Le Canada et le Mexique ont fait valoir leurs positions, lors du deuxième tour des négociations à Mexico. Mais les trois partenaires n’ont pas avancé sur les questions les plus délicates.
Le jeu des négociations continue, entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada. Cette fois, c’est à Mexico que se sont réunies les équipes de chaque camp, pour le deuxième tour des négociations du traité nord-américain de libre-échange (Alena), qui s’est achevé ce mardi.
Les Etats-Unis avaient fait connaître leurs positions , avant même l’ouverture des négociations. Elles visent à rééquilibrer les échanges commerciaux entre les trois partenaires, pour diminuer le déficit commercial américain, en particulier vis-à-vis du Mexique (64 milliards de dollars l’an dernier). Les négociateurs américains avaient ainsi mis sur la table des propositions de quotas « made in USA » dans certains secteurs, l’amélioration des standards de travail – qui vise à endiguer les délocalisations au Mexique – ou encore la possibilité d’exiger qu’une voiture soit produite à 90 % en Amérique du Nord pour être exemptée de taxes (contre 62,5 % actuellement).
Mais le Canada et le Mexique se déclarent surpris, en coulisses, par le peu de propositions concrètes des Américains, alors même que ce sont eux qui poussent pour une renégociation large. Les discussions ne connaîtraient pas trop de problèmes sur les télécommunications, le numérique ou les PME. Mais elles seraient nettement moins avancées sur des questions cruciales , comme l’automobile.
Energie et droit du travail
Face aux Etats-Unis, le Mexique souhaiterait pouvoir garantir, par le traité, l’ouverture des marchés du pétrole et du gaz (avant tout pour des questions de politique interne, le favori à la prochaine présidentielle Andres Manuel Lopez Obrador menaçant de renationaliser l’énergie). Le Canada, quant à lui, demande que ses partenaires renforcent leurs lois sur le travail. Cette demande ne vise pas que le Mexique : Ottawa demande aussi à ce que l’Etat fédéral américain cesse d’autoriser les lois au « droit du travail », des législations de certains Etats qui limitent le pouvoir des syndicats. Le Canada s’estime pénalisé face à ses voisins.
Donald Trump a redit, ces derniers jours, tout le mal qu’il pensait de l’Alena. « Il n’est pas exclu que l’on en sorte », a-t-il répété la semaine dernière. Face à ces menaces, le Canada et le Mexique ont d’ores et déjà indiqué qu’ils resteraient dans le traité, même en cas de départ des Etats-Unis. Cela n’empêche pas le Mexique de chercher à développer ses relations commerciales avec le Brésil ou la Chine.
Les trois pays doivent se retrouver au Canada à la fin du mois pour le troisième tour des négociations. L’objectif est de trouver un accord d’ici à la fin de l’année. Mais, pour beaucoup d’observateurs, il sera difficilement réalisable.
Source – Agences