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Sous pression de Trump, l’UE et le Mexique renforcent leurs liens commerciaux !

Une forme de riposte de l’Union européenne face au retour de Donald Trump. Ce vendredi l’UE a annoncé un accord avec le Mexique pour renforcer leur relation commerciale, notamment dans l’agriculture. Une décision qui intervient à trois jours de l’investiture du futur président américain Donald Trump, qui les a menacés de hausse des droits de douane.

L’UE et le Mexique sont déjà liés par un vaste accord politique et commercial depuis 2000. Son renforcement était en négociation depuis 2016. L’accord annoncé ce vendredi devra encore être ratifié par les deux intéressés.

« Aujourd’hui, l’Europe et le Mexique font un grand pas en avant dans leur partenariat », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. « Les exportateurs de l’UE bénéficieront de nouvelles opportunités commerciales, y compris nos agriculteurs et nos entreprises agroalimentaires », a-t-elle affirmé.

L’accord va au-delà des seuls liens commerciaux. Il entend « approfondir et élargir le dialogue politique, la coopération et les relations économiques entre l’UE et le Mexique », selon un communiqué de la Commission.

Mais il représente en particulier « un potentiel de croissance pour les exportations agroalimentaires de l’UE vers le Mexique, tout en promouvant des valeurs communes et des règles progressistes en matière de développement durable », assure l’exécutif européen. Pour mémoire, le Mexique est un importateur net de produits agroalimentaires de l’UE.

Le partenariat modernisé permettra de supprimer des droits de douane pouvant atteindre 100 % sur des produits d’exportation importants de l’UE, tels que le fromage, la volaille, le porc, les pâtes, les pommes, les confitures et marmelades, ainsi que le chocolat et le vin, a détaillé la Commission européenne. Il doit aussi étendre la protection des labels d’origine géographique des produits européens, et mettre en place des procédures simplifiées et moins coûteuses pour les exportations agroalimentaires.

Donald Trump, qui effectue lundi son retour à la Maison Blanche, a menacé Européens et Mexicains de leur infliger des droits de douane extrêmement agressifs. Il espère ainsi faire pression sur Mexico pour lutter contre le trafic de fentanyl, un puissant opiacé de synthèse. Utilisé dans le milieu médical, son usage est détourné comme drogue. De l’Union européenne, Trump attend qu’elle achète plus de pétrole et de gaz et réduise son excédent commercial avec les États-Unis.

« Malgré les menaces de droits de douane, l’UE et le Mexique renforcent leur engagement en faveur d’un commerce ouvert, équitable et fondé sur des règles », s’est réjoui auprès de l’AFP l’eurodéputé allemand Bernd Lange, président de la commission Commerce international au Parlement européen. Il y voit « une nouvelle preuve que notre politique commerciale est sur la bonne voie ».

Engluée dans la stagnation économique, l’Union européenne cherche des relais de croissance à l’étranger et multiplie les efforts pour nouer ou renforcer des partenariats internationaux. Ursula von der Leyen a notamment conclu en décembre les négociations en vue d’un accord de libre-échange controversé avec quatre pays du Mercosur: Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay. Cet accord, fortement contesté par les agriculteurs européens, notamment en France, doit encore être ratifié.

Le Mexique cherche, lui aussi, à diversifier ses partenariats commerciaux. Durant sa campagne, Donald Trump a promis qu’il augmenterait ses taxes douanières à hauteur de 25 % pour son voisin d’Amérique du Sud. Le Canada et la Chine sont aussi concernés.

La capacité des deux voisins des États-Unis « à ignorer les menaces du président élu est limitée » tant ils en dépendent, avait estimé fin novembre à l’AFP Wendy Cutler, vice-présidente de l’Asia Society Policy Institute. Mais l’analyste William Reinsch souligne que leur accord devait de toute façon être renégocié en 2026 : « C’est un coup classique de Trump, menacer et ensuite négocier ».

Source – Agences

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