Des milliers de mères de disparus ont défilé lundi, jour de la fête des mères, dans plusieurs villes du Mexique pour enjoindre les autorités de retrouver leurs enfants. Aux cris de « justice », des centaines de personnes ont manifesté vendredi à Mexico pour protester contre l’accident du métro qui a fait lundi 26 morts dans la capitale mexicaine.
« Où sont nos enfants ? », s’emporte Yolanda Moran, 77 ans, venue manifester dans son fauteuil roulant, sur une avenue centrale de Mexico. « Nous, les mères, sommes ici pour rappeler aux autorités qu’elles doivent les rechercher », dit-elle à l’AFP.
Elle brandit une grande photo de son fils Dan Jeremeel Fernandez, disparu le 19 décembre 2008 à Torreon, dans le Coahuila (nord), à l’âge de 35 ans. Vêtue de blanc et tenant une rose blanche dans sa main, Yolanda parle de l’épuisement dont elle et son entourage souffrent.
« Nous ne vivons pas, nous survivons. Chaque année, nous devenons plus âgés, plus fatigués, plus malades », ajoute-t-elle. Une femme qui passe à côté d’elle porte un T-shirt au dos duquel on peut lire « Je ferai entendre ton nom dans le monde entier ! ». « Narcos, militaires, parquet, tous pourris ! » peut-on lire sur la banderole d’une vieille femme vêtue de noir.
« Dans l’Etat de Tamaulipas (nord), nous recensons un minimum de 100 disparus par jour, mais tous ne sont pas comptabilisés par crainte de représailles », crie dans un porte-voix Miriam Cabrera, 44 ans, mère de Romel Cabrera, disparu le 28 juin 2015 à Reynosa Tamaulipas.
À côté d’elle, Patricia Springton pleure et caresse des photos de son jeune fils, de son mari, de sa belle-soeur et de sa nièce, dont elle est sans nouvelles depuis le 14 juillet 2010, date à laquelle ils sont partis en vacances à Nuevo Laredo, dans le Tamaulipas.
Le président Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO) « dans sa campagne a fait de nombreuses promesses de soutien et il n’a jamais vraiment donné suite », dit-elle en haussant la voix. Les mères s’étaient rassemblées devant le Palais national pour demander à AMLO d’opposer son veto à une proposition de réforme de loi qui limite, selon eux, l’accès aux procédures de justice en cas de disparition.
Depuis la fin de l’année 2006, lorsque le gouvernement a lancé une offensive militaire antidrogue controversée, et jusqu’en décembre de l’année dernière, le Mexique comptabilise 80.500 personnes disparues, selon les chiffres officiels.
En outre, depuis le début de l’opération jusqu’à ce jour, plus de 300.000 personnes ont été tuées, toujours selon des chiffres officiels qui ne précisent pas combien de victimes sont le résultat de la guerre contre les mafias.
Trois frères et sœur– deux hommes et une femme âgés de 24, 29 et 32 ans — qui ont été emmenés de chez eux par des trafiquants de drogues présumés vendredi soir dans la ville de Guadalajara ont été retrouvés morts, a indiqué lundi le parquet.
Les assaillants sont des membres présumés du cartel local de Nueva Generación, car au moins l’un d’entre eux portait les initiales de ce groupe criminel sur ses vêtements, a-t-on ajouté de source judiciaire. L’accusation exclut qu’il puisse s’agir d’un enlèvement puisqu’aucune rançon n’a été demandée et que les agresseurs n’ont pas établi de communication avec la famille.
Accident du métro de Mexico: des centaines de manifestants réclament justice
Mexico – Aux cris de « justice », des centaines de personnes ont manifesté vendredi à Mexico pour protester contre l’accident du métro qui a fait lundi 26 morts dans la capitale mexicaine.
Quelqu’un de connu est mort. Mais je suis ici par solidarité avec toux ceux qui sont morts (…) voila ce qui se passe par la faute de la négligence, de la corruption« , a déclaré à l’AFP Briseida Noguez, habitante de la zone où s’est produit l’accident.
Quelques altercations ont eu lieu entre manifestants et policiers, lorsque ces derniers ont tenté de les empêcher de s’approcher du lieu de la tragédie.
« C’est une honte pour la société, pour notre communauté. J’espère que toutes les personnes (impliquées dans l’accident) auront la paix et qu’ils obtiendront justice« , a déclaré Erick Medina, 21 ans, un autre riverain.
L’accident s’est produit dans la municipalité de Tláhuac, l’une des plus marginalisées et appauvries de la capitale.
Parmi les victimes, une majorité d’ouvriers et d’employés du secteur tertiaire, pour lesquels le métro était le principal moyen de transport pour se rendre au travail.
Les manifestants portaient des banderoles incriminant les politiciens de gauche qui gouvernent la capitale mexicaine depuis 1997.
L’effondrement de la ligne de métro a fait environ 80 blessés, dont une trentaine sont actuellement hospitalisés, selon un bilan fourni vendredi par la mairie. Le décès d’une des victimes hospitalisées, dans la nuit de vendredi à samedi, a porté le bilan initial de 25 morts à 26.
Source – Agences