Le Parlement a donné son feu vert à une réforme constitutionnelle qui prévoit de supprimer l’immunité présidentielle et celle des élus en général. Cette modification était demandée depuis longtemps par la société civile pour lutter contre la corruption.
“Les députés avalisent la suppression de l’immunité”, titre le site Reforma. Il s’agit de l’immunité présidentielle, mais aussi de celle de “tous les serviteurs de l’État qui en bénéficient”, précise le magazine mexicain, à savoir les élus.
Ce vote en faveur d’un amendement à la Constitution sur le statut d’immunité a rassemblé 370 voix sur les 500 députés. Jusqu’à présent, le président ne pouvait être poursuivi en justice au cours de son mandat qu’en cas de trahison à la patrie.
Dans un climat tendu de campagne électorale – les élections présidentielle, législatives et aux postes de gouverneurs se tenant le 1er juillet prochain –, cette décision a une portée symbolique, dont le parti au pouvoir, le PRI (Parti révolutionnaire institutionnel), aimerait revendiquer la paternité, commente Proceso.
“Le peuple a dû attendre des lustres”
De fait, le PRI a baptisé cette réforme “loi Meade”, du nom du candidat José Antonio Meade, leader d’un mouvement apparenté à ce parti. Ce dernier n’hésite pas à rappeler qu’il s’agit de l’une de ses propositions de campagne.
L’opposition a eu tôt fait de réagir, un député de gauche (PRD, Parti de la révolution démocratique) rappelant que :
Les Mexicains réclament à juste titre que la justice traite tous les citoyens sur un pied d’égalité, et la vérité, c’est que le peuple a dû attendre des lustres avant que le gouvernement ne prenne cette demande en compte.”
En février dernier, une marche contre la corruption des politiques au pouvoir avait rassemblé des milliers de participants à Mexico.
Source – Reforma – www.courrierinternational.com