Le Grand Journal du Mexique inaugure une série d’entretiens avec des français pas comme les autres et qui ont choisi le Mexique comme terre d’accueil ! Aujourd’hui Olivier Rodney, vice président de la chambre de commerce franco-mexicaine et directeur général du cabinet de recrutement international Five Steps Headhunting nous parle de son métier et de sa vie à Mexico. Interview !
Le Grand Journal: Bonjour Olivier, merci de nous accueillir. Racontez nous votre histoire. Depuis quand êtes vous au Mexique et pourquoi avoir choisi ce pays?
Olivier Rodney: Je suis arrivé au Mexique il y a 22 ans malgré une petite escapade de 2 ans à Miami pour y développer mon projet. J’ai grandi en Martinique, étudié à Paris. Le Mexique, que j’ai eu la chance de connaître lors d’une étude de marché, m’a paru un parfait trait d’union entre la diversité et les opportunités qu’offre une mégalopole comme Paris et le style de vie « tropical » que je connaissais des Antilles.
Le Grand Journal: En tant que Martiniquais vous avez étudié en métropole puis vous êtes venu effectuer un stage au Mexique…Cela fait beaucoup de voyages !
Olivier Rodney: Effectivement, comme beaucoup de jeunes, j’ai fait une École de Commerce International et un Master en Marketing, rien de très original, si ce n’est que j’ai choisi d’effectuer tous mes stages sur le continent Américain, ce qui m’a permis par la suite de choisir le Mexique, avec des éléments de comparaison pratiques et réels ! A dire vrai les manuels d’économie de l’époque présentaient déjà ce beau pays comme le phare économique de la région ce qui présageait de belles opportunités de carrière….J’ai eu un passage très formateur, pas seulement en termes professionnels mais aussi sur le plan humain, dans de grands groupes tels qu’Exxon et Manpower.
Le Grand Journal: Et aujourd’hui ? Vous gardez la même vision des choses?
Olivier Rodney: Aujourd’hui, c’est encore le cas, le Mexique est l’endroit où il faut entreprendre ! J’aime beaucoup utiliser une comparaison pour bien illustrer cette terre d’entreprenariat: le jeux du Monopoly auquel nous avons tous joué ! Lorsque je parle avec ma famille, mes amis et mes homologues européens, j’ai la sensation que la partie de Monopoly est finie en Europe… tout y est acheté, tout y est créé, et le joueur passe par la case départ, récupère ses revenus pour les redistribuer intégralement à son passage sur le jeu… Au Mexique, nous jouons encore, la moitié du Monopoly est certes occupé mais il reste l’autre moitié pour jouer, créer, acheter, innover, et cette sensation est unique ! (petit rire)
Le Grand Journal: Vous avez donc sauté le pas en 2003 et décidé de monter votre propre entreprise? Pourquoi?
Olivier Rodney: Il y a 13 ans j’ai décidé de monter mon propre cabinet car le marché et ses besoins m’y invitaient et j’avais surtout l’idée de proposer un modèle rationnel de recrutement que je baptisais quelques années plus tard Five Steps Headhunting…..
Le Grand Journal: C’est quoi l’originalité de ce modèle dans le monde des recruteurs professionnels ?
Olivier Rodney: Nous savons tous que le succès d’un recrutement dépend principalement de l’intégration et de l’adaptation de cette personne dans l’entreprise. Il faut par conséquent connaître aussi bien le futur employé que le futur employeur; cela paraît presque une évidence mais cet état de fait était généralement laissé au fruit du hasard. J’ai donc rajouté au processus classique de recrutement -profil, recherche et sélection-, deux étapes stratégiques, une en amont et l’autre en aval:
-La première étape que j’appelle Discovery, consiste en une analyse profonde de l’entreprise (avant de commencer toute recherche) en termes de culture, de style de management, de compétitivité, de cycle de vie et autres facteurs qui constituent « l’ADN » de l’entreprise,
-La dernière étape que j’appelle d’intégration, comme son nom l’indique, accompagne le nouveau membre dans son équipe, au travers d’un exercice et d’un outil de communication dynamique qui permettront dès le premier jour de rompre les barrières de langage et d’accélérer la socialisation organisationnelle.
Le Grand Journal: Et vous êtes nombreux à aller si loin dans cette démarche de recrutement?
Olivier Rodney: Non, nous sommes les seuls à offrir ces deux étapes supplémentaires car nous sommes également experts en matière de Onboarding, une récente pratique qui nous vient d’Angleterre qui consiste à augmenter le taux de rétention des talents, dès le recrutement….!
Le Grand Journal: Très intéressant, c’est un concept que je découvre, ainsi que votre cabinet d’ailleurs. Vous êtes super discrets en fait ?
Olivier Rodney: Vous avez raison, Five Steps Headhunting reste peu connu du grand public car notre activité se doit d’être discrète voire même secrète dans certains cas. Nos clients nous contactent par recommandation, ce qui est plutôt bon signe…
Le Grand Journal: En revanche nous vous connaissons vous très bien car vous êtes aussi un jeune Vice Président de la Chambre de Commerce Franco Mexicaine..
Olivier Rodney: C’est tout d’abord un honneur de faire partie de cette noble institution, laquelle au passage est l’organisme bi-national le plus ancien du Mexique, avec 132 ans d’existence cette année. Nous regroupons près de 350 membres qui vont de petites entreprises comme notre cabinet, jusqu’aux plus grands groupes français et mexicains, ayant tous un objectif en commun: faire croître les relations commerciales et culturelles entre la France et le Mexique….
Le Grand Journal: Vaste programme..vous aimez le Mexique mais aussi une belle mexicaine je crois !
Olivier Rodney: En effet, ce n’est pas que du Mexique dont je suis tombé amoureux, mais surtout de mon épouse Mexicaine. J’ai quatre enfants tous Franco-Mexicains !
Le Grand Journal: Bravo pour ce parcours qui ne pouvait que se terminer sur une touche féminine ! Je rappelle que l’on peut vous joindre via le site internet: http://www.5shh.com/ sur lequel nous trouverons (en espagnol) de nombreux détails sur votre activité.
Olivier Rodney: En effet je suis disponible pour soutenir et informer toute entreprise qui souhaiterait s’installer au Mexique et qui aurait besoin d’aide ou d’informations.
Le Grand Journal: Merci pour tous ces conseils et bonne chance donc pour la suite ! En hora buena…!