Des colis alimentaires pour les plus démunis face à la crise économique provoquée par l’épidémie de coronavirus. Pour ce cartel mexicain, c’est l’occasion de se faire de la publicité. À Guadalajara, une des filles du fameux baron de la drogue “El Chapo” distribue des cartons à l’effigie de Joaquin Guzman.
Le cartel a posté plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrant des volontaires distribuer des colis avec des masques sur lesquels est dessiné le portrait de l’ancien leader du cartel de Sinaloa, emprisonné aux États-Unis pour trafic de drogues depuis 2017 et placé sous haute sécurité.
Ces produits de première nécessité ont été distribués sous le nom “El Chapo 701”, qui est une marque légale qui vend habituellement des vêtements et de l’alcool. Son nom vient d’un classement de Forbes qui date de 2009, date à laquelle El Chapo était cité comme la 701e personne la plus riche du monde.
Au rythme où vont les choses, Alejandrina Guzman va se bâtir une auréole de bienfaitrice au Mexique comme l’avait fait Eva Peron, à la fin des années 1940, en Argentine ! Fille de Joaquin, l’un des plus importants narcotrafiquants du pays, plus connu sous le surnom d’« El Chapo », elle se multiplie sur tous les fronts pour venir en aide aux personnes âgées et à tous ceux qui lui demandent du matériel de protection contre le coronavirus à l’image de plusieurs cliniques du pays quand les autorités mexicaines se trouvent aux abonnés absents.
Alejandrina Guzman n’est pas la seule à profiter du vide laissé par le gouvernement d’Andres Manuel Lopez Obrador, surpris il n’y a pas très longtemps à saluer la maman d’El Chapo. Si le cartel du Golfe semble jouer les bons samaritains au nord du pays, à la frontière des Etats-Unis, à Guanajato, dans le Mexique profond, on a plus peur, selon l’agence de presse Infobae, des balles perdues que du coronavirus alors que la bataille fait rage entre les cartels Juanisco Nueva Generacion et Santa Rosa de Lima.
“Contagion criminelle”
En Italie, le militant Roberto Saviano avait mis en garde le 11 avril contre un phénomène similaire: la mafia italienne, prête à profiter de la détresse des plus démunis pour s’acheter leur fidélité et leurs bonnes grâces, à coups de vivres et de prêts gratuits, a mis en garde l’auteur de Gomorra.
Les différentes mafias italiennes exercent une forte influence sur de nombreux secteurs cruciaux pour l’économie, construction, gestion des déchets, agriculture, hôtels, énergie éolienne…
“Si l’Europe n’intervient pas bientôt, la multiplication de l’argent mafieux qui se trouve déjà en Allemagne, en France, en Espagne, aux Pays-Bas, en Belgique sera incontrôlée”, a ajouté Roberto Saviano.
Outre la fourniture de nourriture aux plus pauvres, à Naples, la grande ville du Sud de l’Italie, les prêteurs sur gages ont annulé les intérêts de leurs dettes sur ordre de la Camorra, a-t-il encore dit.
Cet avis de l’écrivain fait écho à celui du maire de Naples, Luigi de Magistris: “Les criminels ont de l’argent, ne sont pas embarrassés par la bureaucratie et savent à quelle porte frapper, ils sont très rapides, efficaces et concrets”, “c’est une course. S’ils arrivent en premier, nous risquons aussi une contagion criminelle. A Naples, mais aussi dans le reste de l’Italie”, expliquait récemment l’élu à l’AFP.
Confinement jusqu’au 30 mai
Le Mexique a annoncé jeudi 16 avril la prolongation jusqu’au 30 mai de la suspension des cours et des activités de travail non essentielles dans les zones les plus touchées par le nouveau coronavirus.
En revanche, dans les zones où la contagion a été moindre ou nulle, la mesure sera prolongée jusqu’au 17 mai seulement, a indiqué le président Andrés Manuel Lopez Obrador. Initialement, cette mesure aurait dû prendre fin le 30 avril dans tout le pays.
Dans “les grandes villes les plus touchées, le redémarrage de l’activité éducative (…) de toutes les activités productives se ferait à partir du 1er juin tant que (…) nous continuerons à respecter les mesures recommandées” de confinement, a déclaré le président lors de sa conférence du matin quotidienne.
Source – Agences