Au moins une personne est décédée et quatorze autres ont été blessées dans une émeute au centre d’accueil pour migrants de Tenosique au Tabasco, en raison de la crise des coronavirus.
Le Pentagone va par ailleurs envoyer 500 soldats à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique où des dizaines de milliers de migrants sont bloqués dans les villes frontalières mexicaines.
Le CICR prévient que les migrants se trouvent dans une situation particulièrement vulnérable
Au moins une personne est décédée et quatorze autres ont été blessées dans une émeute mercredi au centre d’accueil pour migrants de Tenosique dans l’État mexicain de Tabasco, en raison de la crise des coronavirus.
Selon le Mouvement des migrants mésoaméricains, l’incident s’est produit mardi soir dans le centre, où se trouvent quelque 200 migrants d’Amérique centrale. La mutinerie a également provoqué un incendie, de sorte que les services d’urgence et plusieurs pompiers se sont rendus sur les lieux.
La révolte aurait eu lieu en raison du manque de nourriture, d’isolement et de traitements inhumains reçus dans le centre, comme l’ont dénoncé les migrants, qui ont exprimé leur peur d’attraper Covid-19.
L’expulsion vers leur pays d’origine a été retardée par les mesures imposées par la pandémie qui a fait 29 morts et 1 215 personnes infectées au Mexique pour le moment. Actuellement, les frontières avec le Guatemala, El Salvador et le Honduras sont fermées.
La directrice d’Amnesty International pour les Amériques, Erika Guevara-Rosas, a indiqué que les autorités mexicaines devraient libérer les migrants pour les protéger de l’urgence sanitaire.
Beaucoup de migrants qui quittent leur pays d’origine pour fuir la violence et la pauvreté traversent le Mexique pour tenter de rejoindre les États-Unis. Des milliers d’entre eux sont piégés sur le territoire mexicain en raison de la crise provoquée par le coronavirus.
Pour sa part, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a averti que les migrants sont confrontés à une situation particulièrement vulnérable en raison de la pandémie, une “situation exceptionnelle sans précédent”.
Pour le chef de la délégation régionale du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour le Mexique et l’Amérique centrale, Jordi Raich, les migrants, les détenus, les proches des personnes disparues et les communautés touchées par la violence constituent des groupes vulnérables à la contagion.
Ainsi, il a expliqué que ces groupes présentent des difficultés d’accès aux soins de santé, l’impossibilité d’appliquer strictement les mesures sanitaires et d’isolement, la séparation des familles et les mécanismes de protection en raison de la fermeture des frontières.
“Il est important de souligner que la présence de migrants ne génère pas un risque plus élevé de contagion, ils sont exposés au virus de la même manière que les ressortissants de n’importe quel pays”, a déclaré Raich dans le but d’éviter toute stigmatisation.
Pour cette raison, le CICR a lancé une campagne sous la devise «Humanidad que alivia» en solidarité avec les défis auxquels sont confrontés des milliers de personnes qui sont forcées de laisser leur vie derrière elles et de se lancer sur une route migratoire dangereuse, telle et comme l’organisation l’a indiqué dans une déclaration.
En ce sens, il a appelé “les pays à assumer les responsabilités et la protection des personnes en déplacement sur leur territoire et de leurs ressortissants nationaux, garantissant le respect de tous les protocoles de protection et de prévention prévus pour empêcher la propagation du virus. “
La coordinatrice des migrations du CICR, Lorena Guzmán, a souligné l’importance d’une “coordination entre les autorités des deux côtés de la frontière dans un esprit de solidarité plutôt que de délégation de responsabilités, afin d’identifier les options d’hébergement, détection et test des capacités et confinement en cas d’infection d’un individu ou d’un groupe de migrants par Covid-19 “.
Des soldats US envoyés en renfort à la frontière avec le Mexique
Le Pentagone va envoyer environ 500 soldats à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique afin d’assister les agents fédéraux frontaliers sur fond de crise sanitaire due au coronavirus, a appris mardi Reuters de trois représentants américains.
Ces sources ont précisé que le Pentagone avait approuvé une demande en ce sens effectuée par le département de la Sécurité intérieure.
Quelque 5.000 soldats en moyenne sont d’ores et déjà stationnés à la frontière Sud des Etats-Unis pour aider la police aux frontières à effectuer des missions n’étant pas liées au maintient de l’ordre.
Le Mexique a déclaré lundi l’état d’urgence sanitaire et imposé des mesures plus strictes pour lutter contre la propagation du coronavirus, qui a contaminé plus de 1.000 personnes dans le pays.
L’administration Trump craint que le coronavirus incite davantage de migrants illégaux à tenter de rejoindre les Etats-Unis, alors que la pandémie affecte une économie mexicaine déjà en difficulté, a déclaré l’un des représentants, s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Au nord du Mexique, à la frontière avec les États-Unis, des dizaines de milliers de migrants sont bloqués dans les villes frontalières mexicaines depuis des mois, en attente d’une réponse à leur demande d’asile aux États-Unis. Une situation qui risque de durer puisque la frontière vient d’être fermée en raison de l’épidémie de coronavirus.
Source – Agences