Immigration – Pompeo est satisfait mais les centres pour migrants sont au bord de l’implosion !

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a reconnu dimanche «les progrès significatifs» du Mexique dans la lutte contre l’immigration illégale à la frontière sud des États-Unis, a déclaré le ministère mexicain des Affaires étrangères dans un communiqué.

Mike Pompeo a rencontré dimanche au Mexique son homologue Marcelo Ebrard dans le cadre d’une tournée latino-américaine qui l’a conduit notamment en Argentine, en Équateur et au Salvador.

M. Pompeo «a reconnu les progrès significatifs des opérations mexicaines, conformément à l’accord conclu le 7 juin à Washington entre les deux pays», selon le ministère mexicain des Affaires étrangères.

Le ministère des affaires étrangères américain a ensuite ajouté via un communiqué que M. Pompeo avait «remercié» M. Ebrard pour «les efforts supplémentaires» en matière de lutte contre l’immigration dont «les premières indications» montrent qu’ils «réduisent l’afflux de migrants illégaux à la frontière» entre le Mexique et les États-Unis.

En menaçant son voisin de sanctions douanières, le président américain Donald Trump a obtenu récemment que le Mexique renforce ses contrôles à la frontière, ce qui a permis de réduire les arrivées de 28% en juin. Il a également obtenu que les demandeurs d’asile attendent au Mexique que leur dossier soit traité par les tribunaux américains.

Malgré cette baisse, les postes des gardes-frontières et les centres de rétention sont totalement engorgés et les conditions de vie déplorables en leur sein font l’objet de nombreuses critiques.

Tout comme l’Union européenne permet de renvoyer les demandeurs d’asile dans le pays membre par lequel ils sont entrés dans l’UE, les lois américaines prévoient la possibilité de refuser les demandes d’asile des migrants ayant transité par un pays tiers considéré comme «sûr». Mais elles renvoient la définition des pays «sûrs» à la conclusion d’accords bilatéraux.

Le gouvernement américain presse le Mexique et d’autres pays de signer des accords en ce sens, mais se heurte à de fortes réticences.

Article du 16 juillet 2019 – Les centres pour migrants mexicains au bord de l’implosion !

VIDÉO. Les migrants qui réclament l’asile aux États-Unis doivent désormais attendre une réponse sur le sol mexicain. Conséquence : les centres sont débordés.

C’est dans l’une des 46 tentes agglutinées dans un hangar de Tijuana, au Mexique, que des dizaines de migrants attendent de résoudre leur processus de demande d’asile aux États-Unis. Seul le rire des enfants vient rompre le silence léthargique dans lequel est plongé l’endroit. À part faire la cuisine et passer le balai, il n’y a rien à faire, sauf attendre. La plupart de ces personnes sont originaires d’Amérique centrale. Elles ont fui la violence de leur pays et espèrent que les États-Unis leur accorderont le statut de réfugié.

Mais depuis qu’un accord a été conclu entre Washington et Mexico, elles doivent maintenant attendre une réponse sur le sol mexicain. « Du coup, cela signifie que les zones dédiées sont pleines », explique Jose Maria Garcia, qui dirige ce refuge, le Juventud 2000 (« Jeunesse 2000 » en français), où sont logés 150 migrants, à quelques kilomètres seulement de la grande barrière cuivrée qui sépare les deux pays. « Les gens viennent de partout et ceux qui parviennent à entrer sont renvoyés au Mexique, ce qui crée de la surpopulation. »

Et cela ne risque pas de s’arranger depuis que le gouvernement républicain de Donald Trump a annoncé lundi qu’il allait refuser les demandes d’asile déposées sur son territoire par les migrants n’ayant pas demandé le statut de réfugié au Mexique. Aux États-Unis, depuis que le protocole de protection des migrants est entré en vigueur en janvier, la situation est bien différente.

Dans la zone de San Diego, en Californie, les centres pour migrants, pleins à craquer il y a encore quelques mois, « sont en train de se vider », affirme Hugo Castro, de l’organisation de défense des migrants Border Angels (Les Anges de la frontière). « Ils les renvoient au Mexique comme on jetterait ses ordures », déplore-t-il.

À Tijuana, à l’Institut Madre Asunta, un autre refuge géré par des religieuses, ce sont 130 personnes qui vivent actuellement dans cet espace conçu pour 44 habitants. Pas de quoi décourager la sœur Salomé Limas, qui y travaille depuis six ans : « On trouvera de la place  ! » promet-elle. Cette religieuse de 38 ans est sur tous les fronts : elle supervise l’agrandissement d’une salle de jeux, qui sert de dortoir de la nuit, tout en cajolant un enfant qui regarde passer le menu du jour : 10 kilos de pâtes au jambon avec de la salade.

Dans un autre salon, des volontaires de l’Unicef distribuent peintures, crayons et papier aux enfants. Brian, 7 ans et appliqué, dessine une maison qui ressemble au refuge dans lequel il habite maintenant. Lui jure que non, qu’il s’agit de sa maison au Honduras.

Dans le patio central de cette bâtisse aux murs bleu clair, les femmes utilisent la rampe d’un escalier pour étendre des vêtements fraîchement lavés. La plupart sont des dons reçus par les migrants, qui sont le plus souvent arrivés sans rien. C’est le cas, par exemple, de Maria, témoin d’un « massacre » commis par le gang ultra-violent MS-13 dans un marché au Honduras.

Quand elle a entendu les coups de feu, elle s’est cachée dans une benne à ordures, mais cela n’a pas empêché les membres du gang de la retrouver, ils ont menacé de la tuer et de violer ses filles adolescentes. Après trois mois d’un difficile voyage, elle est arrivée à Tijuana. « Je n’ai jamais envisagé d’aller aux États-Unis, mais si je reviens, ils me tuent », explique cette femme, identifiée sous un autre nom pour des raisons de sécurité, qui attend toujours une réponse des autorités américaines. « Je vais demander une chance, s’ils me la donnent, j’en serai éternellement reconnaissante », explique-t-elle. « Sinon, le Mexique est un très grand et beau pays. »

Source – Agences 

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