Droits de douane…le point sur les taxes de Donald Trump

Le président Donald Trump, à l’issue d’une rencontre avec la présidente de la Commission européenne ce dimanche 27 juillet, Ursula von der Leyen, à Turnberry, en Ecosse, a annoncé un accord sur des droits de douane de 15 % entre l’Union Européenne et les Etats-Unis. Qu’en est il avec le Mexique?

Dans le cadre de cet accord, Donald Trump a annoncé des investissements massifs de l’UE aux Etats-Unis : « L’Union européenne va accepter d’acheter aux Etats-Unis pour 750 milliards de dollars d’énergie. Ils vont accepter d’investir aux Etats-Unis 600 milliards de dollars de plus que ce qu’ils investissent déjà. »

En contrepartie, des surtaxes douanières de 15% ne seront pas majorées entre les deux puissances. Mais surtout des secteurs en sont exclus comme les spiritueux au grand soulagement des producteurs français comme pour les revendeurs expatriés. Mais les USA ne sont pas engagés sur un volume d’importations européennes.

Jusqu’au retour au pouvoir de Donald Trump, les droits de douane étaient marqués par un niveau de droits de douane américains bien moins élevés, de 4,8 % en moyenne. Dans les faits, le taux effectif appliqué par les États-Unis aux marchandises européennes se monte donc déjà actuellement à près de 15 %, si l’on additionne la surtaxe de 10 % d’ores et déjà appliquée par le gouvernement américain et le taux de 4,8 % préexistant.

L’UE est actuellement soumise à une taxe de 25 % sur les voitures, de 50 % sur l’acier et l’aluminium, ainsi qu’à des droits de douane généraux de 10 %. En principe, les barrières douanières sont payées par l’importateur, c’est-à-dire par l’entreprise qui achètera le produit européen. Le consommateur ne la paiera pas directement, mais il est fort probable que les entreprises – qui assument actuellement le surcoût – vont en répercuter une partie significative sur les prix payés par les ménages américains.

Depuis début avril et la présentation des droits de douane improprement dénommés « réciproques » par le président américain, l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis sont concernés par une surtaxe de 10%. Elle doit être plus élevée pour les principaux partenaires commerciaux, en particulier ceux avec qui Washington estime avoir un déficit commercial.

Après avoir annoncé des droits de douane allant jusqu’à 50% pour plus de 80 pays, Donald Trump les a mis en pause, une première fois jusqu’au 9 juillet puis jusqu’au 1er août, le temps de négocier des accords commerciaux. Six ont cependant été signés jusqu’ici, avec le Royaume-Uni, le Vietnam, l’Indonésie, les Philippines, le Japon et l’Union européenne (UE), avec à la clé des droits de douane spécifiques entre 15% et 20%, moins élevés que ceux annoncés début avril pour ces pays.

Premières cibles de Donald Trump, les deux voisins des Etats-Unis sont accusés de ne pas suffisamment lutter contre l’immigration clandestine et le trafic de fentanyl, un puissant opioïde cause d’une grave crise sanitaire dans le pays. Ils sont visés par 25% de droits de douane, qui ne s’appliquent cependant qu’aux produits qui ne sont pas sous le régime de l’accord de libre-échange entre les trois pays (ACEUM), soit une minorité des produits entrant aux Etats-Unis.

Le président américain a menacé de porter ces surtaxes à 35% pour les produits canadiens et 30% pour ceux venant du Mexique, frustré de ne pas voir les négociations commerciales avancer comme il le souhaite.

Invoquant la sécurité nationale à chaque fois, Donald Trump a décidé de protéger un certain nombre de secteurs de l’industrie américaine, avec une surtaxe spécifique pour les produits étrangers vendus aux Etats-Unis. C’est le cas de l’automobile, désormais taxée à 25%, à l’exception des voitures provenant du Japon, qui ne se voient imposer que 15%, et même 10% pour les 100.000 premières voitures en provenance du Royaume-Uni.

L’acier et l’aluminium américains sont de leur côté protégés par 50% de droits de douane sur les produits concurrents entrant dans le pays, même provenant du Canada et du Mexique. Et d’autres sont à venir : produits pharmaceutiques, semiconducteurs, cuivre, panneaux solaires ou minerais critiques sont en cours de procédure.

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