Le Mexique construira SEUL sa nouvelle raffinerie ! (AMLO)

Le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, a annoncé jeudi que l’appel d’offres international lancé pour la construction d’une raffinerie au Mexique n’avait pas abouti et que la compagnie publique Pemex, associée au ministère de l’Énergie, se chargerait de mener à bien ce projet.

L’entreprise française Technip, l’américaine KBR et les deux consortiums Bechtel-Techint (États-Unis, Italie, Argentine) et WorleyParsons-Jacobs (Australie, États-Unis) avaient répondu à cet appel d’offres.

Ils ont été écartés pour des raisons de coût et de délais, a expliqué le président de gauche lors de sa conférence de presse quotidienne au palais national. « Ils demandaient beaucoup, au-delà des 8 milliards de dollars, et aussi en matière de délai de construction » a précisé M. Lopez Obrador.

Le gouvernement mexicain avait imposé un délai maximum de trois ans pour que cette raffinerie soit opérationnelle, afin de réduire les importations d’essence et renforcer la « souveraineté énergétique » du pays.

Selon le président mexicain, recourir à ce « plan B » « est une bonne nouvelle ». « La construction doit démarrer le 2 juin, 100 000 emplois vont être créés et elle se terminera en mai 2022 », a-t-il promis.

Pemex compte six raffineries dans le pays qui, faute d’investissement, opèrent seulement à 30% de leur capacité, obligeant le pays à importer près de 70% de son carburant.

La nouvelle usine doit être construite à Dos Bocas, dans l’État de Tabasco (sud), et raffiner 340 000 barils de pétrole brut par jour.

« Impossible »: répondent les experts internationaux

« Ça me paraît irresponsable, c’est une improvisation totale, ils ne vont pas y arriver » a commenté David Shields, consultant en matière énergétique. « Une raffinerie nécessite un haut niveau de compétence dans sa conception » a-t-il rappelé.

Miriam Grunstein, experte en matière énergétique auprès du Barker Institute, qualifie la décision de M. Lopez Obrador de « déconcertante » et considère que construire cette raffinerie avec 8 milliards de dollars « ne sera pas suffisant ». « Ce n’est vraiment pas le moment d’investir dans une raffinerie, elles sont chères, agressives pour l’environnement et ont un coût social très élevé » estime l’experte.

Miser sur « les combustibles fossiles, c’est aller contre la planète, la vie, la santé de nos citoyens » avait critiqué la semaine dernière le secrétaire général de l’OCDE, le Mexicain José Angel Gurria.

Pemex, dont la dette dépasse les 100 milliards de dollars, a enregistré une perte de 1,8 milliard de dollars au premier trimestre 2019, replongeant dans le rouge malgré le renflouement de l’État mexicain.

M. Lopez Obrador avait qualifié de « farce » la réforme énergétique de son prédécesseur, Enrique Pena Nieto, qui a mis fin en 2014 au monopole, vieux de près de 80 ans, de Pemex pour ouvrir le marché à des investisseurs privés, notamment internationaux.

Source – Agences

LesFrancais.Press
TV5mondeplus.com