La tension monte entre le Mexique et les États-Unis autour de la réforme du secteur de l’énergie !

De nouvelles tensions ont surgi vendredi 1er avril entre le Mexique et les États-Unis au sujet d’un projet controversé de réforme de l’énergie électrique, qui préoccupe Washington tout comme Madrid, au lendemain d’une visite de l’envoyé spécial américain pour le climat John Kerry.

Le président mexicain de gauche nationaliste Andres Manuel Lopez Obrador s’en est pris au projet d’un groupe de travail américain sur la réforme, annoncé la veille par John Kerry.

«Nous sommes tombés d’accord sur l’idée d’avoir une équipe, emmenée par l’ambassadeur (américain) Salazar ici à Mexico, qui travaillera avec la Maison-Blanche et notre bureau», a déclaré John Kerry jeudi soir à la presse après une réunion de quatre à cinq heures avec le président mexicain. Ce groupe devra s’assurer que «quoi qu’il sorte de la réforme, cela reflétera la meilleure façon d’aller de l’avant», a vaguement indiqué John Kerry, interrogé dans la rue en sortant du Palais national. «Imposer un groupe pour nous surveiller, pour nous observer, ça personne ne le permettra», a réagi vendredi matin le président mexicain lors de sa conférence de presse quotidienne (sauf les week-ends).

«Atteinte à l’environnement»

Présenté fin septembre, transmise fin mars en commission à la chambre des députés, le projet de réforme constitutionnelle prévoit de revenir sur la libéralisation du secteur de l’électricité de 2013. La réforme prévoit de renforcer l’entreprise publique Commission fédérale de l’énergie (CFE), en lui réservant 54% de la production, contre 38% actuellement. «Les politiques du secteur de l’énergie du Mexique portent atteinte à l’environnement, aux entreprises américaines, et aux intérêts des investisseurs», a déclaré la semaine dernière la représentante américaine du commerce Katherine Tai.

Washington soutient également que «la rédaction actuelle de la réforme» menace «de violer le traité (de libre-échange) Mexique-Etats-Unis-Canada, ce qui provoquerait une réponse claire» des États-Unis, a ajouté John Kerry dans un entretien vendredi au quotidien Reforma.

La réforme inquiète également l’Espagne qui est «après les États-Unis, le deuxième investisseur au Mexique» avec 45 milliards d’euros en 2019, indique Madrid. L’Espagne compte 6500 entreprises implantées au Mexique dont le géant électrique privé Iberdrola. L’Espagne s’inquiète entre autres de «normes à caractère rétro-actif, ce qui génère de l’insécurité juridique».

Source – Agences

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