Convoqué par le président lui-même, ce referendum était boycotté par trois partis d’opposition qui appelaient à l’abstention. D’après les premières estimations de l’Institut national électoral, la participation s’élève entre 17 et 18,2 %.
Le président du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador, restera au pouvoir après le référendum de dimanche où les Mexicains ont largement validé la poursuite de son mandat, mais avec une participation très faible.
Au total, plus de 90 % des électeurs ont souhaité que le président aille jusqu’à la fin de son mandat unique de six ans en 2024, d’après les premières estimations de l’Institut national électoral (INE). L’INE a annoncé une participation comprise entre 17 et 18,2 % des 93 millions d’électeurs.
Le parti du président Mouvement pour la régénération nationale (Morena) a salué « un résultat tranchant en faveur de notre président ». « Les gens ont reconnu son engagement en faveur de ceux qui en ont le plus besoin, l’énorme autorité morale avec laquelle il gouverne », a déclaré un des chefs de file de Morena, Mario Delgado.
Trois partis d’opposition avaient appelé à l’abstention (PAN, de droite, PRD de gauche et l’ancien parti-État du PRI). Le PAN a évoqué une consultation populaire marquée « par l’illégalité, le mensonge et le détournement des ressources publiques ».
Le PRI a accusé Morena d’avoir transformé le référendum en « plaisanterie » pour « satisfaire son propre ego et continuer à tromper les Mexicains », selon l’un de ses responsables sur Twitter, Alejandro Moreno.
Article du 10 avril 2022 – Le Mexique vote aussi – Le président doit-il rester ou partir ?
Doit-il rester ou partir ? Quelque 93 millions de Mexicains sont invités à se prononcer dimanche sur la poursuite du mandat de leur président Andres Manuel Lopez Obrador, qui a pris l’initiative de cette « consultation révocatoire » sans précédent, menacée par l’abstention.
Elu pour six ans en 2018, le président de gauche nationaliste, 68 ans, a souhaité valider auprès du « peuple » son droit d’aller jusqu’à la fin de son mandat unique en 2024, ce que prévoit la Constitution.
Le triomphe du « oui » ne fait guère de doute. AMLO – ses initiales et son surnom – sait qu’il reste très populaire avec près de 60% des Mexicains soutenant sa politique visant à rompre avec l’ordre néolibéral, d’après les enquêtes d’opinion.
Le bloc d’opposition – PAN, de droite, PRD, de gauche, et l’ancien parti au pouvoir du PRI – a pris le parti de l’abstention, en dénonçant un « exercice populiste ».
Des opposants soupçonnent AMLO de vouloir s’appuyer sur un plébiscite pour envisager une réélection, un tabou au Mexique depuis la lointaine époque du « Porfiriato » : le président Porfirio Diaz était resté au pouvoir pendant près de 30 ans de 1884 à 1911.
La Constitution mexicaine ne prévoit qu’un « sexenio » (mandat unique de six ans).
Le triomphe annoncé du « oui » connaît une limite : 40% des électeurs doivent se déplacer pour que le résultat ait une valeur juridique contraignante.
Un institut de sondage – Integralia – prévoit une participation de l’ordre de 14,8%.
Moins de 8% des Mexicains s’étaient déplacés en août pour un précédent référendum sur d’éventuelles poursuites judiciaires envers plusieurs prédécesseurs du chef de l’Etat.
Proche d’AMLO, le journaliste-écrivain Pedro Miguel votera « oui » en espérant que la « consultation » de dimanche « donne à la société un instrument de contrôle du pouvoir politique », confie-t-il à l’AFP.
Mayra Marruenda, 29 ans, pense s’abstenir. « En vérité, je crois qu’il nous a tous déçus. Je pense que c’est un jeu, une manipulation, et je ne pense pas y participer », dit-elle.
La campagne a été relativement calme, avec quelques affiches, la plupart en faveur du président de la République : « AMLO, tu n’es pas seul! ».
La maire de Mexico Claudia Sheinbaum, possible dauphine du président en 2024, a participé mercredi soir à un rassemblement de plusieurs milliers de personnes en faveur de la consultation.
Quelques centaines de personne ont manifesté contre il y a une semaine. La « consultation révocatoire » a été intégrée à la Constitution en 2019 peu après l’arrivée au pouvoir d’Andres Manuel Lopez Obrador en décembre 2018.
Source – Agences