Mexique : des poupées à l’image de Jésus pour sensibiliser au Covid !

Des poupées inspirées de l’enfant Jésus ont fait ces jours-ci leur apparition au Mexique. A ceci près qu’elles sont habillées en médecin ou en infirmière afin de sensibiliser aux dangers de la pandémie.

Le 2 février, les Mexicains – catholiques à plus de 80%, selon des statistiques officielles – commémoreront le jour où, selon leur tradition, Jésus a été présenté dans le temple de Jérusalem.

Chaque année, à cette même occasion, la représentation en poupée de Jésus-enfant prend des formes très diverses. Cette fois, c’est l’épidémie qui a servi d’inspiration aux fabricants.

Il s’agit de « rendre hommage aux médecins et aux infirmières qui sont en première ligne et sensibiliser la population au fait que nous traversons une situation très difficile », explique à l’AFP Felipe Garrido, qui tient dans le centre historique de Mexico une boutique où sont vendues ces poupées.

En vitrine, une douzaine d’entre elles, de la taille d’un nouveau-né, portent les costumes du « Niño Covid », « l’enfant Covid », à l’instar de « l’enfant Jésus ».

Les figurines arborent ainsi des masques chirurgicaux, des blouses blanches de médecin, des tenues protectrices des pieds à la tête utilisées par les infirmières, des stéthoscopes, etc. Toutes tiennent en main ce qui ressemble à un gel antibactérien, une façon d’insister sur l’importance de l’hygiène en période d’épidémie.

– Peu de masques –

Bien que l’afflux des clients soit moins important cette année, les autorités craignent que des files d’attente ne se forment à l’entrée des magasins proposant ces poupées, ce qui pourrait encore aggraver une situation déjà délicate au Mexique, la population ne respectant pas scrupuleusement les gestes barrières et le port du masque.

Illustration de ce manque de discipline : le président mexicain Manuel Andres Lopez Obrador, lui-même, a été contaminé par le virus après avoir publiquement affiché son dédain pour le port du masque et n’avoir pas cessé de sillonner son pays pendant cette période.

Les acheteurs sont déjà nombreux à se presser dans les boutiques, notamment dans la capitale, afin de se procurer ces « enfants-Covid » à des prix pouvant atteindre 220 pesos, soit près de 11 dollars.

« Je viens acheter le +Niño Covid+ parce que mon père est médecin. Il aide de nombreuses personnes ayant contracté la maladie. Cela va le protéger », confie Aline Villegas, une physiothérapeute de 26 ans, qui respecte chaque année cette tradition.

Dans un passé récent, ces mêmes poupées avaient été habillées en joueurs de football, ce qui avait suscité des critiques de la part de l’Église catholique.

Dans le magasin, la distance sociale est strictement respectée et l’entrée des clients est contrôlée.

Mais à l’extérieur, une foule compacte, au sein de laquelle les masques sont peu nombreux, emplit en permanence les rues du centre historique de Mexico, où les commerces ont été autorisés à rouvrir malgré la virulence de la pandémie.

Selon les autorités de la capitale et de ses alentours, les zones les plus touchées par le virus, beaucoup de contaminations ont eu lieu pendant les réunions familiales autour de Noël et du Nouvel An, en dépit d’un appel de l’Église catholique à ses fidèles à célébrer les fêtes chez eux.

Le Mexique, avec 126 millions d’habitants, comptait jusqu’à mercredi 1.806.849 cas de contamination par le Covid-19 et 153.639 morts. C’est le quatrième pays le plus touché par la pandémie en chiffres absolus, après les États-Unis, le Brésil et l’Inde.

Source – Agences

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