Point de vue : Au Mexique, la présence armée accrue ne règle pas la violence !

Près de 35 000 homicides ont eu lieu en 2020 au Mexique, où l’importante mobilisation des militaires voulue par le pouvoir n’a pas eu l’effet escompté. Pire, l’ingérence accrue de l’armée dans la vie civile, en contradiction avec les engagements passés du président, inquiète de plus en plus.

Oublié, le slogan « Des embrassades, pas de fusillades ». Lors de sa campagne électorale de 2018, celui qui était encore candidat de la gauche à la présidence du Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador (AMLO), s’était engagé à faire baisser les chiffres de la violence, un mal profond depuis des décennies, tout en promettant de renvoyer dans leurs casernes les militaires que son lointain prédécesseur conservateur, Felipe Calderon, avait déployés dans le pays, en 2006, pour lutter contre les groupes criminels.

Une Garde nationale composée de près de 100 000 membres

Or plus de deux ans après les promesses, le constat s’impose : AMLO est au pouvoir, et la violence criminelle ne baisse pas au Mexique. Selon des chiffres rendus publics fin janvier, le phénomène est responsable de près de 35 000 morts en 2020, soit à peu près autant que l’année précédente. Et les soldats ? Ils sont toujours là, et semblent même renforcés dans leur mission.

Jugeant la police trop corrompue, AMLO a en effet décidé, après son entrée en fonction, de créer une Garde nationale, composée de près de 100 000 membres des forces armées, de la Marine et de la police fédérale. Le temps de son déploiement définitif, le président a obtenu le droit de recourir aux militaires dans un cadre civil. « AMLO poursuit la politique de Calderon, qui était pourtant son adversaire politique, constate amèrement Lisa Sanchez, directrice de l’ONG Mexicains unis contre la délinquance. Son discours pacificateur lors de la campagne était pourtant prometteur en vue d’une démilitarisation de la société ».

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