Macron au Mexique : un “nouveau chapitre” dans la relation bilatérale

A l’approche du bicentenaire des relations diplomatiques entre Mexico et Paris prévu pour 2026, le Président de la république en visite officielle dans la capitale mexicaine évoque un “nouveau chapitre” dans le “partenariat stratégique” unissant les deux nations d’un bout à l’autre de l’Atlantique.

Le président français Emmanuel Macron est sur le point de terminer une visite d’Etat au Mexique. Son déplacement, très attendu et suivi par la presse des deux pays, a fait état tant d’une amitié ancienne que de nouvelles synergies entre les deux pays. À retenir : les investissements français dans le pays se poursuivront, augmenteront dans la mesure du possible et s’aligneront en partie sur les priorités du Plan México de développement économique et progrès technologique défendu par Claudia Sheinbaum, présidente du Mexique depuis un peu plus d’un an.

En contrepartie, des annonces d’investissements mexicains en France sont attendues, de manière à ce que la synergie s’opère entre le Plan Mexico et le plan France 2030 du gouvernement français. A l’approche du bicentenaire de la relation diplomatique bilatérale qui se tiendra en 2026, cette visite aura ainsi été selon le chef de l’Etat le début d’un “nouveau chapitre”, dans le cadre d’un “partenariat stratégique” qui promettrait désormais de prendre une forme “globale et encore plus concrète”, selon ses mots en conférence de presse conjointe avec Mme Sheinbaum.

Tant M. Macron que son homologue mexicaine ont commencé leur discours par une réaffirmation de leur attachement à un certain ordre international, dont le président français précise qu’il serait fondé sur “le respect du droit international, le multilatéralisme, la souveraineté des Etats et les droits de l’homme”. En réponse à une question de la journaliste Anne Vigna (Le Monde) en rapport avec les récents bombardements de bateaux par l’administration Trump en Mer des Caraïbes, le locataire de l’Elysée a dit soutenir les politiques de lutte anti-drogue des Etats de la région “à la condition que les souverainetés nationales soient respectées”.

Toujours en préambule de leurs déclarations respectives, parmi les autres “objectifs communs” entre la France et le Mexique évoqués par les deux chefs d’Etat, il a été question notamment de l’égalité hommes-femmes (à la suite de la 4e Conférence ministérielle des diplomaties féministes célébrée en octobre dernier à Paris et de la 3e tenue à Mexico en juillet 2024) et de la lutte contre le changement climatique (alors que le président français venait deux jours plus tôt d’être reçu par le Brésil en lien avec l’inauguration de la COP30 de Belém). “Dix ans après la signature historique des Accords de Paris, nous sommes tous deux convaincus qu’il faut poursuivre les efforts et même les redoubler”, a-t-il déclaré.

Mais au delà des enjeux internationaux et des convictions communes, le coeur du “partenariat stratégique” bilatéral évoqué à maintes reprises par M. Macron et dont le renforcement serait plus que jamais en marche est de nature économique, comme le président lui-même a tenu à le souligner.

La France au Mexique, fait-il savoir dès la troisième minute de son discours, c’est tout d’abord 700 entreprises représentant 180 000 emplois directs et 700 000 emplois indirects, chiffres qu’il espère voir augmenter encore davantage au fil des années. Les entreprises françaises, précise-t-il dans ce qui constitue la déclaration centrale de cette conférence de presse, continueront d’investir et de créer des emplois au Mexique, et ce “en particulier dans les secteurs érigés en priorité dans le Plan México”, c’est-à-dire l’énergie, les transports (en particulier le ferroviaire et l’aéronautique), l’économie circulaire, la transition juste, la santé et l’innovation.

Une annonce d’autant plus clé qu’elle est portée non seulement par le président mais aussi par la vaste délégation économique qui l’a accompagné à Mexico. A noter, par exemple, la présence dans cette délégation d’Henri Poupart-Lafarge, PDG D’Alstom, Michel de Rosen, président de Forvia ou encore de Ross McInnes, président de Safran. Autant de grands leaders du monde économique français qui siégeront au “Conseil stratégique franco-mexicain”, instance de dialogue déjà existante mais en perte de vitesse que le président promet de relancer.

M. Macron, sur ces mots, s’est empressé de quitter le Palais national afin d’aller échanger avec des investisseurs mexicains déjà présents en France souhaitant renforcer leurs projets. “Entre le Plan México et France 2030, les synergies sont nombreuses et notre volonté est d’aller plus loin”, a-t-il insisté, avant de se féliciter pour finir de la récente modernisation de l’accord UE-Mexique plus tôt cette année, laquelle devrait permettre aux Européens et aux Mexicains de commercer davantage entre eux, en vue d’une réduction progressive de leur problème commun de dépendance vis-à-vis du marché étasunien.

Source – Clément Détry (Laprensafrancesa.com)