Pas touche à nos contrats ! Le président de la Chambre franco-mexicaine de commerce et d’industrie, Alfred Rodríguez regrette le conflit diplomatique entre la France et le Mexique. Il assure que les échanges entre les deux pays ne sont pas et ne seront pas affectés par l’affaire Cassez.
En plein conflit diplomatique entre la France et le Mexique après la confirmation de la sentence de Florence Cassez, les entrepreneurs français au Mexique se veulent rassurants.
Au cours d’un entretien accordé au Grand Journal du Mexique dans le cadre d’une rencontre générale avec la presse, Alfred Rodríguez, président de la Chambre franco-mexicaine de commerce et d’industrie (CFMCI) dit « regretter la situation compliquée » que vivent la France et le Mexique à cause de l’affaire Florence Cassez.
En effet après la confirmation de la sentence de 60 ans de prison par un tribunal mexicain, la France a décidé de dédier l’Année du Mexique en France (300 évènements !) à la jeune femme emprisonnée malgré un procès truffé d’incohérences.
En retour, le Mexique refuse de payer sa part dans l’organisation de l’année du Mexique. Après une montée en puissance des attaques des deux côtés de l’Atlantique, la situation semble bloquée. Et c’est dans ce contexte que les entrepreneurs français au Mexique, qui représentent 90 000 emplois, selon la CFMCI, veulent calmer le jeu.
L’amitié franco mexicaine est également une affaire de gros sous ! Dernièrement, on a appris que l’entreprise Alsthom pourrait délocaliser une partie de ses activités au Mexique, tandis que des marchands d’armes comme Eurocopter (par ailleurs sponsor de l’Année du Mexique en France) ont des contrats clés avec le gouvernement mexicain.
Conséquence, les entrepreneurs français au Mexique appellent au calme: « Nous appelons les deux gouvernements à de meilleurs négociations pour retrouver le climat de confiance que nous avons toujours connu », a déclaré Alfred Rodríguez.
Le Grand Journal du Mexique : Le Mexique a-t-il annulé des contrats par mesure de rétorsion contre la France ?
Alfred Rodríguez : Non, il n’y a aucune annulation de contrats. Par ailleurs, l’année du Mexique en France augmente nos actions. Et elle n’a pas été annulée. En septembre nous emmenons 20 entreprises mexicaines en France, dans le domaine de la confection. Et en novembre nous allons faire venir en France plus de 60 entreprises mexicaines, tous secteurs confondus. Cela se fera, avec ou sans la bannière de l’Année du Mexique en France !
LGJ : Les entrepreneurs français ici au Mexique ne peuvent pourtant pas ignorer les problèmes judiciaires, sociaux et politiques du pays. Le documentaire Presunto Culpable est alarmant…
A.R. : Nous ne les ignorons pas, l’insécurité nous préoccupe. Mais nous ne sommes « que » des entrepreneurs, ce n’est pas notre domaine ! Nous n’avons pas à porter de jugement sur le système politique et juridique mexicain. Celui qui n’est pas satisfait de la situation au Mexique peut s’en aller…
LGJ : Affaire Cassez, Moreaux, Dion… Il y a quand même de quoi avoir des craintes contre le système judiciaire mexicain lorsqu’on est un entrepreneur expatrié. En avez-vous parlé avec le gouvernement mexicain ?
A.R : Nous avons rencontré la Procuraduría General de la República (PGR) et la Secretaría de Seguridad Pública pour créer un séminaire auquel participeront 24 chambres de commerces binationales, dont celle des Etats-Unis. L’idée est de voir comment nous pouvons coopérer avec le gouvernement dans son combat contre l’insécurité. C’est un thème qui nous intéresse. Ce séminaire, dont la date n’est pas encore fixée, consistera surtout en des conseils pratiques à destination des entrepreneurs. /