Des organisations de défense de la liberté de la presse ont appelé lundi les Etats-Unis à libérer et accorder l’asile politique à un journaliste mexicain, Emilio Gutierrez, détenu en vue de son expulsion vers le Mexique, où il dit craindre pour sa vie.
« Je suis terrorisé à l’idée de mettre un pied au Mexique, je ne veux plus jamais rentrer au Mexique », a déclaré Emilio Gutierrez, âgé de 64 ans, depuis le centre de rétention au Texas où il est détenu depuis la semaine dernière. Des organisations de défense de la liberté de la presse ont appelé lundi les Etats-Unis à libérer et accorder l’asile politique à un journaliste mexicain, Emilio Gutierrez, détenu en vue de son expulsion vers le Mexique, où il dit craindre pour sa vie.
Le journaliste intervenait par téléphone lors d’une conférence au National Press Club de Washington, organisée pour alerter sur le sort de ce journaliste arrivé en 2008 aux Etats-Unis, fuyant des menaces de mort pour avoir informé sur des abus perpétrés par des autorités militaires mexicaines.
Lauréat cette année du prestigieux prix international pour la liberté de la presse (International Award for Freedom of the Press) du National Press Club, il a été interpellé la semaine dernière, après le rejet en appel de sa demande d’asile politique aux Etats-Unis.
« Il est venu ici après avoir ressenti, de façon crédible, que sa vie était en danger à cause de ses reportages », a souligné John Donnelly, membre des services chargés de la liberté de la presse au National Press Club. Après avoir écrit sur des abus commis par des militaires, « il a appris qu’il figurait sur une liste » de personnes à assassiner, « c’est pour ça qu’il a quitté le Mexique », a déclaré ce dernier.
En 2017, 11 journalistes tués au Mexique
L’ONG Reporters sans frontières (RSF) appelle également à sa libération. « L’asile devrait être accordé à Emilio. Il est hors de question pour lui de retourner au Mexique, où la violence est structurelle et où les journalistes sont ciblés régulièrement », a estimé Emmanuel Colombié, directeur pour l’Amérique latine de l’ONG.
D’après RSF, 11 journalistes ont été tués au Mexique en 2017, ce qui en fait le deuxième pays le plus dangereux pour la presse après la Syrie. Un élu démocrate de la Chambre des représentants, Don Beyer, a également exhorté les services américains de l’immigration (ICE) à le libérer. « M. Gutierrez est un journaliste connu qui fait face à un danger évident et immédiat s’il devait rentrer au Mexique. J’implore @ICEgov de revoir sa décision de l’expulser », a écrit M. Beyer sur Twitter.
Source – Agences
