Mexique / Amérique centrale – Des investissements pour endiguer l’immigration mais Trump veut son mur !

Les Etats-Unis ont annoncé mardi qu’ils étaient prêts à soutenir des investissements à hauteur de 4,5 milliards de dollars en Amérique centrale et dans le sud du Mexique, dans l’espoir d’endiguer l’arrivée de migrants fuyant la misère et la violence.

L’administration de Donald Trump, qui a fait de la lutte contre les immigrés clandestins une de ses priorités, a promis de soutenir le nouveau président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador dans son effort pour le développement au Mexique.

L’Overseas Private Investment Corporation (OPIC), l’institution de l’aide au développement américaine à destination du secteur privé, est ainsi prête à soutenir 2,5 milliards de dollars de nouveaux investissements au Salvador, au Guatemala et au Honduras –qui forment le « Triangle du Nord »– « si des projets commercialement viables sont identifiés », a déclaré le département d’Etat américain.

L’OPIC veut également mobiliser deux milliards supplémentaires pour le sud du Mexique, la partie la plus pauvre du pays, a-t-il ajouté dans un communiqué.

Selon le département d’Etat, cette institution financière a par ailleurs déjà des projets dans les tuyaux pour un montant de 2,8 milliards de dollars au Mexique et d’un milliard, depuis l’an dernier, dans le « Triangle du Nord ».

Les Etats-Unis saluent « l’engagement historique » du Mexique en faveur du développement et sont « déterminés à promouvoir une Amérique centrale plus sûre et prospère » afin de « s’attaquer aux causes sous-jacentes des migrations », a assuré la diplomatie américaine.

Le progrès économique « peut créer de meilleures opportunités » pour les habitants de la région « et nous aider à répondre ensemble aux défis partagés que sont les migrations, le trafic de drogue et les activités des organisations criminelles transfrontalières », a-t-elle ajouté.

Ces annonces, par simple communiqué, contrastent fortement avec les déclarations tonitruantes du président Trump qui clame régulièrement vouloir faire payer le Mexique pour le mur antimigrants qu’il a promis de bâtir sur la longue frontière entre les deux pays.

Washington et Mexico discutent parallèlement d’un éventuel accord pour contenir l’arrivée de migrants aux Etats-Unis, qui obligerait les demandeurs d’asile à rester au Mexique pendant que leurs requêtes sont examinées par la justice américaine.

Cinq milliards pour le mur à la frontière avec le Mexique? 

Donald Trump le martèle depuis plusieurs jours: pas d’accord budgétaire si le Congrès ne débloque pas 5 milliards de dollars pour construire un mur à la frontière avec le Mexique.

Mardi, pourtant, il a assoupli sa position. « Nous avons d’autres moyens d’arriver aux 5 milliards », a déclaré sur Fox News Sarah Sanders, porte-parole de la Maison Blanche, tout en restant évasive sur les moyens d’y parvenir. « In fine, nous ne voulons pas fermer les administrations fédérales, nous voulons fermer la frontière », a-t-elle ajouté.

Si les élus républicains et démocrates du Congrès ne parviennent pas à un accord d’ici vendredi à minuit, une partie des administrations fédérales seront paralysées en l’absence de fonds pour fonctionner. Si les effets d’un « shutdown » sont difficiles à prévoir avec précision, les ministères de la Sécurité intérieure, de la Justice, de l’Intérieur, ou encore le département d’Etat seraient perturbés, avec des dizaines de milliers de fonctionnaires de facto placés en congé sans solde.

Les républicains dominent pour l’instant le Congrès. Mais toute loi budgétaire doit être adoptée par 60 voix sur 100 au Sénat, où ils ne disposent que de 51 sièges. Et à partir du 3 janvier, les démocrates reprendront le contrôle de la Chambre des représentants. Un contexte qui ne les incite pas à céder sur les demandes du président républicain.

« Je serai fier d’aller au +shutdown+ au nom de la sécurité aux frontières », avait lancé il y a une semaine M. Trump dans le Bureau ovale lors d’un échange particulièrement houleux avec les leaders démocrates du Congrès, Chuck Schumer et Nancy Pelosi. « Il n’y a pas de sécurité aux frontières sans le mur! « , avait-il martelé, en référence à sa promesse de campagne extrêmement controversée.

Source – Agences

 

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