Ces mexicains qui vivent à Paris (Vidéos) !

Le programme “Mexicanos en el extranjero” de Canal Once permet de s’immerger dans le quotidien et l’environnement  de mexicains ayant quitté leur pays d’origine. Nous vous proposons de découvrir  6 vidéos présentant  les parcours divers et variés de mexicains en France.

Comment les mexicains expatriés voient-ils la France et les français?  Le “choc culturel” est-il aussi fort que beaucoup le redoutent? De quelle manière ces immigrés maintiennent-ils le lien avec leur pays d’origine? Autant de questions à laquelle la très bonne émission de Canal Once propose des réponses en image.

Miguel Gleason, réalisateur de documentaires

Agé de 48 ans, Miguel est arrivé à Paris en 1994. Travailleur free-lance, il se décrit aussi bien comme journaliste, photographe que producteur multimédia.

Miguel est le fondateur de l’association “Mexico en Europa” dont le but est de traquer la présence du Mexique en Europe, que ce soit à travers les objets, livres, ou autres traces culturelles éparpillées de ce côté de l’océan au cours de siècles…

Mariée avec une Belge rencontrée au Mexique, il arrive en France avec le projet de faire quelque chose dans le domaine de la vidéo.  Miguel déclare ne pas avoir eu beaucoup de difficulté  à s’adapter, lui qui se décrit comme “100% mexicain” a des ancêtres européens et porte depuis toujours cette culture en lui.

Celui qui a gagné un prix Ariel au Mexique pour son film Travesía de la obsesión”déclare que la vie n’est jamais meilleure que lorsque l’on bouge et que l’on change de lieu. Si l’on doit vivre plus de 80 ans, pourquoi donc les passer au même endroit?

Miguel est heureux à Paris, ville qu’il considère comme la capitale culturelle du monde -surtout en ce qui concerne le cinéma. “Le Mexique est un pays qui a beaucoup à proposer, nous devons apprendre à le valoriser” conclut-il face à la caméra.

Daniela Prost, artiste peintre

Cette femme de 43 ans a passé les 15 dernière années de sa vie à Paris. Venue par amour pour Jean-Pierre, qu’elle a connu au Mexique, elle a beaucoup souffert au début de la solitude et du fait de ne pas parler français… Daniela et son époux vivent dans un appartement cossu de Châtelet-Les Halles, elle s’étonne toujours du fait qu’à Paris les gens ne se regardent pas et s’ignorent dans la rue.

Artiste peintre, elle partage un atelier en périphérie de Paris avec une française. Pour elle, son art est une manière d’exprimer sa mexicanité. En effet l’éloignement de son pays l’a aidé à prendre conscience de ce qu’elle portait en elle. Inconnue au Mexique, elle aimerait exposer son travail là-bas.

Voir les vidéos:

Luis Ángeles, entrepreneur

A 37 ans et après 5 ans passés à Paris, Luis affiche un enthousiasme et un dynamisme sans faille… Lui qui a travaillé dur au Mexique pour rassembler la somme nécessaire à se financer des études en France est arrivé tout d’abord à Grenoble.

Désormais installé à Paris, il va prochainement ouvrir un restaurant mexicain, qu’il présente comme la “première taqueria parisienne”. Avec son associé français mexicanophile Julien il a également crée le site BocaMexa, qui se veut une passerelle entre la France et la culture mexicaine.

Ce jeune homme à l’imagination bouillonnante décrit les français comme réservés mais passionnés. Pour lui la France offre une qualité de vie et des opportunités exceptionnelles à un étranger. Seul frein a sa frénésie entrepreneuriale: les trop nombreuses et trop lourdes démarches administratives!

Faryde Lara, cinéaste

Cette jeune réalisatrice est arrivée à Paris il y a quatre pour des motivations professionnelles, mais également amoureuse… sa novia Claire, rencontrée au Mexique a été le détonateur d’une migration très bien vécue.

Fan de cinéma d’art et d’essai, elle admire “la manière très poétique qu’ont les français de raconter des histoires”. Pour elle qui ne parlait pas français à son arrivée, l’adaptation semble s’être plutôt bien passée, même si elle a été surprise par le caractère très réservé des française: “en France il faut toujours prendre des rendez-vous, même pour aller rendre visite à ses amis! Les français ne sont pas du tout spontanés” remarque-t-elle à juste titre.

D’ailleurs, elle souligne que même s’il peut s’avérer long et compliqué de se créer des amitiés, on peut compter sur une relation durable une fois la confiance gagnée.

Faryde fait partie d’un collectif de cinéastes et travail actuellement sur un long-métrage intitulé “Dessine-moi un français” qui interroge l’identité française.

Paris, ville d’art… et de kebabs! La jeune mexicaine présente le sandwich turc comme l’équivalent du tacos al pastor mexicain, et en fait le symbole de la forte présence de populations immigrée en France.

Cristina Prum, restauratrice

Arrivée en 1968, Cristina est une figure de la communauté mexicaine en France… Elle aime profondément Paris qu’elle décrit comme une impressionnant “ville musée”.

Même après 40 ans elle affirme être restée “très mexicaine” et souligne que ses compatriotes sont très appréciés en France pour leur caractère fantaisiste, souvent moins présent chez les français… En revanche ces derniers bénéficient selon elle d’un sens de la rigueur qui manque parfois aux mexicains!

“Mes études c’est le Mexique qui me les a payées, alors je devais régler la dette et travailler pour le Mexique ici !” déclare-t-elle. Résultat de cette volonté d’œuvrer en faveur de sa patrie: l’ouverture en 1987 du restaurant Anahuacalli (“la maison entourée d’eau”), à proximité de la cathédrale Notre-Dame. Avec le souhait de briser les clichés sur la cuisine mexicaine en France, où on l’associe souvent à l’insipide Tex-mex, le restaurant de Cristina cherche également à proposer des activités culturelles tournées vers le Mexique.

Son entreprise lui permet également d’apporter un soutien non négligeable aux étudiants mexicains en leur proposant un petit boulot dans le restaurant.

Autre fait d’arme, l’organisation chaque 12 décembre d’une fête en l’honneur de la Vierge de Guadalupe,“une occasion pour la communauté mexicaine de Paris de se rencontrer”.

Cristina admire la faculté qu’ont les français de “toujours protester”, car cela fait selon elle que la pays “avance et propose des idées géniales qui servent à tous”. Elle se rappelle d’ailleurs que son principal choc culturel à son arrivée a été de voir un pays “qui donnait l’impression d’être gouverné et où la population est protégée”.  Elle déplore qu’au contraire au Mexique une importante partie du peuple soit laissé à l’abandon par les autorités.

En étant loin de son pays elle a appris à l’aimer et à le respecter. Son but est de continuer à développer des projets pour renforcer les liens entre ses deux pays: “Les portes sont déjà entrouvertes, il suffit de les pousser un peu!” s’enthousiasme-t-elle.

Eric López, musicien

Débarqué à Paris “sur une impulsion” en 1999 alors qu’il n’avait que 19 ans et “200 pesos en poche” (!) Eric est guitariste, chanteur et compositeur du groupe Radioacoustikun projet musical “imprégné de Mexique”.

Il épanouit à Paris, “une ville très vivante”, mais regrette la légendaire froideur de ses habitants… “Ce serait la meilleure ville du monde si les gens souriaient, riaient et avaient un peu plus de contact entre eux” soupire-t-il.

Comment voit-il son avenir? Sortir un disque, faire des concerts… mais aussi aller au Mexique pour y faire connaitre sa musique!

Un message à faire passer à tout les mexicains? “Venez à paris, on ne s’ennuie jamais ! On ne peut pas mourir sans avoir vu Paris!”.

Yolanda Velázquez, secrétaire trilingue

Mariée à un français mais résolument “fière” de son pays, Yolanda vit en France depuis de nombreuses années. Le début de son séjour fut facile (elle maîtrisait déjà parfaitement la langue) et de plus elle avait le sentiment d’être “la nouveauté, la chose exotique”, dont on se disputait la présence dans les fêtes et réunions de famille. En revanche elle garde un souvenir plus désagréable de la deuxième année, durant laquelle elle dit avoir commencé à remarquer le mauvais côté des choses.

Son principal choc culturel? Une impression d’étouffer dans les espaces étroits “chiquitos pegaditos” qui constituent le tissu urbain de Paris.

Sa famille, le soleil, la nourriture mexicaine lui manquent… Peut-être est-ce pour cela qu’elle a choisi de créer une association de femmes mexicaines qui se charge d’apporter le soutien et les informations nécessaires pour s’intégrer dans ce pays.

Un effort d’intégration qui en vaut largement la peine puisque selon elle Paris est une ville “fabuleuse” pour vivre une fois acclimaté.

Principal point noir pour elle: le chauffeurs de taxi, décrits comme les plus antipathiques et bougons du monde! Ce n’est une nouvelle pour personne…

Voir la vidéo (à partir de 13 :25):

Photos: extraits reportages Canal 11

Nicolas Quirion -(legrandjournal.com.mx)

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