Le président López Obrador débloquera pour le Salvador la première tranche d’un plan de développement en Amérique centrale qu’il a annoncé en décembre dernier. Ce projet doit contribuer à relancer l’économie de ces pays et éviter l’exode de leurs populations vers les États-Unis.
Un programme baptisé “Sembrando vida” (Semer la vie) pour le Salvador, c’est ce qu’a annoncé le 20 juin le président mexicain AMLO (Andrés Manuel López Obrador) à la frontière sud du Mexique, aux côtés de son homologue salvadorien récemment entré en fonctions, Nayib Bukele.
Ce projet constitue le premier volet d’un plan plus vaste de développement régional de l’Amérique centrale conçu par le gouvernement mexicain et baptisé “Plan intégral de développement”, qui s’étendrait sur dix ans pour un montant estimé à dix millards de dollars (8,8 milliards d’euros).
“Ce plan vise à ce que les Centroaméricains ne soient plus obligés d’émigrer à cause de leur pauvreté ou de l’insécurité”, explique le journal économique mexicain El Financiero. Cette initiative a reçu l’appui de la Cepal, la commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, et de l’ONU.
Le Salvador recevra donc dans un premier temps 30 millions de dollars “sous forme de transfert direct du Mexique, sans conditions, et [cet argent] sera utilisé pour planter 50 000 hectares d’arbres fruitiers et de forêts d’exploitation, permettant de fournir du travail aux Salvadoriens”, précise le journal.
Des investissements considérables dans les réseaux d’électricité et routiers en Amérique centrale
D’autres fonds viendront ensuite s’ajouter, pour un total prévu de 100 millions au profit du Salvador.
Lors de cette annonce, le président mexicain a rappelé sa conviction que “l’agriculture est l’usine la plus importante d’un pays”, et a assuré que ce projet agricole “donnera du travail à 20 000 personnes”, rapporte El Financiero.
AMLO a indiqué que ce programme de plantation serait également appliqué au Guatemala et au Honduras.
Au-delà des champs, le Programme intégral de développement prévoit des investissements considérables dans les réseaux d’électricité et routiers en Amérique centrale. Un projet d’interconnexion entre les réseaux électriques des pays de la région est à l’étude, pour quelque 300 millions de dollars.
Par ailleurs le Mexique va discuter avec 19 pays de l’accord qu’il a conclu au début du mois avec les Etats-Unis pour endiguer les flux migratoires, a annoncé vendredi le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard.
« Nous allons nous entretenir avec au moins 19 pays dans les prochaines semaines pour que ce plan se mette en place », a-t-il déclaré pendant une conférence de presse. « Il est question de la participation de pays développés. »
Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a assuré pendant la même conférence de presse que Mexico évaluerait les résultats de l’accord conclu avec les États-Unis, comme il s’y est engagé auprès de Donald Trump.
« Nous voulons de bonnes relations avec le président Trump », a souligné Andres Lopez Obrador, ajoutant que malgré une relation souvent difficile, il avait constaté la volonté de Donald Trump de parvenir à un accord.
Le président mexicain a rencontré jeudi le nouveau président du Salvador, Nayib Bukele, afin de lancer un plan de développement visant à freiner l’émigration illégale.
Andres Lopez Obrador a précisé que la priorité du Mexique était de s’attaquer aux causes profondes de l’immigration clandestine : la pauvreté, la violence et le manque de démocratie dans les pays d’origine, ce qui nécessite notamment des aides financières des pays développés.
Sources – Agences