Les femmes ont déserté, ce lundi, les rues de Mexico, les transports en commun et les bureaux afin de protester contre les féminicides.
À Mexico, les femmes ont déserté, ce lundi 9 mars, les rues, les transports en commun et les bureaux afin de protester contre les féminicides qui ensanglantent le pays. C’est la première fois qu’une telle action est menée au Mexique où, selon des chiffres officiels, au moins 1 006 femmes ont été victimes en 2019 d’une violence qui ne faiblit pas.
Très peu de femmes au volant ou marchant dans les rues, pas de serveuses dans les cafés et les restaurants, pas d’enseignantes dans des écoles… Ailleurs, les femmes qui avaient choisi de travailler arboraient un ruban ou un vêtement violet, en solidarité avec la lutte des femmes contre la violence.
Dimanche, une grande marche de femmes avait réuni 80.000 personnes à Mexico, tandis que des dizaines de milliers d’autres se réunissaient dans plusieurs villes du pays.
Ces actions ont clairement déplu au président Andres Manuel Lopez Obrador qui a parlé, lundi matin lors de sa conférence de presse quotidienne, de « conservatisme déguisé en féminisme » en accusant ses opposants politiques de tenter de le déstabiliser en utilisant les organisations féministes.
Outre la fin de la violence, ces dernières militent aussi en faveur d’une diminution des disparités salariales, une meilleure parité dans le milieu professionnel et la fin du harcèlement sur les lieux de travail.
Article du 08 mars 2020 – Au Mexique, le fléau national des féminicides !
Au Mexique, les mouvements féministes mettent la pression sur le gouvernement d’Andrés Manuel Lopez Obrador, bien décidés à obtenir des avancées concrètes contre les violences machistes et les féminicides.
En 2019, plus de 3 800 femmes ont été tuées dans le pays.
Au Mexique, dix femmes sont assassinées chaque jour. Des féminicides qui poussent les activistes féministes mexicaines à mettre la pression sur le gouvernement d’Andrés Manuel Lopez Obrador pour réclamer des politiques publiques efficaces afin de prévenir ces meurtres.
« Malgré l’augmentation des peines dans plusieurs États du pays, les cas de femmes tuées par leur conjoint ou au cours d’un viol n’ont cessé d’augmenter », explique Laurence Cuvillier, correspondante de France 24 au Mexique. « En 2019, plus de 3 800 femmes ont été assassinées. Parmi ces meurtres, plus d’un millier ont été classés comme féminicides, c’est-à-dire que les enquêteurs considèrent qu’elles ont été tuées parce qu’elles étaient des femmes. »
Les deux meurtres récents, particulièrement odieux, d’une femme et d’une fillette, ont remobilisé les mouvements féministes locaux, qui ont une nouvelle fois critiqué les lacunes de la police, de la justice et d’un gouvernement complètement dépassé, malgré les espoirs suscités en 2018 par l’arrivée au pouvoir pour la première fois d’un président de gauche, Andrés Manuel Lopez Obrador.
Montées en première ligne, les féministes mexicaines ont réclamé au président des « politiques publiques efficaces pour combattre la violence contre les femmes »
Après la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars, un appel à la grève a été lancée pour le lundi 9 mars. Toutes les Mexicaines sont invitées à rester chez elles pour « un jour sans femme ».
Source – Agences