Le président défend un accord avec la Russie et critique Washington !

Le président du Mexique a justifié un accord de coopération spatiale avec la Russie et critiqué, par ailleurs, une « rencontre historique » sur la sécurité annoncée par les États-Unis avec l’un des 32 États du Mexique les plus frappés par la narco-violence.

Le Mexique et la Russie ont signé en septembre 2021 un « accord sur la coopération, l’exploration et l’utilisation de l’espace […] à des fins pacifiques ».

Cet accord a refait parler de lui la semaine dernière quand l’ambassade de Russie à Mexico a affirmé qu’il permettait le déploiement de satellites russes au Mexique, qui partage plus de 3000 km de frontière avec les États-Unis.

« L’accord prévoit, entre autres choses, la possible installation de stations Glonass (NDLR : système global de navigation satellitaire russe) en territoire mexicain. Cependant, cela ne peut se faire que si les deux parties signent un accord complémentaire », a écrit l’ambassade russe sur sa page Facebook.

« Le système satellitaire Glonass ne sera pas installé au Mexique », avait démenti samedi le ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard sur Twitter.

L’accord a été signé « avant la guerre entre la Russie et l’Ukraine », a déclaré lundi le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador, niant que cet accord allait servir à « espionner l’espace aérien mexicain et d’Amérique du Nord ».

« Ces accords sont signés avec tous les pays et ils n’ont pas pour but d’espionner quiconque », a-t-il affirmé lors de sa conférence de presse quotidienne.

Le président de gauche a répété que le Mexique s’en tient à une « politique de neutralité » dans le conflit provoqué par l’invasion russe en Ukraine, souhaitant « une solution pacifique ».

Il a également jugé illégale la collaboration en matière de sécurité annoncée la semaine dernière par l’ambassadeur des États-Unis au Mexique avec l’État du Zacatecas.

L’ambassadeur Ken Salazar avait mentionné une « réunion historique » entre les autorités du Zacatecas et des agences américaines dont le FBI et la DEA (antidrogue), « le tout dans le respect de la souveraineté du Mexique et du Zacatecas ».

L’ambassadeur avait annoncé des actions avec le secteur de la sécurité et de la justice au Zacatecas, verrou stratégique sur la route de la drogue vers les États-Unis.

« La Constitution interdit expressément que les gouvernements des 32 États passent des conventions avec des gouvernements étrangers », a déclaré le président mexicain.

Cet accord est-il illégal ? « Oui », a répondu M. Lopez Obrador, assurant pour autant ne pas vouloir de « scandale » avec les États-Unis, débouché d’environ 80 % des exportations mexicaines. « Nous devons agir avec discernement, et ne pas nous disputer, chercher de bonnes relations ».

Source – Agences

 

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