Identifié comme ayant été l’un des responsables probables de la capture et de la disparition de 43 étudiants en 2014 au Mexique, un ancien policier municipal a été arrêté.
Le favori des sondages à l’élection présidentielle mexicaine, Andres Manuel Lopez Obrador, a promis encore vendredi dernier que justice serait faite dans cette affaire.
Un ancien policier municipal identifié comme ayant été l’un des responsables probables de la capture et de la disparition de 43 étudiants en 2014 dans le sud du Mexique a été arrêté, a annoncé dimanche le gouvernement mexicain.
« Alejandro ‘N’ a fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour délinquance organisée et séquestration », a déclaré à la presse le ministre mexicain de l’Intérieur, Alfonso Navarrete.
La personne concernée était un agent de la police municipale d’Iguala, où les étudiants avaient été vus pour la dernière fois et a été arrêté dans une autre municipalité du même Etat de Guerrero, dans le sud du Mexique, a précisé le ministre de l’Intérieur.
Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, des étudiants de l’école normale rurale d’Ayotzinapa, qui s’étaient emparés de cinq autobus pour aller manifester à Mexico, avaient été attaqués par des policiers municipaux sur ordre du maire.
Selon la version officielle, ces policiers corrompus les ont ensuite livrés au cartel des Guerreros Unidos, qui les a confondus avec un cartel rival et les a tués, avant d’incinérer leurs corps dans une décharge.
Mais des experts indépendants de la Commission inter-américaine des droits de l’homme (CIDH) ont remis en cause cette version dans un rapport publié en 2015.
La disparition des 43 étudiants avait provoqué un tollé international et déclenché de nombreuses manifestations, parfois violentes, contre le gouvernement d’Enrique Peña Nieto.
Article du 15 mars 2018 – L’enquête sur la disparition des 43 étudiants se poursuit !
Un homme suspecté d’avoir joué un rôle «décisif» dans la disparition de 43 étudiants au Mexique en 2014 a été arrêté lundi. Erick Uriel, surnommé «N», aurait participé à la disparition des étudiants de l’école normale d’Ayotzinapa, dans l’État de Guerrero, au sud du pays.
«Erick est signalé dans l’enquête comme ayant eu un rôle décisif avec les étudiants», a expliqué Alfredo Higuera, en charge du dossier concernant la disparition de 43 étudiants dans la commune d’Iguala au Mexique en 2014. Le suspect a été arrété lundi. «Juste après les événements survenus dans les rues d’Iguala (…) il aurait été en contact direct avec les étudiants qui sont depuis portés disparus», a ajouté Alfredo Higuera.
Selon les autorités, le suspect serait membre des Guerreros Unidos, un cartel de la drogue opérant dans cet État qui est l’un des plus violents du pays. Erick Uriel, inculpé de crime en bande organisée et d’enlèvement, est l’un des cinq individus recherchés par les autorités mexicaines, qui ont offert une récompense de 80.000 dollars pour ceux qui permettront son arrestation, a précisé Alfredo Higuera.
La version de l’État mexicain remise en cause
Selon la version officielle, dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, des étudiants de l’école normale rurale d’Ayotzinapa, qui s’étaient emparés de cinq autobus pour aller manifester à Mexico contre des pratiques du gouvernement, avaient été attaqués par des officiers de la police municipale d’Iguala, sur ordre du maire. Le bilan était de six morts, de dizaines de blessés, et de 43 jeunes étudiants portés disparus. Selon les autorités, les policiers auraient ensuite livré ces derniers au cartel des Guerreros Unidos, qui les aurait confondus avec un cartel rival et les aurait tués, avant d’incinérer leurs corps dans une décharge.
Cependant, le compte rendu officiel a été largement remis en question par des experts locaux et internationaux des droits de l’homme, rappelant l’effarante proximité du pouvoir politique mexicain et des cartels.
Des experts indépendants de la Commission inter-américaine des droits de l’homme (CIDH) ont contesté la version officielle dans un rapport publié en 2015. S’ils ne sont pas parvenus à lever entièrement le voile sur cette affaire, c’est d’après eux le résultat d’un travail d’obstruction mené par gouvernement mexicain. Nombre de témoignages auraient été obtenus sous la torture, des preuves auraient été détruites, des pistes éludées… La semaine dernière, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad al-Hussein, a déclaré qu’il publierait prochainement un rapport sur «les éléments de l’enquête» dans cette affaire.
La disparition des 43 étudiants avait provoqué un tollé international et déclenché de nombreuses manifestations, parfois violentes, contre le gouvernement d’Enrique Peña Nieto. En 2017, près de 30.000 meurtres étaient liés à la guerre des cartels.
Source – Agences