Une semaine après un succès lors d’un référendum révocatoire qu’il avait lui-même lancé (90 % en sa faveur mais seulement 20 % de participation), le président Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO), a subi son premier revers dimanche avec le rejet par la Chambre des députés d’un projet phare de sa présidence : le renforcement du rôle du secteur public dans la production d’électricité.
Après plus de douze heures de débat, 275 députés ont voté pour et 223 contre ce projet de réforme de trois articles de la Constitution (25, 27 et 28) sur « la propriété des terres et des eaux » et l’interdiction des monopoles. La majorité qualifiée se situait à 334, soit les deux-tiers des élus.
Son projet de révision constitutionnelle prévoyait de revenir sur la libéralisation du marché de l’électricité approuvée en 2013. Il s’agissait de garantir 54 % du marché à l’entreprise publique Commission fédérale d’électricité (CFE) face au secteur privé.
Signe de l’importance du vote, la discussion a débuté vers midi devant un Parlement comble : 498 députés sur 500 étaient présents. Au terme de près de 13 heures de débat très houleux, le Mouvement de régénération nationale (MORENA) et ses alliés ont manqué de près de 60 voix pour obtenir la majorité des deux tiers nécessaire à la chambre basse du Congrès, et n’ont réuni que 275 suffrages sur les 334 nécessaires.
Après des années de libéralisation du marché de l’électricité au Mexique, entamée au début des années 1990 et consacrée en 2013, Lopez Obrador, conforté par un référendum à très faible participation il y a une semaine, voulait supprimer l’obligation faite à la Comision Federal de Electricidad (CFE), une entreprise publique, de vendre l’électricité la moins chère en premier, lui permettant ainsi de vendre sa propre électricité avant les autres compagnies d’électricité. Si le projet de loi était passé, la CFE aurait dû produire un minimum de 54 % de l’électricité totale du pays, contre 38 % aujourd’hui, et la régulation aurait été confiée à des régulateurs publics.
Un projet de loi pour nationaliser les ressources en lithium
Plusieurs entreprises et les États-Unis, principal partenaire commercial du Mexique, ont fait valoir que ces dispositions violaient l’accord commercial régional, l’accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA). L’ambassadeur américain à Mexico Ken Salazar avait estimé que l’approbation de la réforme pourrait provoquer des « litiges interminables » dans le cadre du traité. L’Espagne redoute également les conséquences pour ses entreprises privées sur le marché mexicain, comme Iberdrola.
Source – Agences