La tension se fait de plus en plus vive au Mexique à l’approche des élections du 1er Juillet prochain. Deux responsables politiques ont été tués ce week-end dans l’Etat mexicain de Chihuahua, frontalier des Etats-Unis, portant à cinq le nombre de politiciens tués en une semaine au Mexique à l’approche des élections générales du 1er juillet.
Retrouvé dans le coffre de sa voiture
Le cadavre d’Eduardo Aragon, dirigeant du parti conservateur Encuentro Social, porté disparu depuis vendredi, a été retrouvé dimanche matin menotté et criblé de balles dans le coffre de sa voiture, sur une route de l’Etat de Chihuahua, selon la police mexicaine.
Quelques heures plus tard, des coups de téléphone anonymes faisaient état d’hommes armés ouvrant le feu et incendiant des maisons et des magasins de la petite ville d’Ignacio Zaragoza, dans le même Etat de Chihuahua.
Plusieurs maisons incendiés
Les forces de police ont découvert trois cadavres dans les ruines de six villas et magasins incendiés, et, dans un cours d’eau voisin, le cadavre de Liliana García, candidate pour le Parti de la Révolution démocratique (PRD, gauche, troisième formation au congrès national) à la mairie d’Ignacio Zaragoza. Parmi les maisons incendiées, figurent celles de deux responsables du PRD, a expliqué la police.
Dans l’après-midi, les cadavres de quatre personnes, dont une femme, ont été découverts par les policiers dans un véhicule incendié dans la municipalité de Gomez Farias, toujours dans l’Etat de Chihuahua.
Tensions à l’approche des scrutins
Les violences politiques se multiplient au Mexique à l’approche des scrutins du 1er juillet qui verront l’élection du président pour un mandat de six ans, le renouvellement du parlement bicaméral, ainsi que diverses élections locales.
Vendredi, la police avait retrouvé le cadavre d’Addiel Zermann Miguel, 39 ans, candidat d’Encuentro Social à Tenango del Aire, dans l’Etat de México, et, la veille, celui d’Alejandro Gonzalez Ramos, maire conservateur de Pacula, dans l’Etat d’Hidalgo, abattu par balles au volant de sa voiture.
Le dimanche précédent, c’est le maire Jilotlan de los Dolores, au Jalisco, dans l’ouest du pays,candidat à sa propre succession au nom du Mouvement citoyen, qui avait été tué par balles.
Article du 18 mars 2018
Les cartels de drogue tentent d’influencer les élections prévues en juillet prochain au Mexique, a affirmé le ministre de l’Intérieur Alfonso Navarrete.
« Il y a des signaux d’alerte, des tentatives dans plusieurs régions du pays », a admis le ministre, interrogé par des journalistes sur les pressions que subissaient certains candidats de la part du crime organisé. Le ministre a notamment mentionné la localité de Chilapa, dans l’Etat de Guerrero (sud), l’un des Etats les plus violents du pays, où « il y a eu des tentatives d’obliger certains candidats (…) à faire allégeance à un groupe criminel ».
« Nous n’allons pas le permettre », a assuré le ministre.
En juillet prochain, les Mexicains éliront leur nouveau président et vont renouveler les sièges des députés et de certains élus locaux. Deux des principaux candidats à l’élection présidentielle, José Antonio Meade du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, droite), et Ricardo Anaya candidat d’une alliance entre le Parti action nationale (PAN, conservateur) et deux partis de gauche, ont exprimé leur préoccupation devant une possible infiltration des cartels de drogue dans la campagne.
Le vétéran de gauche et actuel favori des sondages, Andres Manuel Lopez Obrador, a cependant lui assuré qu’il ne voyait aucun signe d’ingérence du crime organisé. Lopez Obrador a déclenché une vive polémique il y a quelques mois en indiquant qu’il n’écartait pas la possibilité de proposer une amnistie aux criminels pour faire diminuer les violences liées au narcotrafic. Selon l’association nationale des maires, plus de 100 maires, ou anciens maires, ont été assassinés par des groupes criminels depuis 2006.
Vendredi, Gustavo Martin Gomez Alvarez, un candidat aux municipales dans la localité de Francisco Z. Mena, dans l’Etat de Puebla (centre), a été abattu de onze balles dans un restaurant de cet Etat. Quelques heures plus tôt, le secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA), Luis Almagro, avait averti que la violence politique avait atteint des niveaux « absolument inacceptables » au Mexique.
Sources – Agences