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Portrait – Olivier Soumah-Mis ou le Gourou du Management Interculturel au Mexique ! (Videos)

Vous n’arrivez pas à comprendre vos employés étrangers, un contrat tarde à être signé avec votre interlocuteur mexicain? Le coach en management interculturel Olivier Soumah-Mis nous explique pourquoi et comment surmonter les blocages dues à une méconnaissance de la culture locale. Interview…

Ce cinquantenaire à l’allure imposante et aux yeux rieurs n’a rien du profil classique de l’expatrié français. Fils de diplomate et métisse franco-guinéen, cet « homme d’aventure » comme il aime se décrire a été bercé dès la plus jeune enfance dans un multiculturalisme dont il fera une force puis une vocation.

Après une enfance passée entre le Mexique et la France, Olivier Soumah-Mis s’oriente vers une maitrise en langues, littérature, civilisations étrangères et régionales qu’il complète par un master en commerce et management avec une spécialité Espagne et une maitrise d’économie appliquée aux pays latino-américains. C’est après divers expériences en entreprises, dans une institution internationale et nationale francaise, qu’Olivier Soumah-Mis franchit les portes de l’enseignement.

A la vue du succès de ses cours en école de commerce il prend conscience que son goût de la transmission peut également séduire le secteur privé. C’est en 2006 qu’Olivier Soumah-Mis débarque au Mexique et troque sa casquette d’universitaire pour retourner dans le monde de l’entreprise. Après un passage comme « gerente » des ressources humaines de « Televisa » et l’organisation de soirées networking innovantes, le voilà fin prêt pour entreprendre un nouveau projet en tant que coach en management interculturel.

Sa mission? Faciliter la compréhension et l’intégration des managers de nationalités diverses débarquant au Mexique dans une logique d’optimisation des ressources humaines et donc des performances individuelles et en équipe ! Interview…..

Bonjour Olivier Soumah-Mis, après avoir retracé votre parcours pouvez vous nous expliquer le concept du « management culturel » ?

OS: Le management culturel est un outil qui permet aux dirigeants expatriés de mieux s’adapter et surtout de s’adapter plus vite à leur nouvelle réalité culturelle. Les différences culturelles non maitrisées et non comprises font que l’expatrié fraichement arrivé dans le pays mais qui doit tout de suite manager, communiquer, négocier, se comporter avec les cadres locaux, ses équipes, ses clients, fournisseurs et partenaires perds en efficacité. Les séminaires de préparation au pay, les sessions de coaching lui permettent de s’intégrer mieux et plus vite et donc de retrouver son niveau d’efficacité qu’il avait avant de partir.

LPF: Sous quelle forme intervenez-vous comme coach en management interculturel ?

OS: Avec une expérience de 22 ans dans le management interculturel, avec notre équipe composée de consultants japonais, coréen, russe, allemand, etc. nous proposons un process d’adaptation en 3 étapes:

Etape 1: dans un premier temps un séminaire de deux jours « Vivre et Travailler à Mexico. Dans le cadre de ce séminaire nous donnons à l’expatrié et à sa famille toutes les informations dont ils ont besoin pour mieux comprendre la ville dans laquelle ils vont vivre; nous leur parlons de sécurité, de santé, des règles sociales au Mexique, ainsi de suite…. Le deuxième jour est consacré à la partie « business ». Là nous expliquons à l’expatrié comment manager ses équipes, comment négocier avec ses clients/fournisseurs, la gestion du temps et de l’affectif, la gestion d’une réunion…

Etape 2: Nous intégrons l’expatrié dans son équipe grâce à un Team Building Culturel. L’idée est que l’équipe connaisse son nouveau leader et que lui connaisse son équipe. L’objectif est de mettre l’équipe sur les bons rails dès l’arrivée de l’expatrié. Dans ces Teams Building Culturels, nous travaillons tant au niveau psychométrique, nous réalisons le profil psychométrique de chaque membre de l’équipe, qu’au niveau culturel.

Etape 3: Nous organisons des sessions de coaching avec l’expatrié et nous le suivons sur 3/6 mois ou 1 an selon les besoins. L’adaptation est un processus et dans le cadre des sessions nous servons à dénouer les noeuds, nous expliquons les mauvaises interprétations ou les malentendus, nous expliquons les incompréhensions et il y en a beaucoup au début. Notre offre, notre solution est complète et permet à l’entreprise de réduire l’échec de l’expatriation.

LPF: Vous intervenez également au niveau des équipes multiculturelles ?

OS: Effectivement, nous travaillons également plus spécifiquement sur les équipes bi ou multiculturelles. Les différences culturelles au sein des équipes sont souvent sources de conflits. Nous travaillons avec les membres de ces équipes multiculturelles sur leurs différences afin de les transformer en force, nous créons les synergies qui permettent de générer des équipes efficaces grâce à leurs différences.

Le process d’intégration est le suivant: d’abord je dois connaitre l’autre. Une fois que je le connais, je peux le comprendre, si je le comprends je peux l’accepter avec ses différences. Si je l’accepte nous pouvons travailler ensemble. Si je prends le process à l’envers ca devient encore plus clair: je ne peux pas travailler avec quelqu’un que je n’accepte pas et je ne peux pas accepter ce que je ne comprends pas et bien sûr je ne comprends pas ce que je ne connais pas !

Les entreprises demandent à leurs équipes de travailler ensemble, de collaborer, de communiquer alors qu’elles ne se connaissent pas culturellement; cela génère beaucoup de frustration, d’incompréhension, de colère ce qui forcément affecte les résultats, la motivation, la qualité, la productivité de ces équipes. Une équipe multiculturelle est naturellement peu efficace, il faut la construire et l’accompagner !

LPF: Qualifierez vous votre secteur de dynamique ?

OS: Il est vrai que dans une logique de multinationales et de filiales internationales, la compréhension des acteurs aux différentes cultures dans une entreprise est indispensable. Nos solutions permettent en somme de développer une entente, une confiance ô combien importante dans la réussite des objectifs d’une entreprise.

LPF: Justement avec cette logique de mondialisation accrue n’avez vous pas peur que votre activité soit menacée par une culture business uniforme ?

OS: Il est vrai que l’arrivée des « millenials » sur le marché du travail risque de chambouler la pratique du management interculturel. Qu’il soit mexicain, japonais français ou danois les millenials ont un comportement, une façon de voir le monde, la vie, une manière de vivre et travailler beaucoup plus uniforme. Il y aura toujours des différences culturelles mais elles sont beaucoup plus aténuées avec cette génération.

LPF: Pouvez vous nous raconter une anecdote de « choc culturel » ?

OS: Une fois j’ai été mis en relation avec une entreprise de production de tubes en aluminium et le directeur général français était pour le Mexique beaucoup trop direct, voir agressif dans son management. Les ouvriers ne comprenant pas cette attitude froide et autoritaire s’employaient chaque jour à trouer les tubes rendant les produits défectueux. Avec 70% de la marchandise rejetée en contrôle qualité des clients, vous avez là un exemple concret de l’importance de l’adaptation culturelle et de ses conséquences si on ne respecte pas la réalité culturelle locale.

LPF: Quels conseils prodiguerez vous aux jeunes qui tout comme vous ont le goût d’entreprendre et de s’expatrier ?

OS: De le faire, le monde appartient aux audacieux, à ceux qui savent prendre des risques. La nouvelle génération à tous les outils en main pour entreprendre, elle voyage, elle maîtrise davantage l’anglais ce qui n’était pas forcément évident à notre époque. Elle est beaucoup plus intégrée dans la « mondialisation » et a des atouts pour mieux s’intégrer. Le monde est aujourd’hui plus petit et les jeunes se comprennent mieux en partageant des valeurs qui autrefois n’étaient accessibles qu’aux « happy few ». Oser c’est le mot clé mais n’oubliez pas que vos différences doivent être prises comme des avantages et non des freins. En clair il faut voir le verre à moitié plein et non à moitié vide. C’est pas toujours facile mais il faut OSER !

Alexandre Tall – (www.laprensafrancesa.com.mx)


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