Les députés mexicains ont adopté jeudi à une très large majorité la création d’une Garde nationale forte de plusieurs dizaines de milliers de militaires pour lutter contre la violence liée aux cartels de la drogue et autres délinquents.
Cette réforme constitutionnelle, voulue par le président Andres Manuel Lopez Obrador, a été approuvée par le Congrès fédéral par 463 voix contre une. Elle avait déjà été votée par le Sénat à l’unanimité la semaine dernière.
Pour entrer en vigueur, le projet doit encore être ratifié par une majorité de parlements locaux dans les 32 Etats qui composent le Mexique, et qui sont pour la plupart contrôlés par le parti Morena de M. Lopez Obrador.
La création de cette force armée s’inscrit dans une nouvelle stratégie conçue par M. Lopez Obrador pour enrayer la violence au Mexique, où 33.341 homicides ont été recensés en 2018, un record depuis que ces statistiques ont commencé à être réalisées en 1997.
Le projet initial, qui prévoyait de placer la Garde nationale sous le contrôle du ministre de la Défense, a toutefois été amendé par le Sénat après de vives critiques concernant une possible militarisation du pays. La nouvelle force dépendra finalement du secrétariat à la Sécurité.
Le nombre de meurtres au Mexique a considérablement augmenté depuis fin 2006, date à laquelle le gouvernement du président Felipe Calderon (2006-2012) avait lancé une offensive militaire controversée contre le crime organisé.
Au cours du mandat de son successeur, Enrique Pena Nieto (2012-2018), ces crimes n’ont cessé d’augmenter. Pour certains experts, cette escalade de la violence est à mettre sur le compte non seulement des luttes entre cartels de la drogue, mais aussi des dysfonctionnements des services de sécurité.
En janvier dernier, les autorités ont comptabilisé plus de 2 900 assassinats et le processus de paix ne semble pour le moment pas encore enclenché alors que l’opinion publique s’impatiente depuis l’entrée en fonctions du nouveau président du Mexique Andrès Manuel Lopez Obrador. Ce gouvernement sera jugé en grande partie sur sa capacité à enrayer un la violence dans tout le pays.
Source – Belga, La Prensa Francesa