Oscars 2019 : « Green Book » et « Roma » dominent le palmarès (video)

La 91e édition des Oscars, qui se tenait dans la nuit de dimanche à lundi, a récompensé « Green Book » du prix du meilleur film. Alfonso Cuaron, le réalisateur de « Roma », est reparti avec trois statuettes, dont celle du meilleur réalisateur.

Soirée phare du gratin hollywoodien, les Oscars se sont tenus dans la nuit de dimanche à lundi. Au terme d’une cérémonie sans hôte et sans grande saveur, les films Green Book et Roma ont largement tiré leur épingle du jeu. Rami Malek, en Freddie Mercury dans Bohemian Rhapsody, et Olivia Colman, la reine Anne de La Favorite, ont tous les deux été distingués meilleur acteur et meilleure actrice.

Alfonso Cuaron au sommet

Grand favori avec dix nominations, dont cinq pour lui-même, Alfonso Cuaron, le réalisateur de Roma, a été bien récompensé. Par la statuette du meilleur réalisateur d’abord, la seconde du mexicain après une première en 2014 pour Gravity, mais aussi par les prix de meilleur film en langue étrangère et celui de la meilleure photographie.

Trop pressé par son tournage pour s’adjoindre l’aide d’un chef-opérateur, Alfonso Cuaron a en effet lui-même assuré ce rôle sur le tournage. Produit et distribué par Netflix, Roma, dont le beau noir et blanc est traversé de fulgurances rappelant les grandes heures de Fellini ou Bergman, raconte avec pudeur l’histoire d’une jeune gouvernante dans une famille mexicaine aisée des années 1960.

Article du 14 janvier 2019 – « Roma » : l’affront linguistique de Netflix en Espagne ! (video)

Le film du Mexicain Alfonso Cuaron est sorti en Espagne accompagné de sous-titres traduisant l’espagnol local en espagnol « neutre », provoquant une polémique des deux côtés de l’Atlantique.

Décidément le film « Roma » n’en finit pas de créer la polémique ! Après l’onde de choque raciste contre l’actrice amérindienne Yalitza Aparicio qui fait la UNE de la revue Vogue au Mexique , voici que Netflix confond l’espagnol chantant du Mexique avec celui plus « neutre » d’Espagne !

Traduire « mamá » par « madre », « ustedes » par « vosotros », « enojarse » par « enfadarse », « vengan » par « venid » ou les petites pâtisseries mexicaines « Gansitos » par les biscuits apéritifs au fromage espagnols « Ganchitos ». Et surtout fâcher un bon nombre de spectateurs et le réalisateur lui-même. Voilà, en résumé, le bilan de la décision surprenante de Netflix et des distributeurs espagnols de sous-titrer le film du Mexicain Alfonso Cuarón, Roma, de l’espagnol… à l’espagnol.Depuis qu’elle a été relayée par le quotidien El Pais, il y a une semaine, la polémique a pris de l’ampleur en Espagne où le film sacré Lion d’or au Festival de Venise, et couronné de deux Golden Globes, est à l’affiche dans cinq salles de cinéma depuis le 5 décembre 2018, et sur la plateforme Netflix qui l’a produit depuis le 14 décembre.A la mi-décembre, l’écrivain mexicain Jordi Soler a été le premier à critiquer publiquement et vivement sur Twitter la décision de sous-titrer le film avec un espagnol qui se veut « neutre », la qualifiant de « paternaliste, offensante et profondément provinciale ». Installé à Barcelone, l’auteur a vu le film en version sous-titrée au cinéma et n’a pas eu d’autres choix que de supporter les sous-titres, pour lui symbole d’une forme de « colonialisme » linguistique.

Le réalisateur Alfonso Cuaron a réagi le 8 janvier à New York où il était invité à une rétrospective de son œuvre, en estimant le sous-titrage « offensant pour le public espagnol ». « La couleur, la texture et l’empathie fonctionnent sans les sous-titres, a-t-il ajouté, visiblement contrarié, à l’agence de presse EFE. Moi j’adore voir, en tant que Mexicain, le cinéma [de l’Espagnol] Almodovar et je n’ai pas besoin de sous-titres en Mexicain pour le comprendre. »

Madeleine de Proust

La décision est d’autant plus surprenante que les Espagnols ont longtemps été bercés par l’accent mexicain. Cette prononciation chantante, c’est un peu la madeleine de Proust de tous ceux qui ont plus de 40 ans. Elle les transporte en enfance, quand la majorité des dessins animés qu’ils voyaient à la télévision étaient doublés à Mexico. A commencer par les films de Walt Disney ; ils se souviennent encore souvent du charme que cet accent donnait aux personnages de Blanche-Neige et de Cendrillon.

Source – www.lemonde.fr

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