Quatre ministres ainsi que 122 entreprises se rendent 8 jours au Mexique. Un voyage qui s’inscrit dans le cadre de la mission princière et économique emmenée par la princesse Astrid et qui fera halte dans la capitale, Mexico, ainsi que dans le poumon économique du pays, Monterrey.
Chaque région sera également représentée, respectivement par la ministre bruxelloise du Commerce extérieur Cécile Jodogne, le ministre wallon de l’Economie Pierre-Yves Jeholet et son homologue flamand Philippe Muyters.
La princesse Astrid, le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie Kris Peeters, les ministres wallon et flamand de l’Économie Pierre-Yves Jeholet et Philippe Muyters et la secrétaire d’État bruxelloise en charge du Commerce extérieur Cécile Jodogne ont rencontré le président mexicain Andrés Manuel López Obrador, lundi matin, dans le cadre de la mission économique en cours dans le pays d’Amérique latine.
«Le timing de la mission est bon car des négociations sont en cours au sujet d’un accord commercial ambitieux entre le Mexique et l’Union européenne», souligne Kris Peeters. «Cela offrira à nouveau de nombreuses opportunités pour les entreprises belges.»
La dernière mission princière au Mexique remontait à 2009. Elle avait été emmenée par l’actuel roi Philippe et ne comptait que 82 participants.
A la recherche de nouveaux partenaires
Le Mexique, qui affiche une population de 124 millions d’habitants et un taux de chômage d’à peine 3,6%, cherche de nouveaux partenaires pour compenser ses difficultés avec son voisin américain, qui représentait 80% de ses exportations en 2017.
Le pays constitue la quinzième économie mondiale, avec un PIB de plus de 1.000 milliards d’euros. En 2017, il a importé pour 37,9 milliards d’euros de produits de l’Union européenne, tandis qu’il en a exporté pour 23,9 milliards. L’Allemagne et l’Espagne sont ses principaux partenaires commerciaux sur le Vieux Continent.
Le déficit de la balance commerciale belge avec le Mexique a fortement progressé depuis cinq ans, de 369 millions à 2,3 milliards d’euros. En 2017, la Belgique a ainsi importé pour 3,63 milliards d’euros alors qu’elle n’a exporté que pour 1,26 milliard, plaçant le Mexique au 39e rang de ses clients à l’échelle mondiale. Les produits les plus demandés étaient chimiques (30,8%) et les machines et appareils (23,2%). Dans l’autre sens, la Belgique achète principalement à son hôte des voitures et du matériel de transport (47%), des minéraux (11,6%) et des instruments optiques (9,1%).
Près d’un quart des entreprises participantes à la mission sont actives dans l’alimentation et les boissons. L’ICT, les télécoms, le pharma et les biotechs sont également bien représentés. Côté politique, la princesse Astrid et les ministres auront l’occasion de rencontrer le nouveau président Andrés Manuel López Obrador. Des entretiens sont aussi prévus avec les ministres de l’Economie, du Transport ou encore de l’Agriculture.
L’industrie alimentaire belge vise une augmentation de ses exportations vers le Mexique
L’industrie alimentaire belge voit des possibilités de croissance dans ce pays, indique lundi Fevia, fédération belge de cette industrie. Une grosse vingtaine d’entreprises de l’agro-alimentaire est du voyage au Mexique, ce pays constituant actuellement le deuxième marché d’exportation d’Amérique latine pour les aliments et boissons du Plat pays.
L’an dernier, l’UE et le Mexique se sont accordés sur un nouvel accord commercial, en réalité une mise à jour des aspects commerciaux de l' »Accord global » (accord de partenariat économique, de coordination politique et de coopération) entre les deux parties. Le nouvel accord doit permettre de renforcer encore les échanges commerciaux, notamment via la suppression de diverses taxes douanières sur les produits alimentaires européens arrivés sur le marché mexicain. Ce changement devrait, entre autres, profiter aux producteurs belges.
Le secteur belge de l’alimentation espère que l’accord, qui devrait selon les attentes entrer en vigueur en 2020, poussera les exportations des viandes de poulet et porc, du fromages, du chocolat et des biscuits, entre autres. De quoi tenter de concurrencer les produits américains, selon Fevia.
L’actuel produit d’exportation phare de la Belgique, pour les Mexicains, est l’orge, utilisée sur place pour la production de bière. Comme ailleurs, le pays connait un essor des brasseries artisanales locales, et est par ailleurs le sixième producteur mondial de bière.
Toujours dans l’alimentaire, Belgapom, l’organisation qui représente le secteur belge du négoce et de la transformation des pommes de terre, a été mise en avant lundi lors de la mission économique. Elle a préparé des frites pour un évènement de presse avec des journalistes belges et mexicains. Selon Romain Cools, secrétaire général de Belgapom, le secteur constate « qu’il y a de plus en plus d’intérêt pour les frites » au Mexique, or la Belgique est « le plus gros exportateur de frites surgelées au monde ».
Des poires Belges au Mexique
Bonne nouvelle pour les fruiticulteurs de la province de Liège, très nombreux en Basse-Meuse, Hesbaye ou Pays de Herve. Et plus précisément pour ceux qui cultivent des poires. En effet, un énorme marché potentiel s’offre à eux, à savoir le Mexique ! Après quatre ans de négociations, les poires belges sont désormais autorisées à être exportées dans cet immense pays d’Amérique latine. De quoi redonner le sourire à un secteur durement touché par l’embargo russe en vigueur. Un accord a été signé lors de la mission économique emmenée par la princesse Astrid et le ministre wallon de l’Économie, Pierre-Yves Jeholet.
Sources – Agences