POLEMIQUE Les corridas avaient été interdites en juin 2022 sur décision d’un juge de Mexico, mais la Cour suprême a annulé cette décision le 6 décembre
Un spectacle culturel pour les uns, une boucherie inadmissible pour les autres. Dans la plus grande arène du monde, la corrida a repris dimanche à Mexico, après plus d’un an d’une interdiction finalement annulée par la Cour suprême, pour la plus grande colère des anti-tauromachie qui se sont manifestés.
Des dizaines de milliers d’« aficionados » ont investi la « plaza » (qui peut recevoir jusqu’à 41.000 personnes assises) pour la première corrida de la saison, avec à l’affiche le torero mexicain Joselito Adame, blessé en avril d’un coup de corne à la jambe gauche.
Un cordon de policiers entre les pour et les contre
« Liberté. Taureaux, culture vivante », lisait-on au milieu de l’arène où Joselito Adame et Diego Silveri ont procédé aux premières mises à mort, sous les traditionnels mouchoirs blancs. Joselito Adame a remercié dans un message écrit « tout le public mexicain représenté cet après-midi par tous ceux présents aux arènes de Mexico, un public inégalé qui maintient la tauromachie en vie, patient pour son retour, affectueux, critique et passionné ».
Les arènes étaient protégées par un cordon de policiers pour bloquer la marche des adversaires de la tauromachie qui ont défilé sous le slogan « la torture n’est ni de l’art ni de la culture ». « C’est important d’être ici parce qu’ils vont reprendre leur barbarie, leur cruauté, leur massacre, ça ne doit pas se faire, et il faut leur envoyer un message assez clair », a expliqué une manifestante, Gabriela Martinez, 62 ans, les larmes aux yeux.
Un référendum envisagé
Les corridas avaient été interdites en juin 2022 sur décision d’un juge de Mexico statuant sur la plainte d’une organisation de défense des droits des animaux, Justicia Justa. Le 6 décembre 2023, la Cour suprême a annulé cette décision, sans se prononcer sur le fond du recours. Les anti-tauromachie misent tout sur une décision finale dans les prochaines semaines.
Les corridas ont été importées par les « conquistadores » espagnols au XVIe siècle. Le secteur a généré en 2018 un chiffre d’affaires de 414 millions de dollars, avec 83.000 emplois directs, plaident les « aficionados ». Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a émis l’hypothèse d’un référendum dans la capitale sur l’avenir des corridas. Quatre des 32 États du Mexique les interdisent.
Source – Agences