Tempête Harvey : au Texas, « le pire reste à venir » !

La tempête, qui se déplace lentement, a fait trois morts au Texas. Donald Trump se rendra mardi dans la région de Houston et a déclaré l’état d’urgence en Louisiane.

La quatrième ville des Etats-Unis est sous l’eau. Le déluge provoqué par la tempête tropicale Harvey continue à s’abattre sur le Texas, et notamment sur la métropole de Houston, transformée par endroits en lacs. Et le pire des inondations reste à venir dans cet Etat du sud du pays, ont prévenu les autorités américaines, lundi 28 août, alors que la tempête a déjà fait trois morts, selon un bilan provisoire.

Les précipitations ont déjà largement dépassé 500 millimètres depuis jeudi dans la partie du Texas frappée directement par Harvey. Certaines villes en sont à plus de 700 millimètres. Et certaines zones pourraient encore recevoir 400 à 500 mm de précipitations cette semaine, selon le service météorologique national.

L’ouragan Harvey a touché la côte texane dans la nuit de vendredi à samedi mais fait presque du surplace depuis. Rétrogradé en tempête tropicale, il inquiète désormais non plus en raison des vents mais à cause des pluies torrentielles qu’il engendre et qui ont surpris les autorités. Le service météorologique national a même dû ajouter des nuances de couleurs à ses graphiques pour représenter la quantité de pluie tombée sur le Texas.

Les prévisions sur l’évolution de la tempête sont incertaines, mais Harvey devrait se déplacer lentement vers l’est, en suivant la côte, dans les cinq prochains jours, en direction de la Louisiane et de La Nouvelle-Orléans.

Le président Donald Trump a signé dès lundi une déclaration d’état d’urgence pour la Louisiane, ce qui autorise le gouvernement fédéral à coordonner les opérations de secours avec les autorités locales, et se rendra mardi au Texas. L’objectif principal des autorités est d’éviter de reproduire les erreurs de 2005, lorsque le manque de préparation et les défaillances de l’Etat fédéral avaient eu des conséquences dramatiques lors du passage de l’ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans et en Louisiane voisine.

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Article du 25 août 2017 – L’ouragan Harvey fonce sur le Texas et force des évacuations !

Les évacuations ont commencé jeudi dans plusieurs villes du Texas menacées d’inondations dévastatrices par l’ouragan Harvey, qui continuait de se renforcer et pourrait devenir un «ouragan majeur» en touchant terre tôt samedi.

Mêmes évacuations et préparatifs frénétiques à Port Aransas, alors que le maire de Corpus Christi, qui compte environ 300 000 habitants, a encouragé ses résidents à quitter la ville, mais n’a pas encore rendu les évacuations obligatoires.

À 19h00 locales, l’ouragan était toujours classé en catégorie 1 sur une échelle qui en compte 5 et affichait des vents de 140 km/h. Il se trouvait à plus de 400 kilomètres des côtes et se déplaçait à environ 17 km/h, selon le Centre national des ouragans (NHC), basé à Miami.

Le NHC s’attend toujours à un renforcement rapide de la perturbation, prévoyant qu’elle devienne un «ouragan majeur» -au moins catégorie 3 avec des vents supérieurs à 178 km/h- et «potentiellement mortel» à son point d’entrée sur le continent américain, au Texas samedi vers 01h00 locale. Une alerte ouragan a été émise sur près de 500 kilomètres de littoral texan.

Le souvenir de Katrina

Le risque d’inondations soudaines est important dans certaines régions, où jusqu’à 76 centimètres de pluies sont attendus. Et la montée des eaux de la mer devrait atteindre entre 1,80 mètre et 3 mètres selon les endroits.

Le président Donald Trump a fait un tweet donnant des liens vers les sites gouvernementaux spécialisés qui font des recommandations pratiques sur les préparatifs ou les précautions à prendre en cas d’évacuation d’urgence.

Les personnels et avions d’entraînement de deux bases de la marine américaine, à Corpus Christi et Kingsville dans le Texas, ont été évacués. Ces deux bases devraient se retrouver sur le passage de Harvey.

«Alors que l’ouragan Harvey s’intensifie – n’oubliez pas de vous préparer», a tweeté M. Trump.

Le gouverneur du Texas Greg Abbott a préventivement émis des déclarations de catastrophe pour trente comtés, expliquant que cette initiative en amont allait permettre à cet État du sud des États-Unis «de déployer rapidement des ressources» pour les services d’urgence.

Des responsables de Houston, la plus grande ville à se situer sur le passage de Harvey, avec plus de 2,3 millions d’habitants, à une trentaine de kilomètres de la côte, ne prévoient pas d’ordonner des évacuations, mais s’attendent à des pluies importantes pendant cinq jours.

Dans la Louisiane voisine, les préparatifs allaient également bon train face au volume d’eau qui devrait tomber du ciel sur La Nouvelle-Orléans, ville très exposée aux inondations.

Le gouverneur de l’État, John Edwards, a annoncé que des centaines de bateaux et un demi-million de sacs de sable avaient été placés au large des côtes de la Louisiane.

Le maire de La Nouvelle-Orléans Mitch Landrieu s’attend pour sa part à «quelques inondations localisées», a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse. La ville avait été dévastée par l’ouragan Katrina en 2005.

Couloir des raffineries

Les inquiétudes autour de l’ouragan n’ont pas seulement touché le Sud, puisqu’à New York le pétrole coté a terminé en baisse. Les investisseurs s’inquiètent des conséquences que pourrait avoir l’arrivée de Harvey sur les raffineries de la région texane.

La trajectoire d’Harvey «pourrait affecter directement le coeur du «couloir américain des raffineries», qui représente environ un tiers des capacités du pays et traite environ 7 millions de barils par jour», a relevé Phil Flyn de Price Futures Group.

«Les raffineries pourraient d’une part être endommagées à cause des vents, mais elles pourraient surtout pâtir d’inondations, voire de coupures de courant», a indiqué James Williams de WTRG Economics.

«Une fois arrêtée, une raffinerie peut mettre jusqu’à sept jours pour revenir à une activité normale», a-t-il indiqué. Pendant ce temps, elle ne consomme pas de brut.

L’ouragan «va aussi retarder l’arrivée des navires-citernes qui naviguaient dans le Golfe du Mexique», a souligné James Williams.

De nombreux opérateurs ont aussi par précaution évacué leur personnel installé sur les plateformes pétrolières en mer. Ces dernières peuvent toutefois continuer à extraire du pétrole en étant contrôlées à distance.

Source – Agences 

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