Mexique – L’économie devrait se relever du séisme !

Mise en pause forcée par le séisme du 19 septembre qui a tué plus de 300 personnes, l’économie mexicaine devrait toutefois rebondir rapidement quand commencera la reconstruction, estiment les experts.

« Il y a aura un impact (sur l’économie) à très court terme« , mais « en général l’activité économique est en train de revenir à la normale« , explique à l’AFP Rafael Camarena, économiste de la banque espagnole Santander.

M. Camarena maintient d’ailleurs, malgré le séisme, sa prévision de croissance de 2,5% pour cette année, légèrement plus optimiste que celle de la Banque centrale (2 à 2,5%).

Les jours suivant le tremblement de terre, de nombreux commerces et bureaux proches des zones affectées, principalement à Mexico, ont baissé le rideau. Mais l’arrêt de l’activité n’a pas été généralisé et lentement l’économie de la capitale et du pays a continué à fonctionner.

« On a peu de clients et heureusement, tout le monde va bien. On espère qu’il n’y aura plus de séisme ni d’ouragans« , a déclaré à l’AFP Fernando Flores, salarié d’un restaurant de la capitale.

L’impact de cette pause se fera ressentir sur le PIB du troisième trimestre, qui devrait diminuer de 0,35%, selon les estimations de la banque privée Citibanamex.

Rien à voir, toutefois, avec la secousse économique engendrée par le grand séisme de 1985, qui avait tué plus de 10.000 personnes et grignoté 2,39% du PIB mexicain, selon la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepal).

Cette année-là, les assureurs privés avaient dû verser des indemnisations à hauteur de 34,3 milliards de dollars, un record historique pour le secteur mexicain.

– Moins de touristes – 

Le secteur touristique, vital pour le pays avec 8,7% du PIB, est l’un des plus affectés par le séisme.

« Nous avons eu plein d’annulations« , a déclaré Erice Vargas, responsable de la réception d’un hôtel de Mexico, qui dit avoir perdu 300 nuitées équivalentes à 40.000 dollars.

Selon les représentants du secteur des agences de voyage, les réservations dans la capitale ont chuté de 50%.

« Ce pourrait être le secteur le plus touché mais c’est aussi en partie lié à la saison basse de ces mois-ci« , a déclaré à l’AFP James Salazar, analyste de XI Banco.

Le tremblement de terre du 19 septembre a touché la capitale et les Etats voisins de Mexico, Puebla et Morelos (centre), une vaste zone qui concentre 25% de l’activité économique du pays.

Mais il a surtout porté un grand coup à des logements et des écoles et non à ce que les économistes appellent l’infrastructure productive, c’est-à-dire les usines et les centrales énergétiques, souligne Santander dans un rapport.

Les experts estiment donc que l’impact global sera limité, un soulagement pour une économie mexicaine fortement dépendante des Etats-Unis et actuellement à la croisée des chemins, alors que Mexico, Washington et Ottawa renégocient l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna).

Prévues pour durer jusqu’à la fin de l’année, les discussions sont tendues car les divergences entre les partenaires sont importantes, avec le risque pour le Mexique de voir voler en éclats un accord qui a fait bondir de plus de 500% ses exportations depuis 1994.

– L’heure de la reconstruction – 

Mardi soir, le président Enrique Peña Nieto a annoncé que le gouvernement octroierait « des aides pour relancer les activités économiques » pénalisées par le séisme et « des crédits spéciaux, à des conditions favorables, pour remplacer ou réparer les logements endommagés« .

La phase de reconstruction devrait stimuler la demande en matériaux et en travailleurs dans ce domaine.

« Le pays se trouve dans une meilleure situation que lors du grand tremblement de terre de 1985« , estiment les analystes de Citibanamex, en référence aux fonds gouvernementaux disponibles.

Aujourd’hui, le fonds dédié aux catastrophes, créé en 1996, dispose de quelque 500 millions de dollars et devrait en recevoir l’an prochain 331 millions supplémentaires.

« Même si cela peut difficilement être une consolation actuellement, les efforts de reconstruction aideront l’économie à progresser un peu lors des derniers mois de l’année« , souligne le cabinet britannique Capital Economics.

Une bouffée d’air frais pour le secteur de la construction (8% du PIB) qui avait durement souffert des coupes budgétaires du gouvernement.

Source  – Agences

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