Diego Rivera et Frida Kahlo, les deux stars de la peinture mexicaine, mais aussi d’autres grands noms de l’art moderne au Mexique et en France dialoguent dans l’exposition « Los Modernos » au musée des Beaux-Arts de Lyon à partir de samedi et jusqu’au 5 mars.
Au début du XXe siècle, « le Mexique fascinait les avant-gardes européennes », dit Sylvie Ramond, la directrice du musée. Peintres, photographes, poètes et écrivains, tels Antonin Artaud et André Breton, s’installent au Mexique dans les années 1930.
Les surréalistes français y rencontrent des artistes captivants comme Maria Izquierdo, dont le tableau « Ma tante, un ami et moi » trône à Lyon ou Frida Kahlo dont « Autoportrait à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis » (1932) figure dans l’exposition au côté d’autres petits autoportraits.
Les peintres mexicains voyagent aussi en Europe, particulièrement en France, grâce à des bourses d’étude, et fréquentent les artistes. Le célèbre muraliste Diego Rivera s’installe à Paris en 1911, séduit par le néo impressionnisme puis le cubisme.
Paysages et nus de Valloton ou Marquet, tableaux de Cézanne, Braque, Picasso ou Gleizes sont mis en regard de toiles de Rivera parmi lesquelles son grandiose « Architecte » (1915).
Plus de 300 peintures, sculptures et photographies – une première au musée des Beaux-Arts de Lyon, avec notamment de remarquables photos de Henri Cartier-Bresson ou Manuel Alvarez Bravo- mettent ainsi en lumière les correspondances et les influences entre art moderne français et mexicain de la première moitié du siècle dernier, mais aussi les ruptures.
L’exposition permet aussi de découvrir des artistes moins connus de ce côté-ci de l’Atlantique: David Alfaro Siqueiros, Jose Clemente Orozco, Rufino Tamayo, le graveur Leopoldo Mendez, avec son « Manège » mélancolique, Francisco Gutierez, avec « L’Adieu », ou Carlos Merida, né au Guatemala, féru d’art indien traditionnel et qui sera l’un des premiers à s’intéresser à l’art mural.
Les oeuvres exposées proviennent du Munal (Museo Nacional de Arte) de Mexico et du musée des Beaux-Arts de Lyon, d’autres collections publiques et de collections privées.
En écho à cette exposition, la galerie lyonnaise « Le Réverbère » propose les allers-retours de photographes mexicains, canadiens, belges et français entre continent américain et européen.
Source – Agences