Le Mexique a annoncé jeudi 16 avril la prolongation d’un mois de la suspension des cours et des activités de travail non essentielles dans les zones les plus touchées par le coronavirus. Un calendrier très précis du déconfinement volontaire à été annoncé !
Dans les zones où la contagion a été moindre ou nulle, la mesure sera prolongée jusqu’au 17 mai seulement, a indiqué le président Andrés Manuel Lopez Obrador. Initialement, cette mesure aurait dû prendre fin le 30 avril dans tout le pays.
Les enfants à l’école au plus tard le 1er juin
Dans «les grandes villes les plus touchées, le redémarrage de l’activité éducative (…), de toutes les activités productives se ferait à partir du 1er juin tant que (…) nous continuerons à respecter les mesures recommandées» de confinement, a déclaré le président lors de sa conférence du matin quotidienne. Mais dans 2 403 communes à faible ou sans contagion la normalité est fixée au 17 mai et pour le 1er juin dans les 463 populations importantes du pays les plus touchées par les cas de contagion.
Pic de la contagion le 10 mai
Selon les autorités et sur la base de calculs mathématiques et épidémiologiques, les autorités considèrent que le pic de la pandémie au Mexique aura bien lieu entre le 8 et le 10 Mai. Le 10 mai, jour de la fête des mères au Mexique est une date aussi importante que celle de la vièrge de Guadalupe et implique des millions de déplacements et des réunions de famille considérables ! Le 10 mai n’est pas férié au Mexique mais le pays est pratiquement bloqué pour cause de festivités….Un hasard du calendrier?
En tout cas et selon les autorités, la pandémie aura pratiquement disparue dans l’état de Mexico autour du 25 juin!
Des chiffres contreversés?
Jusqu’à présent, le Mexique a enregistré 6297 cas de contamination au Covid-19 pour 486 décès. Mais les autorités sanitaires locales ont déclaré jeudi que le nombre de cas positifs serait de 55 951, à en croire un modèle de surveillance développé par le gouvernement.
Ce modèle dit de «surveillance sentinelle» est un système de surveillance épidémiologique conçu au Mexique en 2006 qui permet de suivre la maladie sans effectuer de tests massifs sur la population.
Le modèle vise «à ce qu’il y ait une évaluation représentative de l’évolution de la maladie sur l’ensemble du territoire national» quel que soit le niveau de complexité du système de santé, a déclaré à la presse le sous-secrétaire à la Santé, Hugo Lopez-Gatell.
Ce modèle permet également de relativiser le nombre de décès rapporté au nombre de cas avérés. En clair si le chiffre officiel est de 6297 cas et le nombre de décès de 486, le taux de mortalité serait alors de 7,72% un de plus élevés au monde. Si vous rapportez le nombre de morts aux chiffres « sentinelle » alors le taux n’est plus que de 0.86% soit largement en dessous des 1%, la moyenne mondiale.
Au Mexique, un guide de “triage” des malades atteints du Covid-19 fait scandale
Étonnant alors que le gouvernement diffuse jeudi un guide établissant les priorités de prise en charge des patients en cas de manque de place ou de matériel. “Le système de santé du Mexique est sur le point de s’écrouler”, rapporte la Deutsche Welle.
“Nous voici en train de nous prendre pour Dieu”, grince un éditorialiste mexicain !
C’est un document de treize pages rédigé par le Conseil de salubrité générale du Mexique, un organisme d’État rattaché à la présidence, qui provoque l’ire du commentateur.
Intitulé “Projet-guide de triage pour l’affectation de ressources en médecine d’urgence”, il a été présenté jeudi 16 avril mais doit encore être approuvé par les membres du conseil en question.
“Le guide aborde le délicat dilemme de savoir à quels patients seront affectés des respirateurs artificiels en cas de saturation des capacités hospitalières” et le réponse officielle est de sauver les plus jeunes ou ceux qui ont l’espérance de vie la plus importante !
Si les individus et les familles les plus riches peuvent s’isoler et résister à la situation pendant quelques mois en bénéficiant parfois d’une assurance maladie privée, ils ne vont pas pouvoir échapper longtemps au problème d’engorgement des services médicaux.
Face à cette situation, le gouvernement a rapidement ordonné aux forces armées d’installer des hôpitaux, mais les services publics médicaux actuellement dépourvus d’équipement, de personnel et de médicaments, évoquent publiquement l’absence de soutien adéquat.
Source – Agences