C’est avec l’intervention de l’actrice et militante Eva Longoria, le vendredi 31 mai 2019, que s’est achevé le Women’s Forum Americas 2019 en l’Université Del Claustro de Sor Juana à Mexico City. Retour sur ce forum moderne et très féminin !
Plusieurs personnalités pour défendre la cause des femmes
Le Women’s Forum Americas a été marqué par la présence de nombreuses personnalités influentes mexicaines et internationales. Parmi elles, Christine Lagarde (directrice du Fonds Monétaire International), Phumzile Miambo Ngcuka (ONU Mujeres), Olga Sánchez Cordero (avocate mexicaine), Luisa Maria Alcalde (ministre du travail mexicaine), Marlène Schiappa (Secrétaire d’État française chargée de l’Égalité entre les femmes) mais aussi, Eva Longoria (actrice et militante) et Maria Teresa Arnal (Google Mexico). Toutes ces personnalités ont été reçue par la fondatrice de l’organisation, Chiara Corazza.
Plus globalement, ce sont environ 1.000 personnalités politiques, d’ONG ou d’organismes institutionnels qui se sont retrouvées ces 30 et 31 mai 2019 dans la capitale mexicaine pour évoquer la situation des femmes dans les organes de pouvoirs mais aussi au sein des entreprises. Déterminés à faire avancer les choses, les participants ont évoqué plusieurs problématiques, reparties en plusieurs thèmes.
Des objectifs et une détermination commune
Les thèmes principaux de cette édition 2019 étaient la jeunesse et la technologie. C’est dans ce cadre que Christine Lagarde a ouvert les festivités le jeudi 30 mai.
« Chaque matin, je me demande : » Ne serait-il pas préférable de rester à la maison avec mes enfants, mes petits-enfants et mon mari ? Mais je laisse cette pensée derrière moi et ce qui me motive au quotidien, c’est un groupe de femmes comme vous, des jeunes femmes, que je connais aux quatre coins du monde et qui doivent faire face à des environnements difficiles, à de la violence. Les femmes qui ne reçoivent pas suffisamment d’éducation ou d’opportunités professionnelles et qui me disent : « Si vous l’avez fait, je peux peut-être le faire aussi« . Et cela me fait me lever tous les matins « , a déclaré la directrice du FMI, accompagnée de plusieurs applaudissements.
Invitée spéciale du Forum, Christine Lagarde s’est exprimée sur les défis mondiaux auxquels les femmes sont confrontées comme les inégalités de genre mais aussi, sur le rôle des gouvernements, des institutions et des entreprises dans la création d’un « multilatéralisme inclusif ».
La patronne du FMI a également mis sur la table la question des féminicides, au Mexique (et plus généralement dans le monde entier) en déclarant que « toute femme décédée des suites de violences nous envoie un rappel ».
Une volonté de mettre la femme au centre des entreprises et des organes de pouvoir
La place des femmes dans les entreprises et dans les partis politiques a été des thèmes également abordé durant ce Forum. La canadienne d’origine jamaïquaine, défenseure des populations indigènes et militante (antiracisme) a rappelé à l’assistance que les femmes « restent majoritairement à des postes administratifs et d’assistances » et qu’une fois à ces postes « sont confrontées au plafond de verre ». Elle remet en cause les sociétés patriarcales.
En ce sens, l’intervention de Marlène Schiappa, Secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes, a voulu mettre un point d’orgue à ce déficit féminin, dans les entreprises mais également dans les partis politiques et dans les organes de pouvoir. Elle souhaite en effet « relever à 50 % les quotas de femmes existant dans tous les domaines ». Rappelant que l’égalité Hommes – Femmes est l’une des causes majeures du quinquennat du Président Macron, elle ambitionne de positionner la France comme un pays exemplaire en la matière. Pour ce faire, Marlène Schiappa entend consulter le Haut-Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) – situé à Paris -, afin de relever les quotas de femmes dans les partis politiques et dans les conseils d’administrations des grandes entreprises. Voir vidéo…
Mettre les femmes au centre de nos sociétés, c’est aussi le souhait de la ministre du travail mexicaine, qui s’est exprimée sur le sujet. Axé sur la jeunesse, le Women’s Forum a invité Louisa Maria Alcalde. Durant son intervention, elle a développé un programme, issu de son gouvernement.
Le projet « Jovenes Construyendo el Futuro », partenariat entre l’État et plusieurs entreprises privées veut davantage élargir l’accès des femmes aux diplômes et aux formations, afin de mieux s’intégrer sur le marché du travail. « Le monde ne peut pas se permettre de ne pas inclure la moitié de la population mondiale », a-t-elle expliqué. Ce projet intègre déjà environ 600 000 jeunes, dont 57 % de femmes, a informé la ministre du travail.
D’autres forums programmés en 2019
L’édition Americas 2019 n’est pas le dernier forum organisé cette année. L’organisation Women’s Forum For The Economy and Society poursuit son tour du monde et sera du 17 au 20 septembre 2019 à Singapour ainsi qu’à Paris du 20 au 22 novembre.
Plus globalement, l’ensemble des intervenants s’accordent à dire que les inégalités entre les hommes et les femmes plombent les économies. Les pertes estimées, en termes de PIB, atteignent environ 10 % du PIB pour les pays développés et grimpent jusqu’à 30 % dans les pays en développement.
En 2018, le monde comptait 20 cheffes de gouvernement (ou cheffes d’État), ce qui représentait environ 6.3 % des dirigeants internationaux. Parallèlement, les cheffes dites de grandes entreprises représentaient moins de 5 %. Ces rendez-vous seront donc l’occasion de dresser un bilan pour cette année 2019 mais aussi, de façon plus durable, d’observer l’évolution de la place des femmes dans nos sociétés.
Paul Charles – Alain Figadère – (www.laprensafrancesa.com.mx)
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