La Chronique d’Hélène – Être une femme au Mexique ! (Video)

Hélène, expatriée au Mexique depuis trois ans est passionnée de voyages, de découvertes et de cuisines du monde. Elle est l’auteur du blog A French in Mexico et partage avec nous un regard éclairé sur l’expatriation. Aujourd’hui elle nous parle des femmes au Mexique !

La condition de la femme est intrinsèquement liée à la culture et varie donc d’un pays à l’autre : elle n’est ainsi pas la même au Mexique qu’en France et ce sont ces différences que nous allons aborder.

Nous allons voir ensemble quelles sont les différences majeures entre le fait d’être une femme en France et d’être une femme au Mexique, et je partagerai également mon expérience en tant que française au Mexique, dans la mesure où je suis porteuse de codes différents, d’une culture différente.

Après plus de deux ans d’expatriation au Mexique (presque trois si je prends en compte mon semestre d’études), j’ai expérimenté qu’être une femme en France est considérablement différent que d’être une femme au Mexique.

Changer de pays de résidence nous confronte toujours à des différences culturelles, et c’est ce qui fait la richesse de l’expatriation, mais je ne mesurais pas à quel point les différences de genre étaient si importantes entre mon pays d’origine et mon pays d’adoption. Je vous propose donc dans cet article, au travers de différents aspects, un aperçu de l’écart entre coutumes françaises et mexicaines.

1. La notion de galanterie

La galanterie est une politesse empressée auprès des femmes. Elle désigne donc toutes sortes d’attentions et de compliments à l’endroit de la femme. Originellement associée au savoir-vivre et au respect, elle s’est progressivement effacée en France étant perçue comme sexiste.

Dans un contexte de féminisme grandissant et de lutte pour l’égalité des genres, la galanterie est devenue pour beaucoup en France une pratique qui placerait les femmes en position d’infériorité. Au Mexique en revanche, la galanterie est très présente. En voici des exemples :

  • Les hommes ouvrent la porte aux dames (porte de voiture mais aussi de restaurants et de quelconque autre endroit)
  • Les hommes respectent un principe tacite de « les femmes d’abord » : il est induit qu’elles doivent passer les premières, être servies les premières.
  • Les hommes ont tendance à « s’occuper » des femmes : ils prennent soin qu’elles ne manquent de rien. Par exemple, lors d’une fête avec un buffet, un homme ne va pas hésiter à servir la femme qui l’accompagne. Lorsque son verre est vide, il la ressert sans même qu’elle n’ait à le demander. Au restaurant, cela ne va pas être à elle d’appeler le serveur : il va le faire pour elle.
  • Enfin dans une certaine mesure, les hommes vont essayer d’anticiper le désir des femmes. J’ai ainsi été plusieurs fois témoins d’hommes qui se coupent en quatre pour s’assurer que leur compagne se sente bien.
  • En général, les hommes paient l’addition : ils ont été éduqués dans ce sens et dans le même temps, les femmes n’en n’attendent pas moins, elles considèrent que c’est normal. Le schéma traditionnel suivant persiste : l’homme doit pourvoir financièrement le foyer tandis que la femme doit s’assurer de la bonne tenue de son foyer (ménage, cuisine, éducation des enfants).
  • Les hommes ont enfin tendance à porter les charges lourdes : bagages, sacs de supermarché, etc…Ils ont été élevés avec l’idée que ce n’est pas aux femmes d’avoir à porter.

En France, toutes ces attentions ont aujourd’hui tendance à être perçues comme un excès même si on ne peut complètement généraliser. Les femmes associent galanterie et perte d’autonomie, comme si le simple fait de bénéficier de délicatesse leur ôtait leur indépendance.

Elles se sont habituées à un traitement plus « égal » entre hommes et femmes. Mais perd-on vraiment son indépendance sous le seul prétexte de se faire ouvrir la porte ? Personnellement, je n’en suis pas si sûre or je suis en faveur de l’égalité hommes/femmes. Mais en quoi la galanterie est-elle un problème ? Pourquoi juger qu’elle maintiendrait la femme dans un état d’asservissement (dixit Simone de Beauvoir dans Le Deuxième Sexe) ? En France, n’est-on pas parvenu à un nouvel extrême ?

En ce qui me concerne, je partage ma vie avec un Mexicain et je suis sensible aux attentions qu’il a à mon égard. Je ne me sens pas moins libre ou pire, inférieure, parce-qu’il prend soin de moi : dans un couple on prend soin de soi mutuellement et cela s’appelle la courtoisie, la bienveillance. En revanche, je ne considère pas normal que ce soient toujours aux hommes de payer l’addition. En France, c’est très commun d’alterner ou de partager la note, notamment en ce qui concerne les frais d’un voyage par exemple. De plus en plus de femmes travaillent désormais au Mexique, elles ne peuvent donc plus arguer qu’elles n’en n’ont pas les moyens.

2. Les notions de conservatisme et de machisme

Le machisme est une idéologie fondée sur l’idée que l’homme domine socialement la femme. Beaucoup d’hommes au Mexique se défendent de ne pas être « macho », ce à quoi je réponds que s’ils ne sont pas machos ils sont à tout le moins très conservateurs, le conservatisme étant la tendance de quelqu’un, d’un groupe, ou d’une société, définie par le refus du changement et la référence sécurisante à des valeurs immuables. Le conservatisme, par définition, s’oppose au changement. Voici des principes, selon moi conservateurs (parce-que je suis française), qui sont encore très prégnants au Mexique :

  • Une femme doit prendre soin de son foyer. C’est son rôle de cuisiner, élever les enfants et s’assurer de la propreté de sa maison. A contrario, l’homme a la responsabilité financière du foyer. Ainsi, si un homme perd son emploi, il prend le risque de perdre la face.
  • Si l’homme à des revenus plus importants que sa compagne, cela lui donne alors un plus grand pouvoir de décision.
  • Même si une femme a poursuivi des études, il est normal qu’elle quitte son emploi lorsqu’elle se marie.
  • Les femmes appartiennent à la famille : une femme ne devrait pas quitter le foyer parental (et ce même si elle travaille et qu’elle est donc indépendante financièrement) avant de se marier.
  • Une fille a automatiquement plus de limitations qu’un garçon (restriction de sorties, etc…)
  • Une femme ne devrait pas avoir de relations sexuelles avant le mariage.
  • Une femme a pour destin de devenir mère.

Ce ne sont que des exemples et on ne peut les appliquer à toutes les familles mexicaines, certaines sont bien-sûr plus progressistes que d’autres, cependant ces schémas traditionnels sont encore très présents au Mexique.

En tant que Française ayant vécu totalement seule pendant plusieurs années je fais face à un choc culturel car ces principes ne sont tout simplement plus admissibles en France. J’ai au contraire grandi en étant poussée à l’autonomie et l’indépendance.

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A French in Mexico, c’est l’histoire d’une Française qui vit au Mexique et qui écrit plein de choses sur le voyage et la vie à l’étranger. Je partage ma découverte du pays et de sa culture, mais aussi mon expérience sur la vie d’expatriée, sa richesse, ses challenges et ses difficultés.

Plus d’informations sur mon parcours, ainsi que mes coordonnées de contact, sont disponibles dans la rubrique « A propos ». Bonne lecture à tous!


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