Des centaines de personnes ont manifesté à Mexico ce 5 juillet, aux cris de « dehors les gringos » pour dénoncer l’augmentation des loyers dans certains quartiers de la capitale mexicaine, provoquée selon elles par l’afflux de résidents étrangers, notamment des Américains.
« Le logement est un droit, pas une marchandise », ont clamé les protestataires, en majorité des jeunes, brandissant des pancartes, vendredi 5 juillet, à Mexico.
Depuis la pandémie de Covid-19 en 2020, plusieurs quartiers de la capitale tels que le très bohème Roma-Condesa ont vu s’installer quantité d’étrangers, notamment venus des États-Unis pour travailler à distance dans une ville plus abordable.
Mais leur arrivée a tiré les loyers vers le haut, poussant les locaux à déménager dans des zones moins chères.
« Le Mexique aux Mexicains », « Paie tes impôts, apprends l’espagnol, respecte ma culture », « Dehors les gringos », ont encore scandé les manifestants, usant de ce terme péjoratif pour désigner les étrangers blancs, en particulier des États-Unis.
Mariana, manifestante de 20 ans, a pris part au rassemblement : « Pour moi, cela va être impossible, honnêtement. Même si j’ai encore le rêve de vouloir un appartement où je peux vivre seul, cela va vraiment être difficile à cause des prix. »
« Il y a toujours moyen de négocier »
En fin de mobilisation, des hommes cagoulés ont brisé des vitrines, cassé du mobilier de restaurants et pillé une boutique de vêtements, en plus d’avoir recouvert les murs de tags.
Selon le secrétaire du gouvernement de la ville, César Cravioto, 15 commerces et quelques infrastructures publiques ont été endommagées. Sur la chaîne Milenio, il a condamné des actes et discours « xénophobes », semblables à ceux subis par les Mexicains dans d’autres pays.
« Nous sommes une ville aux bras ouverts », a-t-il affirmé, assurant qu’« il y a toujours moyen de négocier ».
Il s’agit du plus important rassemblement contre la « gentrification » dans la capitale du Mexique, pays qui accueille 20 % des expatriés recensés en 2023 par l’Association des Américains de l’étranger.
Et il intervient alors que, côté États-Unis, le président Donald Trump a encore durci sa rhétorique contre les migrants et engagé une politique d’expulsion massive de personnes sans-papiers.
Source – Agences
