Un train transportant 250 personnes a déraillé dimanche dans l’Etat d’Oaxaca, dans le sud du Mexique. Au moins 13 personnes sont mortes et près de 100 ont été blessées dans l’accident, selon les autorités.
Un accident tragique. Un train, avec à son bord 241 passagers et neuf employés, a déraillé, dimanche 28 décembre, dans l’Etat mexicain d’Oaxaca, a annoncé la Marine mexicaine qui exploite cette ligne ferroviaire. «La locomotive principale a déraillé», a-t-elle déclaré, précisant que «139 personnes sont hors de danger, 98 blessées (…) et malheureusement 13 personnes ont perdu la vie».

«J’ai donné des instructions pour que le secrétaire à la Marine et le sous-secrétaire aux Droits humains du ministère de l’Intérieur se rendent sur place et s’occupent personnellement des familles», a déclaré la présidente du Mexique Claudia Sheinbaum, ajoutant que les blessés avaient été conduits à l’hôpital.
Le train était parti de Salina Cruz, sur la côte Pacifique, et devait rallier Coatzacoalcos, dans l’État du Veracruz, donnant sur le golfe du Mexique. Cette voie ferrée, baptisée Corridor interocéanique de l’isthme de Tehuantepec et reliant les deux côtes mexicaines, a été inaugurée en 2023.
Il s’agissait de l’un des projets d’infrastructures les plus importants du gouvernement de l’ex-président Andrés Manuel Lopez Obrador (2018-2024), qui souhaitait soutenir le développement économique du sud-est du pays.
Alstom décroche un nouveau contrat au Mexique : 47 trains, 920 millions d’euros
Une nouvelle commande de grande ampleur. Dans un communiqué publié ce vendredi 26 décembre, Alstom a annoncé avoir conclu un accord avec les chemins de fer mexicains pour la vente de 47 trains et leur maintenance pendant cinq ans. Signé avec l’agence de régulation du transport ferroviaire mexicain (ARTF), le contrat de 20,2 milliards de pesos mexicains, soit 920 millions d’euros, comprend 33 trains longue distance «de type Intercités» (d’une capacité de 300 personnes) et 14 trains périurbains (600 personnes).
Le constructeur français précise que ces trains, qui seront fabriqués sur le site mexicain d’Alstom de Ciudad Sahagún, relieront des «régions clés du centre et du nord du pays», à savoir les nouveaux corridors de Mexico-Querétaro-Irapuato, au centre du pays, et de Saltillo-Monterrey-Nuevo Laredo, à la frontière américaine, rapportent nos confrères de BFM TV. Alstom a d’ailleurs déjà commercialisé dans une quinzaine de pays ces nouvelles locomotives d’une longueur de 100 mètres à deux étages.
Les trains atteindront une vitesse maximale de 165 km/h
«Connus localement sous le nom de ‘Trenes del Norte’, les trains Adessia Stream d’Alstom déployés sur ces lignes non-électrifiées répondront aux normes internationales les plus élevées en matière de mobilité moderne, atteignant une vitesse maximale d’environ 165 km/h», explique l’entreprise française dans un communiqué.
Par ailleurs, ce projet a pour but de «créer et de maintenir plusieurs centaines d’emplois» dans l’ingénierie, la gestion de projet et dans le secteur manufacturier, assure le constructeur. Selon Maite Ramos, directrice générale d’Alstom pour la région Nord de l’Amérique latine, le contrat «stimule l’industrie ferroviaire mexicaine, favorise la spécialisation technique et renforce le réseau de fournisseurs locaux».
Le train Maya en pleine contreverse
Le Train Maya, l’un des projets les plus emblématiques de l’administration de l’ancien président mexicain Andrés Manuel López Obrador, continue de faire l’objet de controverses. Avec ses wagons vides et ses gares à moitié construites, il génère une perte quotidienne de 37 millions de pesos mexicains (environ 1,7 millions d’euros).
Le coût du projet a largement dépassé le chiffre initial de 150 milliards de pesos pour atteindre les 600 milliards (environ 28 milliards d’euros), avec des travaux encore en cours. Cet écart entre le budget initial et les dépenses réelles suscite des critiques quant à la gestion des ressources naturelles et à l’efficacité du projet.

Le projet n’a pas répondu aux attentes en termes d’utilité publique, mais il a servi d’instrument politique et économique au gouvernement de López Obrador. Les retombées économiques ont profité aux entreprises de bâtiment, dont beaucoup entretiennent des liens étroits avec le régime.
Ce programme a surtout permis de consolider la base électorale du parti politique Morena dans le sud-est du Mexique, en lui assurant le soutien des communautés locales grâce à la création d’emplois et à des contrats lucratifs. De plus, le Train Maya a servi les intérêts des fils de l’ex-président, qui ont décroché des contrats de plusieurs millions de dollars liés au projet.
Alors que le gouvernement prévoyait un trafic quotidien de 8 200 passagers, seuls 1 600 empruntent le service, soit à peine 19 % des estimations. Le manque d’infrastructures adéquates, notamment l’éloignement des gares par rapport aux centres urbains, limite considérablement l’accessibilité pour les voyageurs.
L’impact environnemental du Train Maya est évident: l’ex-président de la gauche populiste avait promis qu’aucun arbre ne serait abattu durant son mandat ; or, le projet a entraîné la destruction de plus de sept millions d’arbres. De plus, 121 grottes et cénotes, sites d’une grande valeur écologique et culturelle, ont été endommagés.
Aujourd’hui, la forêt tropicale de Calakmul est fragmentée et les jaguars se retrouvent face à un territoire morcelé. Un flux constant de véhicules circule désormais dans la réserve, perturbant le calme nocturne. Les scientifiques ont constaté des cas de jaguars écrasés par des voitures dans des zones touristiques comme Tulum et Playa del Carmen.
Sources – Medias