 15mn.

KM 585 : “El Lazo”, littéralement une boucle à l’intérieur de la montagne. En sortant, on peut voir l’entrée du tunnel au-dessus de nos têtes, une véritable prouesse d’ingénieur ! Le train fait une boucle sur lui-même.

KM 583 : Los Ojitos, point le plus haut sur ce tracé de voies ferrées, 2,461m. Grandiose surtout par beau temps !

KM 564,1 : Creel et ses alentours

Logé à 2,330m d’altitude et habité par 6,000 habitants, le petit centre forestier de Creel, créé en 1907, est établi sur les pentes de la Sierra, de part et d’autre de la voie ferrée et ressemble tout à fait à un village de pionniers.

Pendant quelques temps, il marqua le bout de la ligne de train, et c’est de là que tout le bois de la région était expédié vers Chihuahua. Au début de l’exploitation du bois, on voyait dans les parages des camps de bûcherons, et sur un vaste terrain plat, aux abords du village, des piles et des piles de planches de pin brutes qui attendaient leur embarquement. Un spectacle qui retenait l’attention pendant l’arrêt du train. Le nom “Creel” est le nom du fils du Consul américain à Chihuahua à la fin du 19e siècle qui supervisait les travaux de la voie ferrée entre Chihuahua et la Sierra Madre.

Creel est aujourd’hui un « village magique » (“pueblo magico”, programme de promotion touristiques qui dote les villages culturels et historiques du Mexique de ressources spécifiques pour stimuler le tourisme) : il s’est transformée depuis une vingtaine d’années en un petit Eldorado de l’ouest sauvage. Les touristes y viennent pour rencontrer et connaître les communautés tarahumara et pour pratiquer la randonnée, le VTT, le canoë et même le camping. Il y a possibilité de louer des jeeps, 4×4, des minibus ou même plus traditionnel des chevaux. C’est non seulement la porte d’entrée du Copper Canyon mais en plus c’est le meilleur endroit au point de vue structure touristique (hôtels, restaurants, départs de circuits…).

Creel est un point d’arrêt recommandé. Il serait préférable d’y arriver le samedi au plus tard afin d’assister à des fêtes ou cérémonies religieuses le dimanche avec les Tarahumara.

Depuis Creel, on peut visiter aussi plusieurs sites d’intérêts de la région (comptez 3 ou 4 jours), parmi lesquels on peut citer Basaseachi (135km au nord-ouest par la piste) avec une des cascades les plus importantes du Mexique (246m de haut) ; le village minier de Batopilas (140 km au sud-est); Guachochi (sud-est), un important centre de Tarahumara. Il y a aussi Napuchi, au km164, digne d’intérêt pour ceux qui restent plus longtemps dans la région.

A droite, on traverse de superbes paysages, passant de plus de 2,300 m à moins de 500m d’altitude, entre forêts de pins suspendues aux parois des ravins, canyons vertigineux et étendues arides avant d’entamer une belle descente. La vue splendide du “Mirador de la Bufa“, à 1,300m (au Km27), laisse apparaître le río Batopilas. Avant d’arriver au village, on y voit des cultures de palmiers, citrons, oranges, bananes, mangues et avocats. On passe d’un climat humide et frais à un climat tropical.

Fondée en 1709 suite à la découverte de mines d’argent, Batopilas est un charmant village (1500 habitants et 501 m d’altitude) dont la plupart des maisons date de l’époque minière. Les bougainvillées et les palmiers font le charme de ce village. Batopilas vaut le détour malgré les 5/6 heures de trajet sur route goudronnée puis 65km de piste.

A Guachochi, l’intérêt réside sur les points-de-vue tels que le “Mirador de Sinforosa” (après Guachochi par la piste) et les cascades de Tonachi et la Mission jésuite construite au XVIIIème siècle. Dans cette région, vous pourrez profiter des eaux thermales d’Agua Caliente et les eaux cristallines des “Pozas de la Esmeralda”. On doit quand même vous informer qu’il est difficile de visiter la région sans guide local.

Votre retour via Norogachi (piste uniquement) vous permettra de visiter l’église de Norogachi (1690) notamment au moment des festivités de la semaine sainte. Les lieux les plus attractifs restent les merveilles naturelles tout près de Creel, accessible même en bicyclette.

Un complexe touristique proche de Creel vous garantit une confortable pause sur votre trajet. Construit sur la vallée d’Arareko, ($15 par jour pour y pénétrer), on peut y admirer une série de formations rocheuses appelées “Los Hongos” (les champignons), “Las Ranas” (les grenouilles), “La Montura” (la selle) et “Las Chichis” (la poitrine) lesquels doivent leur forme à l’érosion. Avant de voir ces formations rocheuses, on peut s’arrêter à la Mission jésuite del Ignacio, petite église simple où de nombreuses fêtes Tarahumara ont lieu notamment pour Pâques.

7 km plus loin à l’ouest d’Arareko, on trouve une vallée mystérieuse connue sous le nom de Bisabirachi ou Vallée des Moines, avec une collection de colonnes rocheuses, de 40 à 50m de hauteur.

Le lac Arareko au bord de la route pour Cusáraré est un autre lieu de visite, lac sur lequel on peut faire du canoë ou du pédalo. En prenant la direction des eaux thermales de Recowata, il est possible d’admirer le Canyon Tararécua. Les eaux thermales valent leur pesant d’or, 37°C en moyenne mais il faut d’abord parcourir 600m de dénivelé sur un sentier ardu pour accéder au site paradisiaque. Nous vous recommandons d’être bien chaussé et d’avoir une bonne condition physique avant de vous y lancer.

De nombreux tours organisés, soit à partir des hôtels de Creel, soit par la petite agence qui se trouve sur la place centrale peuvent vous être proposés, en minibus, 4×4, bicyclette ou à cheval.

Une autre attraction naturelle est la cascade de Cusáraré (30m de haut) entourée de forêts de pins et de chênes que l’on peut atteindre après 15 mn de marche. On trouvera tout le long de ce parcours, des stands d’artisanat des Tarahumaras. Pour les plus courageux, vous pouvez descendre au pied de la cascade pour vous y baigner… La descente est plaisante mais la remontée est plus dure (comptez 15 mn supplémentaires). Le village lui-même vaut aussi le détour.

La Mission jésuite construite au milieu du XVIIIème siècle au nom de “Los Santos Cinco Señores de Cusáraré”, est une église actuellement dédiée à la “Virgen de Guadalupe”, décorée de quelques peintures par les indigènes, célèbre pour ses fêtes de décembre.

A 20km au sud de Cusáraré, vous pouvez vous rendre à Tejabán par une route accidentée d’où vous aurez une vue impressionnante sur le Copper Canyon. De là, vous pourrez prendre un camion ou une voiture pour vous rendre au bord du Río Urique.

Dans le centre de Creel, vous pouvez visiter la Maison de l’artisanat qui fait à la fois office de Musée et qui expose de l’art rarámuri. Vous y découvrirez l’histoire du village, de la construction de la voie ferrée et une exposition de photos en noir et blanc de Gérard Tournebize avec textes de l’écrivain français Antonin Artaud (1896-1948) – ouvert tlj de 9h à 18h, sauf le dimanche de 9h à 15h.

En 1936, Antonin Arthaud vint au Mexique à la rencontre des Tarahumaras. Il en reviendra fasciné et très marqué par cette rencontre où il fut aussi initié par les chamans au rite du peyotl. Gérard Tournebize vécut également dans cette région avec les communautés tarahumara.

Deuxième partie du parcours en train :

KM 561,8 : Traversée du Tunnel n°4 de 1,261m, le deuxième le plus long du parcours.

KM 533 : Le village de San Juanito à 2,439m d’altitude, établi lors de l’arrivée du train en 1906. C’est le lieu le plus froid du Mexique (-20°C par période).

KM 477: Passage du Pont San Pedro d’une longueur courte de 36,6m.

KM 455,1 : Arrêt à la Gare López Mateos, lieu de maintenance des rails (3 heures de train entre Cuauhtémoc et Chihuahua).

KM 450-422 : Larges cultures de pommes protégées par des filets au printemps et en été

KM 400,5 : Arrivée à la ville de Cuauhtémoc qui a reçu le nom du dernier empereur aztèque. Cuauhtémoc est connu pour sa grosse production de pommes et est le lieu où les Mennonites font leur commerce et se sont installés. Il possède actuellement 90,000 habitants et est situé à une altitude 2,100m.

KM 400 : Entrée dans le Pays des Mennonites : ce sont 1,373 familles qui ont émigré du Canada dans les années 1921-1922 et ont apporté avec eux leurs animaux domestiques, leur matériel de construction et leur matériel agricole. Ils construisirent de nombreux puits et plus tard des moulins à vent. Ils sont célèbres pour la fabrication du fromage et exploitent des vergers de pommiers nombreux dans la région (pilier économique de la région). Les villages que vous voyez à distance sont des “camps” dans lesquels ils vivent. On en dénombre environ 120 avec chacun leur propre école et instituteur. Il est possible de visiter les communautés mennonites. Leur langue est l’espagnol et un allemand basique. Ils seraient au nombre de 15,000 dans l’Etat.

KM 382 : Admirez le lac naturel Bustillos sur votre gauche.

KM 359,7 : Passage du Pont “Viaduco Aldana” d’une longueur de 100m.

KM 349,2 : Village de San Andres, fondé par les missionnaires franciscains en 1696 dont le supérieur s’appelait San Andres de Osagiqui. C’est dans l’église de ce village que Pancho Villa s’est marié.

KM 319 : Après avoir traversé la route principale, le train entre dans le village General Trías, fondé par les missionnaires franciscains en 1668 et appelé “Santa Isabel de Tarahumaras”. Le village a été renommé en 1932 en l’honneur du General Angel Trías, qui fut à l’origine de l’expulsion des français à Mexico en 1862-1863.

KM 267,5 : Arrivée à Chihuahua, capitale du plus grand état éponyme du Mexique situé à 1,420m d’altitude. La petite gare d’arrivée est moderne sans grand intérêt et un hôtel et une auberge de jeunesse sont situés juste en face de la gare pour accueillir les passagers du train arrivés tard le soir ou qui repartent tôt le matin.

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