Donald Trump a ordonné l’envoi immédiat de la Garde nationale, corps de réserve de l’armée américaine, à la frontière avec le Mexique pour contenir l’immigration clandestine, a annoncé mercredi son administration.
Le président des Etats-Unis a ordonné « le déploiement de la Garde nationale à la frontière sud-ouest pour aider les services des gardes-frontières », a déclaré Kirstjen Nielsen, secrétaire à la Sécurité intérieure. « Nous espérons que ce déploiement débute immédiatement », a-t-elle ajouté. La Garde nationale est intervenue à la frontière en 2010, sur ordre de Barack Obama, ainsi qu’en 2006-2008 sous George W. Bush. « La menace est réelle », a assuré Kirstjen Nielsen pour expliquer cette décision, mettant en exergue « des niveaux inacceptables de trafic de drogue, de dangereux gangs et d’immigration illégale (…) à notre frontière sud ». « Il est temps d’agir », a-t-elle encore ajouté.
Depuis plusieurs jours, Donald Trump fait monter la pression sur le Mexique et le Congrès américain pour qu’ils agissent chacun afin d’empêcher l’arrivée de clandestins aux Etats-Unis. Ce regain d’intérêt de la part du président américain a été déclenché par les images d’une caravane de migrants d’Amérique centrale, principalement Honduriens, déterminés à rejoindre les Etats-Unis et se trouvant pour l’instant dans le sud du Mexique. « Jusqu’à ce que nous ayons un mur et une sécurité adéquate, nous allons protéger notre frontière avec notre armée », avait lancé Donald Trump mardi.
La caravane de migrants renonce à rejoindre la frontière avec les Etats-Unis
Cette perspective agaçait Donald Trump. Il avait vivement reproché ces derniers jours au Mexique de laisser plus de mille migrants d’Amérique centrale progresser vers les États-Unis.
La caravane de plus de mille migrants d’Amérique centrale qui traversait le Mexique vers les Etats-Unis afin d’y entrer clandestinement, une perspective qui agaçait Donald Trump, a renoncé à son projet, a annoncé mercredi l’ONG Peuple sans frontières qui l’encadrait. « Notre travail va se terminer à Mexico », à déclaré Irineo Mujica, le responsable de cette ONG, tout en soulignant que les personnes qui voudraient continuer jusqu’à la frontière devraient « le faire par leurs propres moyens ».
Pour dénoncer le sort des migrants. Partie le 25 mars de Tapachula, à la frontière du Guatemala, cette caravane qui inclut des femmes, des enfants et des personnes âgées se trouve depuis le début de la semaine à Matias Romero, au coeur d’une région montagneuse de l’Etat d’Oaxaca (sud). Cette ONG organise depuis 2010 le même type de caravane pour dénoncer le sort des migrants qui traversent le Mexique en proie à de nombreux dangers, allant des cartels de la drogue qui les kidnappent ou les tuent aux autorités qui les rançonnent. Mais elle reconnaît avoir été dépassée par la taille de cette caravane cette année.
Trump hors de ses gonds. Sur les 1.500 qui la composaient à l’origine, un peu plus de 300 personnes ont préféré prendre le train de marchandises « La Bestia » en direction du Nord. « Il y a trop d’enfants qui voyagent, 450 environ, il y a de nombreux bébés et monter dans le train, comme on le faisait avant, serait une folie », a expliqué Irineo Mujica. Le président américain Donald Trump, apparemment mis hors de ses gonds par les images des migrants, tweete depuis dimanche sur les clandestins et le Mexique.
Article du 3 avril 2018 – Trump veut déployer l’armée à la frontière avec le Mexique !
Le président américain Donald Trump a dit mardi vouloir déployer l’armée américaine à la frontière avec le Mexique, ce qui constituerait selon lui « un grand pas ». Dans le sud du Mexique, la caravane de migrants poursuit sa progression et met Trump en colère !
« Nous allons protéger notre frontière avec notre armée », a déclaré Donald Trump lors d’une rencontre avec des dirigeants des pays baltes, cultivant son image de fermeté sur l’immigration avec une nouvelle diatribe contre son prédécesseur Barack Obama, « qui a fait des changements ayant tout simplement conduit à une absence de frontière ».
« Nous avons besoin d’un mur qui mesure 1.100/1.300 kilomètres ». Donald Trump a vivement reproché ces derniers jours au Mexique de laisser plus de mille migrants d’Amérique centrale progresser vers les États-Unis, où beaucoup espèrent demander l’asile. Il a estimé que cette « caravane » légitimait la construction du mur qu’il réclame à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. « Si elle atteint notre frontière, nos lois sont si faibles et si pathétiques (…) c’est comme si nous n’avions pas de frontière », a jugé mardi le président américain. « Nous avons besoin d’un mur qui mesure 1.100/1.300 kilomètres » le long de la frontière, a-t-il ajouté.
Ce type d’opération « a déjà eu lieu ». Interrogé par l’AFP, le Pentagone a indiqué qu’il n’était pas au courant d’un déploiement militaire à la frontière, mais que ce type d’opération avait déjà eu lieu par le passé.
Article du mardi 3 avril 2018 – Dans le sud du Mexique, la caravane de migrants poursuit sa progression et met Trump en colère !
Plus de mille migrants d’Amérique centrale poursuivaient mardi leur progression, dans le sud du Mexique, vers les Etats-Unis afin d’y entrer clandestinement, une perspective qui agace Donald Trump, auteur d’une nouvelle salve de tweets.
Femmes, enfants, personnes âgées, familles d’une vingtaine de personnes: la caravane, qui se déplace surtout en autocar, se trouvait depuis le début de la semaine à Matias Romero, au coeur d’une région montagneuse de l’Etat d’Oaxaca.
Par grappes, ils ont passé la nuit dans des parcs et un terrain de sport, dormant sur des couvertures à même le sol, entourés de sacs en plastique et de valises. Lundi, une quarantaine d’enfants s’amusaient autour d’une piñata, figurine en carton multicolore qui libère bonbons et fruits quand on la brise.
La main sur le coeur, des centaines de ces migrants, Honduriens pour la plupart, ont entonné leur hymne national pour se donner du courage.
Leur objectif est de passer aux Etats-Unis, mais ils veulent d’abord atteindre Puebla (centre), où des experts doivent les conseiller sur la meilleure façon de demander l’asile ou le statut de réfugié. 80 % d’entre eux viennent du Honduras, les autres du Guatemala, du Salvador et du Nicaragua, a indiqué à l’AFP Rodrigo Abeja, l’un des leaders du groupe.
Un dialogue semble s’être installé entre les militants des droits de l’homme et les autorités migratoires mexicaines (INM). « Aujourd’hui (lundi), nous avons rencontré la délégation de l’INM qui a proposé certaines mesures, comme des visas humanitaires ou des permis de libre circulation », a déclaré à l’AFP un membre de l’ONG Coordination des peuples sans frontières. Les visas humanitaires d’un an renouvelable sont réservés aux personnes voyageant avec des mineurs, malades ou aux femmes enceintes.
Il affirme avoir reçu des menaces depuis que les images de la caravane ont été diffusées dans les médias américains. « On nous appelle sur nos portables, on nous envoie des messages menaçants, avec des menaces de mort parfois. C’est le secteur raciste des Etats-Unis ».
« Elle ferait mieux d’être stoppée »
Le président américain, apparemment mis hors de ses gonds par les images des migrants, tweete depuis dimanche sur les clandestins et le Mexique. « La grande caravane de Honduriens, qui traverse actuellement le Mexique en direction de notre frontière, où nos lois d’immigration sont faibles, ferait mieux d’être stoppée avant d’arriver ici », a prévenu mardi M. Trump, qui reproche au Mexique son inaction.
« La vache (à lait) de l’Alena est en jeu, autant que l’aide (américaine) au Honduras et aux pays qui permettent cela. Le Congrès DOIT AGIR TOUT DE SUITE », a-t-il ajouté.
L’administration Trump accuse le traité de libre-échange nord-américain (Alena), en vigueur depuis 1994, d’avoir détruit l’emploi aux Etats-Unis. Elle juge l’Alena, en cours de renégociation depuis août 2017, responsable des délocalisations des constructeurs automobiles américains vers le Mexique où le coût salarial est moins élevé.
Les discussions en vue de renégocier l’Alena pourraient reprendre cette semaine à Washington, selon des sources concordantes. La caravane « Viacrucis Migrante 2018 » est partie le 25 mars de Tapachula, à la frontière du Guatemala. Sur les 1.500 qui la composaient à l’origine, un peu plus de 300 personnes ont préféré prendre le train de marchandises « La Bestia » en direction du Nord.
Les autorités mexicaines n’ont pas fait obstacle à sa progression, même si la rencontre avec l’INM avait des allures de mise en garde, selon le membre de l’ONG. « Ils nous disent +Divisez-vous, soyez toujours moins nombreux+. C’est à cause de Trump, il y a beaucoup de pression sur le Mexique. Ils nous ont laissé entendre que si (la caravane) continuait à avoir la même taille et à être suivie par les médias, ils pourraient prendre des mesures ».
Mardi, l’INM devait mettre en place, avec les autorités consulaires de pays d’Amérique centrale, un bureau pour faciliter les démarches administratives des migrants à Salina Cruz, dans le même Etat de Oaxaca, selon lui.
Source – Agences