L’état mexicain et le président Enrique Peña Nieto sont mis en cause dans une affaire remontant à 2006, emblématique du recours récurrent à la torture sexuelle par la police du pays. Barbara Italia Mendez réclame justice depuis plus de onze ans devant la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH).
Torturée et violée, en mai 2006, par des policiers dans l’Etat de Mexico, cette trentenaire a livré, le 16 novembre au Costa Rica, un témoignage glaçant devant la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), aux côtés de dix autres plaignantes, parvenant enfin à placer l’Etat mexicain sur la sellette. L’affaire, emblématique du recours récurrent à la torture sexuelle par la police mexicaine, entache le mandat du président Enrique Peña Nieto.
« J’ai vécu l’enfer », confie Mme Mendez, à son retour à Mexico. Le 3 mai 2006, cette étudiante en histoire latino-américaine, qui travaillait pour une fondation de protection de l’enfance, se rend dans le bourg de San Salvador Atenco, bastion d’une contestation sociale de floriculteurs.
Le lendemain, Barbara Italia Mendez se trouve prise, malgré elle, dans un affrontement entre des centaines de policiers et des vendeurs de fleurs, dont les étals ont été délogés par la police. Plus de 200 manifestants sont arrêtés, dont 48 femmes. Trente et une d’entre elles dénonceront des agressions sexuelles de la part des forces de l’ordre.
« Ce jour-là, des policiers m’ont frappée avec leurs matraques et m’ont fait monter dans un bus, raconte Mme Mendez comme si c’était hier. Ils ont arraché mes vêtements, puis ils ont enfoncé, tour à tour, leurs doigts dans ma bouche, mon vagin et mon anus. D’autres m’ont ensuite violée et tabassée à plusieurs reprises. »
Mme Mendez ne se souvient plus combien de temps a duré son calvaire jusqu’à son arrivée dans un pénitencier de l’Etat de Mexico. Mais elle se rappelle parfaitement les menaces de mort contre elle et sa famille. « Ils m’ont gardée, car mon corps tuméfié portait les marques des tortures »
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Une procureure de 35 ans assassinée au Veracruz ! Elle enquêtait sur des viols…
Le Mexique vient d’être une nouvelle fois frappé par la violence. Une procureure qui enquêtait sur des viols et des meurtres commis contre des femmes dans l’État mexicain de Veracruz a été retrouvée morte, ce lundi.
« Plusieurs impacts de balles »
Agée de 35 ans, Yendi Guadalupe Torres Castellanos se trouvait à l’intérieur de son véhicule, devant son bureau de la mairie de Pánuco, au moment où elle a été abattue. Selon les premiers éléments relevés par la police, cette procureure a été « touchée de plusieurs impacts de balles ».
L’assassinat a été immédiatement qualifié « d’infâme et lâche » par Miguel Angel Yunes, le gouverneur de cet Etat du Mexique.
Plus de meurtres qu’en 2016
D’après une source militaire, une lettre de menaces à l’encontre de responsables du parquet a été retrouvée sur les lieux du crime.
Le pays fait face à une explosion de la violence criminelle depuis l’offensive militaire lancée en 2006 contre les cartels de drogue par le gouvernement de Felipe Calderon (2006-2012). Une stratégie largement poursuivie par son successeur, Enrique Peña Nieto.
Entre janvier et octobre 2017, 20.878 homicides ont été enregistrés contre 20.547 sur l’année 2016, selon des chiffres publiés mercredi dernier par le ministère de la sécurité publique. Avec 2.371 meurtres, le mois d’octobre 2017 est devenu le plus violent en deux décennies.
Selon l’ONG Semaforo Delictivo, l’année 2017 se profile comme la pire année pour la sécurité publique de l’histoire récente du Mexique, et pourrait se clore sur un bilan de 24.000 homicides.
Source – Agences