Le président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, a annoncé ce dimanche que les premières doses du vaccin COVID-19 à fabriquer dans le pays pourraient être prêtes pour le premier trimestre de l’année prochaine.
López Obrador a déclaré qu ‘ »il y a une grande probabilité que ce vaccin soit efficace » et a fixé le mois de novembre comme une date « très probable » pour les premiers résultats du vaccin à fabriquer au Mexique et en Argentine après l’accord conclu avec l’Université d’Oxford et la société pharmaceutique britannique AstraZeneca, ainsi qu’avec le soutien de la Fondation Carlos Slim.
Dans le cas, a-t-il souligné, que les résultats de la phase 3 de l’expérimentation soient positifs, la Commission fédérale de protection contre les risques sanitaires (COFEPRIS) lancera «immédiatement une campagne de vaccination universelle et gratuite».
« On pense que nous pourrons utiliser ce vaccin au premier trimestre de l’année prochaine, avec un plan national de vaccination, il sera universel, c’est-à-dire à la portée de tous », a souligné le président dans son habituelle apparition dominicale depuis le Palais National via les réseaux sociaux.
Le Président du Mexique prêt à tester le vaccin russe Spoutnik V s’il est efficace
Par ailleurs, Andres Manuel Obrador, a déclaré s’être entretenu avec ses collègues russe, chinois et américain au sujet de leurs vaccins contre le coronavirus et être prêt à utiliser celui de la Russie si son efficacité est démontrée, car «il n’y a pas de place pour l’idéologie» dans les questions de santé.
Après que le président philippin ait exprimé sa volonté de se faire inoculer le vaccin russe Spoutnik V, son homologue mexicain, Andres Manuel Obrador, a déclaré être prêt à le tester si son efficacité est prouvée.
Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue ce 17 août, le dirigeant du Mexique a souligné l’intention du gouvernement mexicain de collaborer sur les premiers vaccins conçus dans le monde qui seront enregistrés et qui démontreront leur efficacité.
Revenant sur ses récents entretiens avec les dirigeants russe, chinois et américain au sujet des vaccins contre le Covid-19, la président a affirmé:
«On continue de communiquer avec la Russie à propos du vaccin enregistré, celui qu’ils s’apprêtent à mettre en application. Il n’y a pas de place pour l’idéologie dans une affaire aussi importante que celle-ci».
Et d’ajouter: «Si la Russie ou la Chine arrivent en premier à confirmer l’efficacité de leurs vaccins pour sauver des vies, nous les contacterons immédiatement».
Plus de 20 pays intéressés
Des demandes d’un milliard de doses de la part de plus d’une vingtaine de pays ont déjà été reçues. La Russie s’est mise d’accord pour produire le vaccin dans cinq pays ayant la capacité de production de 500 millions de doses par an, a-t-il ajouté.
Une campagne de vaccination de masse sera lancée dans environ un mois, suivant le début des études post-enregistrement qui devront durer de quatre à six mois.
L’institut de recherche Gamaleya, à l’origine de ce nouveau vaccin baptisé “Spoutnik V”, ne semblait pourtant pas le plus en avance dans ce domaine : son projet de vaccin n’était qu’en phase 1 (sur trois phases de développement normalement), selon la liste de l’OMS datée du 10 août des 28 candidats-vaccins soumis à des tests cliniques.
Isabelle Imbert, chercheuse au CNRS, estime dans Le Parisien que l’annonce de Vladimir Poutine, “c’est de la com ! Promettre un vaccin aussi vite, c’est hyperdangereux”; Et elle interroge : “Ont-ils bien respecté la phase 1, de fortes doses à peu de personnes pour vérifier l’innocuité, la phase 2 lors de laquelle on injecte le sérum à plusieurs centaines de volontaires, puis la phase 3, où cette fois les tests portent sur plusieurs milliers de gens ?”.
Sur ce point, Marie-Paule Kieny apporte une nuance : pour gagner du temps dans la recherche d’un vaccin, comme actuellement contre le Covid-19, “les différentes étapes (phase 1 et 2 par exemple) peuvent être menées en parallèle plutôt que de manière successive”. Et de préciser : “Il existe dans certains pays des procédures d’homologation accélérée de vaccins, comme l’Animal Rule aux États-Unis. Les Russes peuvent avoir développé une telle procédure d’homologation.”
Quant à l’opacité des données médicales à l’origine du nouveau vaccin russe, le directeur de l’Institut Gamaleya a précisé, mercredi, que les résultats des essais cliniques seraient publiés une fois qu’ils auraient été évalués par les experts russes, selon l’agence Reuters.
Source – Agences