Le président du Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador, réclame que le Vatican, mais également la Couronne et le gouvernement espagnol, présentent des excuses aux peuples indigènes pour les «atrocités les plus honteuses» commises lors de la Conquête espagnole en 1521. A Mexico, une statue de Christophe Colomb est retirée….
En 2021, le Mexique commémore le 200e anniversaire de l’Indépendance du Mexique et le 500e anniversaire de l’invasion espagnole avec la chute de Tenochtitlan, ancien nom de Mexico sous domination aztèque.
Le président du Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador, a réclamé dans une lettre datée du 2 octobre que le Vatican, mais également la Couronne et le gouvernement espagnols, présentent des excuses aux peuples indigènes pour les « atrocités les plus honteuses » commises lors de la Conquête espagnole en 1521.
Dans une lettre adressée au souverain pontife, publiée samedi sur les réseaux sociaux, le président mexicain renouvelle la demande effectuée en mars 2019 et qui avait entraîné de très vives réactions.
Le gouvernement socialiste espagnol avait fait valoir sèchement dans un communiqué que «l’arrivée, il y a 500 ans, des Espagnols sur le territoire mexicain actuel ne peut pas être jugée à l’aune de considérations contemporaines». Offusquée, la droite espagnole avait elle considéré que cette demande était «un véritable affront fait à l’Espagne et à son histoire».
Rencontre au Vatican avec le pape
Dans la lettre datée du 2 octobre et remise au Vatican par l’épouse du président mexicain, Beatriz Gutiérrez, en déplacement en Italie, Lopez Obrador, lui-même petit-fils d’un Espagnol, estime que les peuples indigènes «méritent non seulement cette attitude généreuse de notre part mais aussi l’engagement sincère qu’aucun acte d’irrespect de leurs croyances et cultures ne sera jamais, jamais commis».
Le président, que l’on surnomme par ses initiales AMLO, a renouvelé cet appel dans le contexte des commémorations en 2021 du 200e anniversaire de l’Indépendance du Mexique et de celles du 500e anniversaire de l’invasion européenne avec la chute de Tenochtitlan, ancien nom de Mexico sous domination aztèque. Il dit y voir l’occasion d’une «réconciliation historique».
Le Vatican n’a pas réagi dans l’immédiat mais avait rappelé en mars 2019 que plusieurs papes avaient déjà présenté leurs excuses pour les abus commis contre les peuples indigènes au nom de l’évangélisation.
Lors d’un voyage en Amérique du sud en 2015, le pape François avait demandé pardon «non seulement pour les offenses de l’Eglise même, mais pour les crimes contre les peuples autochtones durant ce que l’on appelle la conquête de l’Amérique». Le pape Jean Paul II l’avait aussi fait en 1992, lors du 500e anniversaire du débarquement de Christophe Colomb en Amérique.
A Mexico, une statue de Christophe Colomb est retirée
Une statue de l’explorateur Christophe Colomb a été retirée samedi d’une grande avenue de Mexico par les autorités, alors que des militants avaient annoncé leur intention de la démonter lors d’une manifestation prévue lundi à l’occasion de la commémoration de l’arrivée de Colomb en Amérique.
La statue du navigateur génois a été démontée et retirée d’une grande artère touristique de la capitale mexicaine, en lien avec les institutions culturelles, a annoncé dans un communiqué le ministère de la Culture.
Ce retrait répond « à la demande du gouvernement de la ville de Mexico » de soumettre le monument « à un examen et à une éventuelle restauration » qui sera menée par l’institut national d’anthropologie et d’histoire (INAH).
Plusieurs groupes de militants avaient appelé à une manifestation sous le mot d’ordre « Nous la ferons tomber », lundi, jour de la commémoration de l’arrivée de Christophe Colomb en Amérique en 1492.
Longtemps présenté comme « le découvreur de l’Amérique », Christophe Colomb est désormais associé par certains aux exactions commises par les Européens envers les Autochtones.
Quatre statues de frères franciscains, dont l’Espagnol Bartolomé de las Casas, ont également été déplacées en vue d’une restauration.
La maire de Mexico Claudia Sheinbaum a laissé entendre, lors d’une conférence de presse, qu’une fois restauré, le monument pourrait ne pas être remonté sur l’avenue, où il avait été installé en 1877.
« Cela vaudrait peut-être la peine […] de réfléchir collectivement à ce que Colomb représente, en particulier pour l’année prochaine », a-t-elle dit.
Sources – Agences